[Note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Pacific Rim Uprising
Père : Steven S. DeKnight
Date de naissance : 2018
Majorité : 21 mars 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h51 / Poids : NC
Genre : SF, Action
Livret de famille : John Boyega, Scott Eastwood, Cailee Spaeny…
Signes particuliers : Une suite bâclée.
NOYADE DANS LE PACIFIC
LA CRITIQUE DE PACIFIC RIM UPRISING
Résumé : Le conflit planétaire qui oppose les Kaiju, créatures extraterrestres, aux Jaegers, robots géants pilotés par des humains, n’était que la première vague d’une attaque massive contre l’Humanité. Jake Pentecost, un jeune pilote de Jaeger prometteur dont le célèbre père a sacrifié sa vie pour sauver l’Humanité des monstrueux Kaiju a depuis abandonné son entraînement et s’est retrouvé pris dans l’engrenage du milieu criminel. Mais lorsqu’une menace, encore plus irrésistible que la précédente, se répand dans les villes et met le monde à feu et à sang, Jake obtient une dernière chance de perpétuer la légende de son père aux côtés de sa sœur, Mako Mori – qui guide une courageuse génération de pilotes ayant grandi dans l’ombre de la guerre. Alors qu’ils sont en quête de justice pour leurs camarades tombés au combat, leur unique espoir est de s’allier dans un soulèvement général contre la menace des Kaiju. Jake est rejoint par son rival, le talentueux pilote Lambert et par Amara, une hackeuse de Jaeger âgée de 15 ans, les héros du Corps de Défense du Pan Pacific devenant la seule famille qui lui reste. S’alliant pour devenir la plus grande force de défense que la Terre n’ait jamais connue, ils vont paver un chemin vers une extraordinaire nouvelle aventure.
Se fera, se fera pas ? La suite de Pacific Rim aura été une longue arlésienne, conséquence du succès en demi-teinte d’un premier film qui avait rapporté un peu plus de 400 M$ dans le monde pour un budget pharaonique avoisinant les 200 millions. Mais parce que l’actionner SF de Guillermo del Toro a su se bâtir une solide fanbase doublée d’une bonne réputation, Uprising a finalement réussi à voir le jour, cinq ans après la sortie de son aîné. Désormais oscarisé et occupé sur mille projets, le cinéaste mexicain n’a pu rempiler aux commandes de ce sequel. Officiant désormais comme producteur seulement, Del Toro a cédé sa place à Steven S. DeKnight, un scénariste de séries télé (Buffy, Spartacus, Daredevil) qui saute le pas vers le cinéma, et vers la mise en scène. Restait à espérer que Pacific Rim : Uprising ne souffre pas trop de son inexpérience et du vide laissé par Del Toro.
Malheureusement, les fans n’auront que leurs yeux pour pleurer. Sans le génie du réalisateur de La Forme de l’eau pour assurer un service qualitatif minimum, Uprising sombre assez vite dans son Pacific en toc numérique. Il ne faudra guère moins qu’une petite demi-heure à Steven S. DeKnight pour massacrer la possible franchise créée par Del Toro. D’un fantasme geek où une imagination débordante répondait à des effets spéciaux et une efficacité imparables, ce second opus de la saga dérape vers la superproduction décérébrée incapable de se sortir du bourbier d’un cinéma pop-corn brouillon et impersonnel. Construit et pensé autour de son unique volonté d’envoyer le bois pour proposer un spectacle dantesque et tonitruant, Uprising oublie de se payer un scénario digne de ce nom (et dire qu’ils s’y sont mis à quatre pour pondre un script aussi couillon, narrativement proche de l’abominable Independence Day Resurgence), oublie de s’offrir des personnages attachants et plus charismatiques qu’un bol de soupe, et oublie d’aller se dénicher un minimum de maturité pour ne pas passer pour un gros machin ringard destiné à exploser les mirettes des ados boutonneux. Bête comme ses pieds, vomitif dans sa réalisation et son montage, et dénué de toute saveur particulière, Uprising finit par ressembler au mieux à une imitation discount de son modèle, au pire à une pâle copie d’un Transformers de bas étage. Seules quelques scènes injectées de spectacle permettent de survivre à ce naufrage à 150 millions. Il y avait du cinoche dans Pacific Rim. Il n’y a pas grand-chose dans Uprising.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux