Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Jacob’s Ladder
Père : Adrian Lyne
Livret de famille : Tim Robbins (Jacob), Elizabeth Pena (Jezebel), Danny Aiello (Louis), Matt Craven (Michael), Pruitt Taylor Vince (Paul), Jason Alexander (Geary), Eriq La Salle (Frank), Ving Rhames (George)…
Date de naissance : 1990
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h52 – 25 millions $
Signes particuliers (+) : Un film sombre, trouble et perturbant, qui hante et marque à vie et dont une vision ne suffit pas pour en percer tous les mystères.
Signes particuliers (-) : Un ovni cinématographique fait pour les avertis, moins pour les réfractaires à un cinéma « particulier ».
AU BOUT DE L’ÉCHELLE, LE GOUFFRE…
Résumé : Jacob Singer est un modeste employé des postes. Depuis quelques temps, il est e proie à de nombreux cauchemars dans lesquels il revisitent son passé, son premier mariage, son service durant la guerre du Vietnam. Jacob n’en peut plus. Jacob est tout simplement en passe de basculer dans la folie…
L’échelle de Jacob est un film culte… Mais de quel genre ? Difficile de le dire tant le film est relativement inclassable. Drame pour sa façon aborder le syndrome de stress post-traumatique chez les soldats après la guerre ? Thriller dans sa gestion du suspens et de ses mystères ? Fantastique dans sa façon de l’aborder ? Ou même carrément horreur dans sa façon de le traiter ? Ou autre.
Autre, car il est très difficile de parler de L’Echelle de Jacob de peur de dévoiler certains éléments fondamentaux à tout spectateur ne l’ayant pas encore vu. Car ce film d’Adrian Lyne (Flashdance, Liaison Fatale ou 9 Semaines ½) fonctionne sur le mode du twist final remettant en cause et e question l’intégralité du film que l’on vient de voir, un peu à la manière de Usual Suspects ou Sixième Sens mais en plus intense. Car si pour ces deux derniers cas, le final retourne la situation, bouleverse toute l’intrigue en y apportant une explication claire concise, l’épilogue de L’Echelle de Jacob vient, lui, tout détruire, tout recomposer, nous amenant à repenser l’intégralité de l’œuvre en impliquant une nouvelle vision, fort de cette explication. Et c’est au cours de ce second visionnage que le film prend forme, que les éléments qui nous ont été présentés la première fois s’assemblent et s’imbriquent comme un puzzle qui semblait ordonné la première fois, qui s’en était trouvé ensuite mis à sac dans le chaos le plus total et qui retrouvent enfin une grande cohérence dans une structure cohérente d’une grande richesse.
L’Echelle de Jacob fait partie de ces films mystères, de ces ovnis cinématographiques à sens multiples entre le premier degré trompeur et le second niveau de lecture apportant la solution définitive. Véritable trompe l’œil et manipulation jubilatoire sans gratuité aucune, il est surtout une plongée terrifiante dans un esprit traumatisé, dans un cerveau au bord de la folie et de l’implosion pour une raison qui nous ne sera révélée que très tardivement. Une plongée à multiples niveaux de lecture offrant au formidable Tim Robbins, l’un de ses meilleurs rôles. Echec cuisant en salles (une rareté pour Lyne, peu habitué à la chose) il est surtout son meilleur film, son plus abouti, son plus profond et intelligent. Moment marquant de cinéma et glaçant d’effroi, il est par ailleurs une parabole mystique incroyable, en rapport avec son titre énigmatique au départ mais riche de sens, offrant une vision cruelle et terrible d’un stade de vie à l’échelle biblique. Mais on n’en dira pas plus, le mystère n’en est que meilleur. Mais pour sûr, un film majeur et marquant qui en inspirera bien d’autres à commencer par le Silent Hill de Christophe Gans.
Bande-annonce :
de la m