Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Ted
Parents : Seth MacFarlane
Livret de famille : Mark Wahlberg (John), Mila Kunis (Lori), Seth MacFarlane (voix de Ted), Joel McHale (Rex), Giovanni Ribisi (Donny), Patrick Warburton (Guy)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : Etats-Unis
Taille/Poids : 1h47 – 50 millions $
Signes particuliers (+) : Hilarant, décalé et trash, LA comédie de l’année, qui fonctionne à plein régime et qui ne recule devant rien !
Signes particuliers (-) : Mark Wahlberg, rarement à l’aise dans le registre comique, n’était peut-être pas le meilleur choix.
TEDDY, L’OURS QUE L’ON VOUDRAIT TOUS VOIR COMME AMI…
Résumé : John Bennett est un enfant très seul. Il n’a pas d’amis. Un soir de noël, il fait le vœu de voir son ours en peluche que l’on vient de lui offrir, lui parler vraiment, devenir son ami. Vœu magiquement exaucé. Pas loin de 30 ans plus tard, John et Ted sont inséparables et toujours les meilleurs amis du monde. Et c’est bien ça le problème. Lori, belle jeune femme et petite-amie de John, aimerait bien voir son compagnon grandir un peu et cesser de fumer des joints en buvant de la bière avec son ours en peluche à longueur de temps. Surtout à pas loin de 35 ans !
Autant son nom ne dira probablement pas grand-chose au reste du monde, autant Seth MacFarlane est pourtant un gars sacrément actif chez lui, notamment pour la télévision américaine où il travaille sur un nombre de concepts assez dément, aussi créateur de la série à succès Family Guy (Les Griffin en français). Sur-productif et hyperactif, MacFarlane trouve encore le temps de sauter la marche qui va le faire passer du petit au grand-écran avec Ted, première réalisation au cinéma pour lui et comédie écrite à six mains avec deux scénaristes/amis de longue date puisqu’ils ont tous déjà travaillé sur la série où figurait au casting une certaine… Mila Kunis ! Un vrai film de potes en somme, soit le genre d’ambiance qu’apprécie toujours l’acteur Mark Walhberg qui vient, entre deux projets, se greffer au casting de ce délire un peu barge narrant l’amitié immature qui lie un mec de 35 ans qui a un peu de mal à grandir et à passer le cap de la post-adolescence délurée et un ours en peluche vivant, complètement trash, dragueur obsédé, drogué, grossier et glandeur.
Ted était annoncé comme la comédie venue d’outre-Atlantique du moment, un petit bijou d’humour trash, un peu dans la veine des récents succès du style Sexe Entre Amis (avec déjà Mila Kunis) ou Bad Teacher, ces comédies qui flirtent avec les frontières du bon goût, un peu moins policées et gentillettes que la moyenne des mièvreries fades, n’hésitant pas à frôler ou à s’aventurer carrément dans la classification « R » soit une interdiction terrible aux moins de 16 ans mais qui a, au moins, le bénéfice de pouvoir se lâcher un peu question humour débridé. Confirmation à la découverte de cette petite pépite en ce maussade mois de novembre, Ted est bel et bien l’une des meilleures comédies mainstream de l’année 2012 sinon LA comédie number one !
Porté donc par un trio réjouissant, le cool Mark Walhberg, la sexy et bonne pote Mila Kunis et… Teddy le nounours, la véritable star de synthèse du film dont la doublure voix est assurée par Seth MacFarlane lui-même, Ted est tout simplement ravageur, une déferlante de gags et de vannes permanente, généralement bien potache qui devrait se faire tordre de rire le public masculin pendant que celui féminin compatira (en se reconnaissant) avec la pauvre Lori (Mila Kunis) dépitée devant l’immaturité de son compagnon, sorte de post-ado attardé qui a raté le virage du passage au réel âge adulte, pas celui de la majorité légale de 18 ans mais celui de la véritable maturité avec l’acceptation des responsabilités et le franchissement d’un cap dans lequel on tourne le dos à toutes les bêtises caractéristiques de l’âge d’or de la jeunesse idiote marquée par le sceau de l’éclate insouciante. Et oui, Ted arrive, derrière son basique postulat régressif façonnant son humour, à se doubler d’un fond plutôt intelligent dans une parabole astucieuse qui en dit plus long qu’on ne voit bien le croire avec son arc narratif de récit initiatique tardif auquel tout le monde, arrivé à un certain âge, a été confronté : ce besoin de grandir dans sa tête pour entrer de plein pied dans la vraie vie « Adulte » avec un grand A.
Ultra-référentiel, essentiellement ancré dans tout un pan de la sous-culture des années 80 que le film prend pour modèle (musicale, télé et ciné avec des clins d’œil à Flash Gordon et son acteur blondinet disparu des écrans Sam Jones, Indiana Jones, l’époque Amblin Entertainement, Star Wars, K-2000 ou la Nintendo Ness…) alors que le Patrick Stewart de Star Trek prête sa voix au narrateur de ce conte de fée qui part en sucette dans un satire anti ou plutôt post-Disney, Ted est ce que l’on pourrait qualifier de pur kiff cinématographique orgasmique. Cette jolie métaphore est bourrée de surprises en rafale aussi bien dans les gags que dans les intervenants (attention la mitraillette à guest stars est de sortie) et se regarde comme un éclat de rire permanent de la première à son énoooorme ultime minute. Méchante, irrévérencieuse, trash (alcool, joints, prostituées, grossièretés à tout-va, ce nounours en peluche est une calamité jouissive), n’hésitant pas à tirer à boulets rouges sur Hollywood où beaucoup prennent cher et pas qu’un peu (rien que la minute finale a dû froisser bien des égos), Ted débute comme un conte de noël disneyien tout mignon avec les codes qui vont avec (le classique prologue avec une voix de papi narrateur tout gentillet) avant de prendre la tangente pour devenir une embardée potacho-tordante assumant son statut de comédie bien grasse jusqu’au bout de sa pellicule.
Si Mila Kunis a un peu de mal à exister par moments dans ce capharnaüm régressif dominé par l’imposant et délirant duo Walhberg/Teddy, Ted est un franc régal à faire pleurer de rire, une vraie drôlerie sans temps mort fonçant pied au plancher sur l’autoroute de la vanne en transformant le beau conte de fée traditionnel gentillet en une parodie des mecs aux allures d’ados attardés, navrant au regard de leurs copines. Jubilatoire !
Bande-annonce :