Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Sous le même toit
Père : Dominique Farrugia
Date de naissance : 2016
Majorité : 19 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h33 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Gilles Lellouche, Louise Bourgoin, Manu Payet, Marilou Berry, Marie-Anne Chazel…
Signes particuliers : Une bande-annonce drôle et efficace, un film raté.
LA GUERRE EST OUVERTE
LA CRITIQUE DE SOUS LE MÊME TOIT
Résumé : Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu’il détient 20% de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses 20%. Les deux ex vont découvrir les joies de la colocation forcée… Figure culte de l’humour made in France, l’ex-Nul Dominique Farrugia n’a jamais réussi à traduire au cinéma, la drôlerie qu’on lui connaissait à la télé. Pourtant, les choses n’avaient pas si mal commencé. En 1996, son Delphine 1 – Yvan 0 avait eu le mérite de proposer quelque chose d’original. Farrugia riait déjà d’une guerre de couple, mais il le faisait avec une certaine folie et même si la critique ne l’avait pas suivi dans son délire, on avait apprécié la fraîcheur de la chose. Mais depuis, l’enlisement a été progressif et total. Trafic d’influence et La Stratégie de l’échec étaient très moyens, L’amour c’est mieux à deux et Le Marquis étaient des navets et Bis passait à côté de son potentiel. Pour Sous le Même Toit, son septième long-métrage, Dominique Farrugia propose une sorte de variation amusée du film de Joachim Lafosse, L’économie du Couple. Pourquoi pas, le réalisateur belge avait approché le sujet sur l’angle du drame, Farrugia va tenter d’en faire une comédie. Sous le Même Toit, ou l’histoire d’un couple qui se sépare mais qui est contraint de partager la maison qu’ils ont acheté ensemble.Il y a des films comme ça, qui résonnent comme un immense point d’interrogation. Sous le Même Toit est de ceux-là. Le cinéma français a une grande tradition de comédie. C’est probablement même le genre le plus représenté, ou en tout cas, le plus médiatisé. Pour le meilleur et pour le pire serait-on tenté de dire. Car s’il est de bon ton de lui tirer dessus à boulets rouges à la première occasion, la comédie française réussit de temps en temps à proposer quelques petites réussites inoffensives ou sympathiques, qui parviennent à sortir du lot. Mais avec Sous le Même Toit, elle vient illustrer tragiquement son plus sombre côté, celui capable d’afficher une indigence surréaliste. C’est d’ailleurs le mot le plus adéquate pour qualifier ce retour de Dominique Farrugia derrière la caméra : surréaliste. Comment peut-on produire des machins pareils ? De l’écriture à la mise en scène, en passant par les comédiens, tout est en roues libres, et Sous le Même Toit trace son chemin en dilettante, fonçant droit dans un mur de la honte sur lequel il s’écrase avec perte et fracas. Embarrassant de médiocrité, cette comédie tout sauf drôle, sidère par le vide insondable qui l’habite. Tout est raté, tout sonne faux. Sous le Même Toit sombre vers la purge que rien ne sauve, pas même une Louise Bourgoin qui n’y croit pas une seconde, pas même un Gilles Lellouche tout en vulgarité et qui en fait des tonnes, sans que ses litres d’énergie déployés fassent illusion.De la première à la dernière minute, Sous le Même Toit est une débâcle abyssale, ne pouvant compter ni sur une certaine finesse de l’humour, ni sur un ton populaire et efficace, et encore moins sur une folie déjantée qui rappellerait les meilleures farces autour du couple façon La Guerre des Roses ou le français Papa ou Maman. La moindre situation drolatique est désamorcée, la moindre tentative de gag tombe à plat, et dans ce bouillon improbable et d’un ennui absolu, tout n’est qu’effroi et consternation.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley