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THE RAID (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Serbuam Maut (aka The Raid : Redemption)
Parents : Gareth Evans
Livret de famille : Iko Uwais (Rama), Yayan Ruhian (Mad Dog), Joe Taslim (Jaka), Ray Sahetapy (Tama), Ananda George (Ari), Pierre Gruno (Wahyu), Verdi Solaiman, Donny Alamsyah…
Date de naissance : 2011
Nationalité : Indonésie
Taille/Poids : 1h41 – 1,1 million $

Signes particuliers (+) : Furieux, nerveux, efficace en plus d’être élégant et stylisé. Un concentré d’action hautement dosé.

Signes particuliers (-) : Un scénario, certes, un peu basique (mais on s’en tape).

 

JAKARTA’S CONNECTION

Résumé : Une unité de police a pour mission de prendre d’assaut un immeuble réputé imprenable où vit un terrible et puissant gang. Le combat entre les deux groupes s’annonce acharné et sans pitié…


–       « Bonjour, c’est par où le rayon des énormes films d’action ? »

–       « Alors, en bas et sur votre droite, vers l’Indonésie »

L’écossais (mais qui travaille en Indonésie) Gareth Evans nous avait bluffé il y a pas si longtemps avec son Merantau, sombre drame et lumineux film d’action, dévoilant un art martial un peu plus méconnu que certains de ses homologues, le Silat indonésien. Avec son comédien vedette, Iko Uwais, dont c’était le premier film, Gareth Evans, pour son second long-métrage, signait un film soigné, élégant en plus d’être bien bourrin et impressionnait par ses qualités de metteur en scène. Le bonhomme, qui s’est passionné pour cet art martial, donnait plus qu’envie de le suivre à la trace pour la suite. L’attente n’aura pas été trop longue avant que son prochain projet, The Raid, ne fasse parler de lui. Deux ans plus tard, The Raid : Redemption se traîne une réputation bandante. Annoncé comme LE film d’action de l’année voire LE film d’action ultime, c’est une fois de plus avec le prodige Iko Uwais que Gareth Evans se prépare à nous foutre un second uppercut, droit dans le menton. Prêt à être K.O. sur place ?

The Raid : Redemption est un film à pitch. Entendons par là, qu’il fonctionne sur la base d’un pitch minimaliste dont le but assumé est de nous en foutre plein la tronche pendant 90 minutes de folie furieuse. Très simple : 20 policiers, un immeuble, le boss au sommet, une impressionnante horde d’hommes de main, 30 étages de chaos à franchir. C’est clair, concis, direct. Ce genre de film génère généralement deux types d’œuvres, celles où finalement le pitch minimaliste fait défaut dans un film trop light à l ‘arrivée car incapable de combler autrement ce manque et celles qui use de façon maline de leur postulat/tagline pour aboutir à quelque chose de férocement fun et de diaboliquement malin où le script ne devient que prétexte à un joyeux délire. The Raid est de celles là. Fonctionnant en quelque sorte sur le principe du jeu vidéo à palier avec comme but ultime, un boss au sommet à atteindre, cette petite bombe venue indonésienne s’impose factuellement et incontestablement comme l’actionner de l’année le plus fou, le plus dingue, le plus dément. On n’avait pas vu depuis belle lurette une perle aussi tarée, débordant d’énergie sans jamais oublier de raconter une histoire (taillant au passage la police nationale corrompue) tout en alliant plaisir coupable et comble du fun avec un esthétisme hallucinant. Gareth Evans est tout simplement un mec brillant. On l’avait deviné avec Merantau, on en a désormais la preuve avec The Raid. Dans ce récit d’une mission de cette unité d’élite qui va partir méchamment en vrille, où le groupe va exploser, le cinéaste va s’attacher à suivre quelques protagonistes séparés essayant de survivre au chaos, dans un piège infernal qui s’est refermé sur eux de manière implacable. Combats hardcore à la fois chorégraphié ou tout simplement brutaux, gunfight hallucinants, The Raid est sans concession, jusqu’au-boutiste et ne nous épargne rien d’un film méchamment burné qui se permet des envolées gores extrêmes dans la violence irréelle et implacable qu’il affiche. On a mal pour les différents personnages (auxquels l’on arrive à s’attacher en prime, cerise sur le gâteau) qui se castagnent sévère avec une rage dantesque et jamais vue dans ces proportions sur grand écran, tous motivés soit par la survie primaire, soit par le besoin de défendre l’immeuble, selon que l’on se place d’un côté ou de l’autre de ces deux bandes rivales qui s’affrontent hargneusement. Chaque étage devient un enfer dans une guerre des tranchées ouverte et barbare où chaque objet, rampe d’escalier, porte, murs vont devenir des armes en puissance utiles à l’éclatage de tronches caractérisé. Chaque étage devient un terrain à défendre coûte que coûte pour sauver sa peau dans cette furie explosive foudroyante.

Visuellement, The Raid est d’une beauté à crever. Plans démentiels, cadrages d’une puissance lyrique dévastatrice, mise en scène d’une élégance folle, Evans fait preuve d’une imagination débordante pour ne jamais répéter les mêmes scènes. L’écossais multiplie les idées de situations, de combats dont il a participé à régler les exceptionnelles chorégraphies, dans un film riche et varié recherchant le plaisir coupable poussé à son paroxysme. Fortement inspiré par tout un tas de références qui constituent à n’en pas douter sa culture cinématographique et qu’il assimile avec une intelligence et un sens esthétique surréaliste pour donner à son métrage un style, une patte fraiche et un caractère fort, de Scarface à Carpenter, de Die Hard à  Bruce Lee en passant par Tarantino, Peckinpah, John Woo, Kitano ou le polar hard-boiled et le film martial à l’ancienne hongkongais, Gareth Evans accouche d’un film que l’on ne peut que qualifier de « simplement mortel ». La rage féroce et destructrice qui se dégage de The Raid en fait de loin l’une des plus belles pépites depuis un bail sous les cieux de l’actionner brutal. Porté par une BO formidable alliant musiques rythmées et musique lancinante et pesante à la Carpenter, The Raid est une bombe de tension, de stress et d’inventivité qui fait prendre un pied maximal  tant le film est à la fois parfait esthétiquement et puissamment fun, mené tambour battant au rythme des os qui craquent, des gerbes de sang qui traversent l’écran et des impacts qui vont mal.

The Raid est cool, The Raid est un uppercut que l’on prend en pleine tronche avec une immense difficulté à s’en relever. On attendait une péloche aux 90 minutes d’action bandantes et grisantes, on se retrouve avec un bel objet admirablement stylisé et soigné, totalement dément dans l’ambition qu’il affiche du haut de son seulement unique million de dollars de budget. Le cinéma indonésien, on ne sait pas, mais celui de Gareth Evans, nom à retenir, on signe tout de suite et on redemande le plus vite possible surtout si c’est avec le formidable Iko Uwais, impressionnant artiste martial. Car en voilà un qui sait donner du plaisir sans nous prendre pour des cons et qui parvient à faire d’un simple film d’action, une œuvre foisonnante et superbe. Et ça, c’est pas donné à tout le monde ! Bon maintenant, c’est fait, on peut se libérer : putain, qu’est-ce c’était bon, bordel !!!!

Bande-annonce et… ENJOY ! :

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