Carte d’identité :
Nom : Rit Hayworth, la création d’un sex symbol
Mères : Clara et Julia Kuperberg
Date de naissance : 2020
Majorité : 08 novembre 2020
Type : diffusion sur OCS Géants
Nationalité : France
Taille : 55 min. / Poids : NC
Genre : Documentaire
Livret de Famille : Rita Hayworth, Marc Wanamaker, Molly Haskell, Tony Maietta…
Signes particuliers : Un documentaire passionnant qui rend la parole à Margarita Carmen Cansino alias Rita Hayworth.
IL ÉTAIT UNE FOIS… MARGARITA CARMEN CANSINO
Synopsis : Beaucoup de choses ont déjà été écrites et racontées sur la vie, sur les fantasmes et les problèmes personnels de Rita Hayworth. Le documentaire inédit de Julia Kuperberg et Clara Kuperberg se propose de lui rendre la parole tout en décrivant ce que cela signifiait d’être une actrice de type hispanique à Hollywood dans les années 1940. Comment a-t-elle fait pour survivre dans ce monde patriarcal, “wasp” et abusif ?
Quand on pense à Rita Hayworth, on a tout de suite une poignée d’images mémorables qui viennent en tête. Gilda pour commencer, et cette scène magistrale où elle chante avec une imparable sensualité Put the blame on me. C’est du classique de Charles Vidor qu’elle tient son surnom de « déesse de l’amour » alors qu’elle traverse le film avec une puissante beauté charismatique. Rita Hayworth, on pense aussi à La Dame de Shanghai où elle a coupé son envoûtante chevelure de feu pour devenir une femme fatale blonde platine. Mais que ce soit chez Vidor ou sous l’oeil de son mari Orson Welles, Rita Hayworth a toujours rimé avec beauté, sensualité, sex-appeal. A l’heure de #MeToo et d’un vent contestataire en réaction à l’image et la place des femmes dans nos sociétés patriarcales, les sœurs Kuperberg (Clara et Julia) rendent son histoire à Margarita Carmen Cansino…. Qui ça ?
Rita Hayworth était son nom de scène, un nom qui sonnait moins « exotique », un nom « idéal » pour en faire une parfaite star hollywoodienne qui enflammerait l’Amérique. « En faire », c’est bien le mot. Rita Hayworth, la création d’un sex symbol est le récit terrible de la fabrication éhontée d’un mythe de A à Z au mépris de l’être humain qui se cachait derrière l’orchestration publicitaire. Coupure avec ses racines hispaniques, perte de poids forcée, molaires arrachées pour un visage plus fin, douloureuses séances d’électrolyse pour colorer ses cheveux, réimplantation capillaire… Elle était belle naturellement… mais elle ne correspondait pas à l’idéal type américain. Margarita Carmen Cansino a subi des sévices pour être transformée en Rita Hayworth par un agent/mari de la pire espèce qui, comme beaucoup derrière lui, n’a vu en elle qu’une poule aux œufs d’or.
Elle deviendra LA femme de l’Amérique, le rêve absolu, l’objet de tous les fantasmes, la quintessence de la beauté, une sorte de trésor national dont le visage dans Gilda a même décoré les bombes lâchées sur le Japon (ce qui l’a horrifiée en l’apprenant). Et pourtant, derrière l’icône, derrière la star, derrière la créature fantasmée, se cachait une artiste surdouée aux talents multiples, se cachait une personne lucide et intelligente, se cachait une femme timide qui a été emportée dans le tourbillon du star system, sans pouvoir résister à toutes ses lames.
Rita Hayworth, la création d’un sex symbol retrace l’histoire fascinante et tragique d’une énigme. Rita Hayworth, c’était l’anormalité qui rêvait de normalité (comme Marilyn, comme Judy Garland…). C’était un talent précieux qui est monté très haut avant d’être en partie gâché. C’était surtout un irrésistible sourire de cinéma qui cachait une vie non sans tristesse. Mais ce n’est pas de mélancolie qu’il s’agit car après tout ça, frappée par la maladie d’Alzheimer, elle dira « Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi comme d’une histoire triste« .
Passionnant de bout en bout (comme à chaque fois avec les Kuperberg) et minutieusement documenté, Rita Hayworth, la création d’un sex symbol est un documentaire féministe mais avant tout cinéphile, qui montre les horreurs du Hollywood de l’âge d’or. Car derrière le strass et les paillettes, derrière le doré d’un âge que l’on dit « béni », tout n’était pas joie contrairement à ce que l’on peut croire. Cet Hollywood là était probablement encore pire et plus déshumanisé que celui d’aujourd’hui. L’espace d’une heure, on plonge dans un odieux microcosme patriarcal qui broyait les stars, les femmes surtout, à travers l’histoire de Margarita Carmen Cansino, à qui justice est rendue.
RITA HAYWORTH, LA CRÉATION D’UN SEX SYMBOL
LE 08 NOVEMBRE A 22h20 SUR OCS GÉANTS