Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The last witch hunter
Père : Breck Eisner
Date de naissance : 2013
Majorité : 28 octobre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h45 / Poids : 90 M$
Genre : Fantastique
Livret de famille : Vin Diesel (Kaulder), Elijah Wood (le 37eme Dolan), Michael Caine (le 36eme Dolan), Rose Leslie (Chloe), Ólafur Darri Ólafsson (Belial), Julie Engelbrecht (la reine des sorcières), Isaac de Bankolé (Schlesinger), Joseph Gilgun (Ellic)…
Signes particuliers : Rangé des bagnoles (pour le moment), Vin Diesel part à la chasse aux sorcières dans cette bisserie à gros budget qui frappe fort sur l’enclume du nanar.
QUI VA À LA CHASSE, PERD SON CERVEAU…
LA CRITIQUE
Résumé : Un chasseur de sorcières immortel fait équipe avec son meilleur ennemi pour empêcher le sabbat de New York de libérer la peste sur le monde…L’INTRO :
Dans la série « Qui veut un nanar de série B fantastique sans prétention avec plein d’action, du fun et du budget pour en foutre plein la vue ?« , on demande Le Dernier Chasseur de Sorcières avec le colosse musculeux au regard de bœuf trépané, Vin Diesel. Dans la droite lignée des I Frankenstein, Hansel & Gretel : Witch Hunters, Le Septième Fils et autre Dracula (quoiqu’il était pas trop mal celui-là), Le Dernier Chasseur de Sorcière marquait le retour du réalisateur Breck Eisner, jeune geek pas trop manchot et accessoirement fils de l’ancien patron de Disney Michael Eisner, qui nous avait plutôt séduit avec son The Crazies, le remake du Romero sorti en 2010. Le voilà aujourd’hui à la tête d’un bon gros budget de 90 M$ pour mettre en scène un roller coaster bodybuildé réinventant toute une mythologie autour des sorcières, qui vivraient désormais fondues dans la population lambda avec qui elles ont fait un pacte de non-agression, un peu comme les vampires de Blade en plus moches. Mais… Parce qu’il y a toujours un « mais »… En l’occurrence, un bon gros tocard au look de hard-rocker finlandais qui aurait abusé des McDo, lequel a décidé de réveiller une reine des sorcières ancestrale pour faire pleuvoir la peste sur le monde. Comme si Miley Cyrus ne suffisait comme plaie. Bref, Michael Caine est là pour jouer les cautions de luxe, Elijah Wood et sa tête d’étudiant en Droit aussi, et enfin Rose Leslie, l’ex-Ygritte de Game of Thrones, tente de s’imposer dans le blockbuster maintenant qu’elle a été débarrassée de son rôle de sauvageonne romantique.L’AVIS :
La seule chose que risque de chasser le film de Breck Eisner, ce sont les éloges. Et on lui souhaite bien du courage car le défi ne s’annonce pas simple. Avec son titre qui fleurait bon la bisserie débilo-tracté, Le Dernier Chasseur de Sorcière ambitionnait de divertir le spectateur au détour d’un bon gros moment de détente évidé du bulbe, plein de SFX, de combats, de magie, de sorcières et de muscles d’un Vin tout en guerrier sans peur et sans reproches, luttant contre le Mal ancestral depuis des lustres. Parce que le Vin, il est immortel et il a 800 ans. Et en 800 ans, le Vin, il a tout connu. « Napoléon, Staline, Hitler… » Au fait, quelqu’un pourrait informer le scénariste, que les deux derniers, c’est un peu la même époque ? Bref, Vin, c’est une machine qui connaît son sujet sur le bout des doigts. La magie n’a aucun secret pour lui. Il souffle sur une vitre et avec la buée, il sait que ça va être la merde. Vin, il met un bout de ferraille dans un verre et il te repère une apprentie-sorcière dans un Boeing. Fort à parier que même en sentant la culotte sale de sa dernière conquête, il serait capable de dire s’il est adepte de Kamasutra ou de magie noire. La seule que le Vin n’avait pas vu venir, c’est le retour de sa plus vieille ennemie, une méchante sorcière dégueu au visage plus crevassé que Mickey Rourke, campée par la bombe Julie Engelbrecht mais que (pas de bol) l’on ne verra que maquillée comme une vieille mégère de carnaval sortie d’un défilé à Disneyland.Le Dernier Chasseur de Sorcières, c’est la conceptualisation même du crétinisme appliqué au blockbuster, l’abaissement de la valeur du divertissement sympathique au Wall Street du cinéma. Comme si la parade « un blockbuster sans prétention » était une excuse pour faire tout et n’importe quoi en brandissant l’humilité du spectacle proposé, comme un argument de défense imparable. Parce que grosso modo, n’importe quoi, c’est exactement ce que vient de faire Breck Eisner avec cette grosse série B en surrégime qui balance sans ménagement le spectateur dans un univers foutraque et limite incompréhensible, aussi visuellement laid que mentalement déficient, en plus d’être grotesque et dopé aux aberrations hallucinogènes. Déjà que l’on ne s’était pas remis de voir Vin Diesel en peau de bête, avec des cheveux longs, une barbe et une moustache… A ce propos, message de service à son attention, Christophe Lambert voudrait récupérer sa perruque de Vercingétorix.On prend donc un scénario aussi riche que le PIB de la Lettonie, on le bourre à mort de clichés jusqu’à ce qu’ils débordent par tous les orifices, on coud pardessus quelques twists bien foireux sans regarder vers le bas, parce que la hauteur du ridicule pourrait donner le vertige, et avec ça, on part en tournage. Et là, c’est le désastre. Breck Eisner emballe des scènes d’action complètement illisibles, patauge dans un production design à faire fuir un lépreux, dirige des acteurs en roue libre, pompe beaucoup à droite à gauche et balance son véhicule dans une voie de garage jusqu’au crash contre le mur… Prévisible et bisseux dans le mauvais du terme, Le Dernier Chasseur de Sorcières tombe dans la consternation à se gausser de sa nullité, et c’est presque étonné, que l’on se surprend de temps à autre, à apprécier une séquence, une idée ou un plan réussi, voir même beau, parce que mine de rien, il y en a quelques-uns qui tentent de surnager dans le chaos de ce nanar en éruption. Ils sont aussi rares qu’un oasis en plein désert et de fait, les bougres donneraient presque envie de s’émerveiller… avant que le rêve ne soit rattrapé par la réalité : Le Dernier Chasseur de Sorcières est mauvais et s’apprécie autant qu’un plat de pâtes au mastic accompagné d’un verre d’huile de moteur vidangée. On ne sait pas bien ce qu’ils avaient tous fumé en pondant ce machin, mais ça avait l’air d’être de la bonne en tout cas. Emballé c’est pesé, voici un bon gros nanar classé AOC d’1h45.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Un chasseur de sorcières immortel Bon film