FLOW, LE CHAT QUI N’AVAIT PLUS PEUR DE L’EAU de Gints Zilbalodis : la critique du film

Décidément, l’année aura été belle pour le cinéma d’animation, surtout l’automne en fait, qui nous aura livré deux bijoux. D’abord avec la magnifique aventure du Robot Sauvage, puis avec celle de Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau. Conte sans dialogues et tout en bruits d’animaux, le long-métrage animé de Gints Zilbalodis nous colle à hauteur de chat, le noiraud Flow, qui se retrouve soudainement dans un monde où les eaux ont monté et tout englouti, y compris les humains désormais absents. Avec quelques animaux d’autres espèces, Flow se retrouve sur une embarcation qui dérive au gré des courants. Pour survivre, il va falloir s’aider.

Magnifique fable pétrie de douceur et de poésie, Flow est une grande aventure puissante et passionnante. Tout au long du périple de ces quelques compagnons d’infortune, le film vient nous rappeler un principe essentiel et trop souvent oublié des hommes : face à l’adversité, c’est l’entraide fraternelle qui pourra nous sauver et certainement pas la haine et le rejet des différences. Avec ce chat, ce chien, ce capybara, ce lémurien et cet oiseau, ce qui aurait pu être un survival post-apocalyptique cruel avec des humains devient un reflet de nous et de notre monde d’aujourd’hui jouant contre lui-même à être si divisé. Envoûtant et spectaculaire par son formalisme à la fois épuré dans l’animation et virtuose dans la mise en scène très immersive, Flow est bel et bien un petit trésor. A nouveau la preuve (s’il était besoin de le rappeler) que le cinéma d’animation peut encore proposer des aventures incroyables tout en délivrant des messages forts. L’odyssée est palpitante, splendide, intelligente.