Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Dark Valley
Père : Andreas Prochaska
Date de naissance : 2014
Majorité : 15 mai 2015
Type : Sortie DVD/Blu-ray
(Éditeur : M6 Vidéo)
Nationalité : Autriche
Taille : 1h55 / Poids : 6,3 M$
Genre : Western
Livret de famille : Sam Riley (Greider), Paula Beer (Luzi), Tobias Moretti (Hans), Clemens Schick (Luis), Martin Leutgeb (Otto), Johannes Nikolussi (Rudolph), Florian Brückner (Edi)…
Signes particuliers : Un western sur fond de rape and revenge venu d’Autriche. Une curiosité entre beauté et fadeur.
LE RETOUR DU GRAND SILENCE
LA CRITIQUE
Résumé : Après un long voyage, Greider arrive dans un village perdu au milieu des montagnes. Peu après, deux fils du chef du village meurent dans des conditions mystérieuses… L’INTRO :
Il est loin le temps des John Ford, Hawks et autre Anthony Mann. Le western moderne n’est presque plus un genre à proprement parlé, il est devenu aujourd’hui, comme une sorte de conteneur permettant d’y encapsuler tous les genres et sous-genre connexes en se servant seulement de la toile de fond qu’il propose pour apporter une certaine différence de cadre et de contexte. On a pu voir le western pulp avec Django Unchained, le western fantastique avec The Burrowers, le western de science-fiction avec Cowboys vs Envahisseurs, le western d’aventure avec Lone Ranger, le western comico-parodique avec Albert à l’Ouest, le western dramatique avec The Homesman ou encore le revenge western avec le récent The Salvation. C’est d’ailleurs dans la lignée de ce dernier que se range The Dark Valley, film autrichien de Andreas Prochaska, réalisateur qui avait jusqu’ici, essentiellement œuvré pour la télévision. Pas étonnant en un sens, quand on sait que les cinémas danois et autrichien ont coutume de partager énormément de points communs, qu’ils soient formels, thématiques ou narratifs. De l’Étrange Festival 2014 à une sortie DTV aujourd’hui, que vaut The Dark Valley ?L’AVIS :
Prenant la direction des montagnes enneigées d’une contrée aussi isolée qu’indéterminée au XIXème siècle, où un voyageur énigmatique vient poser ses bagages avant de se lancer dans une traque vengeresse furieuse (et les aficionados du genre de se remémorer le magnifique Le Grand Silence de Corbucci avec Jean-Louis Trintignant), The Dark Valley est l’importation du sous-registre du rape and revenge dans le monde du western. Comprenez par-là, ces films, habituellement cantonnés au cinéma de genre, « de viol suivi d’une histoire de vengeance impitoyable ». Un croisement malin puisque la thématique de la vengeance a toujours été un ressort de prédilection dans l’univers du western. Dans tous les cas, malgré son imbrication, Andreas Prochaska, que l’on sent réellement amoureux des westerns à l’ancienne, italiens en particulier, s’efforce avec The Dark Valley, de rester sur les pistes du genre en convoquant tous les éléments du western de tradition pour dérouler son histoire sombrement tragique. Microcosme replié sur lui-même, sauvagerie crasseuse, violence radicale, héros mystérieux, mutique et iconique, fantômes du passé remontant à la surface, fratrie vile terrorisant les villageois locaux, fusillades à grands coups de carabines…The Dark Valley nourrissait beaucoup d’espoirs mais Andreas Prochaska se rend coupable de défauts qui ne pardonnent pas. Manque d’originalité, prévisibilité, récit linéaire aux enjeux trop simplistes pour édifier une œuvre forte, fadeur de l’ensemble, héros anti-charismatique, faiblesse de rythme, mise en scène hasardeuse, partis pris audacieux qui se retournent contre lui (à l’image du choix de musiques modernes qui tranchent avec l’univers en présence). On ne lui enlèvera pas son formalisme admirable, son esthétique léchée et certaines séquences témoignant d’une ferme nervosité que l’on aurait aimé voir plus constante (les fusillades à la Peckinpah par exemple), mais dans l’ensemble, The Dark Valley manque de chair, de consistance, et se révèle trop insuffisant pour convaincre pleinement. A l’arrivée, c’est un film en demi-teinte que livre le cinéaste autrichien, tiraillé entre volontarisme noble, élégance luxueuse et maladresses tueuses.
LE BLU-RAY & LES SUPPLÉMENTS
Proposant VO et VF dans des pistes allant du 5.1 au 2.0 et un master traité avec grand soin, l’édition Blu-ray de The Dark Valley affiche une allure fort élégante, avec son image splendide rendant avec puissance et piqué, toute la richesse des magnifiques décors naturels et l’ambiance fascinante de ce western haut de gamme de Andreas Prochaska. Côté bonus, M6 Vidéo ne s’est pas contenté d’une édition « technique » expédiée sans considération. L’éditeur lui offre de la consistance en lui témoignant l’égard de ses meilleures sorties vidéo, d’autant que le film était précédé d’une belle réputation après son passage au Festival de Berlin. A commencer par un making of de près de 40 minutes faisant le tour de la production de cet effort audacieux. Un lot de scènes coupées (qui nous montrent les tentatives de dynamisation d’un rythme que l’on a noté un peu faible) vient compléter des bonus à bien des égards intéressants pour tous ceux qui auront aimé le film.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
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