Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Oculus
Père : Mike Flanagan
Date de naissance : 2013
Majorité : 15 avril 2015
(Déjà disponible en exclusivité sur MyTF1VOD.fr)
Majorité : Sortie DVD-Bluray-VOD (Chez TF1 Vidéo)
Nationalité : USA
Taille : 1h44 / Poids : 4,9 M$
Genre : Horreur
Livret de famille : Karen Gillan (Kaylie), Brenton Thwaites (Tim), Katee Sackhoff (Marie), Rory Cochrane (Alan)…
Signes particuliers : Tentez l’expérience de la peur en passant à votre tour de l’autre côté du miroir pour mesurer votre angoisse. TF1 Vidéo et l’agence Darewin vous invite à une expérience digitale inédite : relevez le défi #FearChallenge ICI !
MIROIR, MIROIR, DIS-MOI SI JE VAIS MOURIR…
LA CRITIQUE
Résumé : Après avoir passé dix ans en institut psychiatrique, Tim Russell, la petite vingtaine, retrouve la liberté. Alors qu’il souhaite tirer un trait sur la mort violente de ses parents – le traumatisme à la source de son internement – sa soeur Kaylie lui rappelle qu’ils s’étaient autrefois promis d’enquêter sur les causes mystérieuses de ce drame. Elle achète alors le miroir qui, selon elle, aurait précipité leurs parents dans une démence des plus diaboliques… L’INTRO :
S’il a pas mal bossé sur des séries télé, le nom de Mike Flanagan nous est surtout connu pour le plutôt intéressant Absentia (la critique ici), film d’épouvante tourné en 2011 et toujours inédit dans nos contrées. En 2006, ce metteur en scène chevronné avait tourné un court-métrage adapté d’une nouvelle de Jeff Seidman, Oculus – Chapitre 3 : The Man with a Plan. Huit ans plus tard, le cinéaste en tire une version longue, le long-métrage Oculus, petit hit horrifique qui s’est payé une tournée à succès des festivals, très bien reçu à Toronto ou au BIFFF bruxellois, en plus d’avoir été adoubé par la critique américaine à sa sortie en avril dernier. Dans les rôles principaux de ce cauchemar familial mettant aux prises la famille Russell et un étrange miroir aux pouvoirs maléfiques, Karen Gillan (popularisée par la série Doctor Who), Brenton Thwaites (aperçu dans Maléfique), Katee Sackhoff (Battlestar Galactica) et Rory Cochrane (Argo). Oculus a été considéré outre-Atlantique comme le meilleur film d’horreur de la sélection « horreur » au Festival de Toronto 2013. Un statut usurpé ? On n’a pas encore fait le tour de la totalité de la sélection mais une chose est sûre, certes le film est pas mal, mais de là à l’ériger ainsi en pépite géniale…L’AVIS :
Avec Oculus, Mike Flanagan se frotte à un objet/figure iconique du cinéma d’épouvante : le miroir hanté. Un classique régulièrement au centre de bien des intrigues fantastiques pour les infinies possibilités narratives et psychologiques qu’il offre. Ce qui distingue cet effort honorable de bien de ses congénères, c’est la qualité d’écriture du script pondu à quatre mains par Flanagan et l’inconnu Jeff Howard, parfaitement retranscris par la mise en scène du premier et le montage qui lui est associée. Oculus essaie de faire preuve d’une perpétuelle inspiration au lieu de se limiter à égrener des clichés scénaristiques dans un récit poussif qui serait seulement destiné à soutenir les intentions horrifiques. Evoluant sur une double temporalité où présent et passé s’entremêle et se répondent pour faire avancer l’intrigue, Oculus invite le spectateur à suivre les efforts d’un duo frère et sœur, pour venir à bout de cet objet démoniaque en dévoilant sa face obscure, le temps d’une nuit investigatrice. Des allers et retours temporels nous emmènent ensuite dans leur jeunesse, décrivant la tragédie familiale qui les a frappé enfants, alors que l’on comprend très vite que ledit miroir a coûté la vie à leurs parents. De fait, Oculus nous raconte deux histoires, reliées l’une à l’autre par le temps et ses réalités. Le temps et ses réalités… Deux éléments au centre du film, qui va habilement s’en servir pour jouer avec ses personnages et le spectateur dans une histoire profondément manipulatrice, dans le bon sens du terme.Folie, paranoïa, enquête, mystères, doutes, terreur psychologique et physique, Oculus ne manque pas d’arguments pour nous immerger dans son fonctionnement, les personnages et leurs vécus personnels remettant sans cesse en doute ce que l’on est en train de voir à l’écran. Le montage vient apposer une tension efficace qui fait office de chape sur laquelle le film peut fonder tant sa partie dramatique que sa partie horrifique. Globalement réussi, Oculus est un film à ambiance, du genre à s’efforcer d’imposer une atmosphère de terreur sourde, plutôt que de jouer sur les effets horrifiques ou les jump-scare alignés en rang d’oignon. Plaisant et captivant, ce nouveau long-métrage de Mike Flanagan fonctionne et parvient à nous accrocher avec une simplicité louable, ce qui lui permet de se hisser dans le haut du panier de la surproduction du genre actuel, d’autant plus que visuellement, Oculus est beau à voir avec son ancrage à un cinéma très connoté eighties (on pense autant aux Poltergeist, Amityville, La Quatrième Dimension). S’il ne bouleversera pas forcément le microcosme de l’épouvante par son originalité et son style (malgré un montage alterné habilement manié, l’ensemble reste très conventionnel dans l’esprit), reste un film inquiétant et sombre, fort d’un suspens solide. Pas mal.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux