Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Rare Exports : A Christmas Tale
Père : Jalmari Helander
Livret de famille : Onni Tommila (Pietari), Jorma Tommila (Rauno), Per Christian Ellefsen (Riley), Tommi Korpela (Amimo), Rauno Juvoven (Piiparinen), Ilmari Järvenpää (Juuso)…
Date de naissance : 2010
Nationalité : Norvégien, suédois, finlandais, français
Taille/Poids : 1h20 – 2 millions €
Signes particuliers (+) : Un nouveau conte fantastique nordique basé sur les légendes qui animent le folklore local et ici, international. Un régal d’humour, de fantaisie et de fantastique à la lisière de l’horreur.
Signes particuliers (-) : Helander aurait pu injecter une pointe d’action en plus mais bon… Ne chipotons pas.
ET JOYEUX NOËL HEIN !
Résumé : A quelques jours des fêtes de Noël, je jeune Pietari découvre la vérité sur le Père Noël et ce qu’il est vraiment. Et c’est tout sauf un vieux grand-père barbu sympathique…
Le film d’horreur est un genre à part. Budget limité pour fort potentiel d’exportation au-delà de ses frontières… Il est un genre propice et idéal à la créative et à l’inventivité. Et ça, beaucoup de pays et cinématographies à travers le monde l’ont bien compris. L’Espagne en a fait une spécialité, le Japon a eu sa vague, l’Uruguay ou récemment Israël ou encore la Serbie ont tenté leur chance. Mais la nouvelle terre d’accueil du genre qui attise les attentions et les regards, c’est bien la Scandinavie. Les pays nordiques (Suède, Finlande, Norvège et même Danemark) font preuve d’une vitalité exceptionnelle depuis quelques années et s’offrent une exposition de plus en plus large. En figure de proue, les succès à l’international de films comme Cold Prey ou Morse. Et comme pour le continent asiatique, les pays nordiques ont eu la bonne idée de capitaliser sur leur culture en s’appuyant sur leurs mythes et leurs légendes pour proposer des contes horrifiques dont les histoires parlent à tout le monde tout en s’ancrant solidement dans la singularité de ces pays. Après le récent Troll Hunter qui participait déjà de cette logique en s’attaquant au mythe des trolls, souvent vus dans le monde comme de petits gnomes farceurs, légende que le film norvégien s’amusait à détruire en montrant le réel visage de ces créatures immenses et destructrices, c’est au tour du personnage le plus célèbre au monde de passer à la moulinette du genre, le Père Noël. Ce vieux barbu sympathique au poil blanchâtre vêtu de sa combinaison rouge et parcourant le monde avec sa bonhomie joviale pour régaler les bambins en cadeaux lors des fêtes de fin d’année, va subir une relecture jouissive. Non, le Père Noël à l’imaginaire fabriqué par Coca-Cola est une arnaque.Vous voulez le véritable mythe originel, la véritable histoire du papa magique de tous les enfants ? Rare Exports va vous la proposer et attention, ce n’est pas pour les enfants !
Coproduction finlando-suédo-norvégienne en association avec la France, Rare Exports qui pointe le bout frileux de son nez en ces fêtes de fin d’année, est bien décidé à écorner avec une dérision grinçante, l’imaginaire célèbre à travers le monde entier. Le mythe va s’effondrer et la réalité est bien plus horrible que ce que l’on nous a asséné depuis des lustres. Pour seulement deux petits millions d’euros, le cinéaste Jalmari Helander va pondre l’un des films les plus jouissifs et original du genre de cette année. Après un court-métrage remarqué (Rare Exports Inc) puis une suite apportant des explications au premier, le cinéaste était à deux doigts d’une tourner une nouvelle séquelle quand l’idée d’un long-métrage directement a germé. Fortement inspiré par Spielberg et son univers onirique, le cinéaste finlandais, réalisateur de pubs et clips à la base, se lance dans une aventure qui va finalement dépasser ses plus folles attentes.
Rare Exports jongle avec les genres, entre comédie noire et film fantastico-horrifique. Sur fond de récit social présentant une Finlande profonde difficile à mille lieux des villes comme Helsinki, il s’inscrit en tout cas dans le plus pur film de genre (un peu à la façon de Bedevilled en Corée) malgré son originalité de ton et de narration. Une narration qui parvient à la fois à être intense et terrifiante et à la fois calme et posée avec une certaine lenteur globale. En cela, le film s’apparenterait presque à la chronique sociale où le quotidien va être bouleversé par l’arrivée d’un étrange être… le Père Noël. Mais pas ce personnage candide que l’on connaît tous. Ici, c’est le vrai, celui issu des véritables contes horrifiques locaux, celui qui traque les enfants pas sages. Un Père Noël plus proche du Santa Claus évoqué par le néerlandais Dick Maas dans son dernier Saint (qui semble d’ailleurs s’inspirer de la réussite des courts de Helander et du film).
Mais Rare Exports, c’est aussi un cadre. Un cadre qui fait partie intégrante du récit et renforce la singularité de l’œuvre atypique venu des confins de notre monde où des choses se passent au milieu du quotidien de petites gens. Un cadre enneigé propice à toutes les ouvertures sur l’imaginaire par son extrême imagerie féerique et fantasmagorique. A la fois divertissant, sincère et touchant, Rare Exports est un drôle de conte de Noël ironique fondé sur une histoire décalée et originale auquel on pourra reprocher seulement son manque de générosité et son absence de montée crescendo vers un final déroutant. Mais la singularité de la chose est là. Dans cette histoire finalement toute simple ajoutant un réaliste fantastique à la chose. Une histoire de Noël mais pour adulte.
Bande-annonce :