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LA MALÉDICTION WINCHESTER des frères Spierig : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Winchester
Pères : Michael & Peter Spierig
Date de naissance : 2018
Majorité : 10 mai 2018
Type : Sortie e-cinema
Nationalité : USA
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre
: Epouvante

Livret de famille : Helen Mirren, Jason Clarke, Sarah Snook…

Signes particuliers : Un énorme potentiel gâché.

LES FRÈRES SPIERIG SACCAGENT L’HISTOIRE DE SARAH WINCHESTER

LA CRITIQUE DE LA MALÉDICTION WINCHESTER

Résumé : Proche de San Francisco se situe la maison la plus hantée au monde : construite par Sarah Winchester, riche héritière de l’entreprise d’armes Winchester, elle est en perpétuelle construction et contient des centaines de pièces. Sarah y construit une prison, un asile pour les centaines d’esprits vengeurs tués par ses armes, et le plus terrifiant d’entre eux veut en découdre avec sa famille…

Solides artisans du cinéma de genre que l’on a pu voir à l’œuvre sur des films tels que Undead, Daybreakers, Prédestination ou Jigsaw, les frangins Spierig s’entourent d’un beau casting (Jason Clarke, Helen Mirren) pour conter l’histoire « vraie » de Sarah Winchester, héritière traumatisée de la célèbre fabrique de fusils américaine. Pour resituer les faits, la vie de Sarah Winchester a pris un accent grave lorsqu’elle perdît sa fille et son époux, respectivement emportés par un trouble alimentaire sévère alors qu’elle était bébé, et par la tuberculose. Persuadée d’être poursuivie par les fantômes de toutes les personnes mortes sous les balles des carabines Winchester, la veuve éplorée sombra dans la dépression et se lança dans la construction d’une étrange maison destinée à accueillir les spectres de toutes ces victimes. Une maison qui sera sans cesse en travaux, jour et nuit, pendant 38 ans. Aujourd’hui, la gigantesque demeure est une attraction touristique prisée pour son étrangeté, avec ses nombreux couloirs menant nulle part et ses enfilades de pièces toutes plus curieuses les uns que les autres.

Dans les mains d’un réalisateur talentueux soutenu par l’ambition de signer un drame d’épouvante à la fois terrifiant et psychologiquement complexe, offrant un vrai portrait de cette âme malade coincée entre une réalité tragique et une dimension surnaturelle effrayante, La Malédiction Winchester aurait pu être un grand film. Il est donc d’autant plus frustrant de voir le matériau d’origine ainsi réduit à une production horrifique mineure, dont les intentions ne dépassent pas l’anecdotique DTV semi-angoissant. L’histoire de Sarah Winchester était passionnante et se serait bien prêtée à un audacieux croisement entre le biopic dramatique et le film d’épouvante terrifiant. Mais les frères Spierig se contentent d’une série B horrifique très standardisée, n’exploitant jamais vraiment l’univers et l’histoire qu’ils ont entre les mains, n’exploitant jamais les possibilités visuelles de son cadre (une maison à l’architecture labyrinthique aussi démente qu’étrange) et n’exploitant jamais son casting bourré de talent. Le duo de cinéastes australiens avaient de l’or entre les mains, on en vient à se demander comment ils ont pu autant passer à côté de leur entreprise. La réponse est sans doute à aller chercher du côté d’un budget réduit et d’une non-volonté de signer un grand film sérieux. Quel dommage !

Préférant se fondre dans la mode des films de fantômes ultra-classique, La Malédiction Winchester se limite donc à prendre racine dans cette authentique histoire tragique qu’il dépeint succinctement dans sa première partie, et dérive ensuite vers une méthodologie horrifique qui balaie des motifs déjà-vu mille fois, avec le souhait de confectionner une petite production d’épouvante lambda, à base de fantômes revanchards, incapable de se démarquer de ses nombreux cousins, alignant les jump scare faciles et l’imagerie classique commune à tous les rejetons actuels du créneau.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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