[Note spectateurs]
Carte d’identité :
Père : Paul Feig
Date de naissance : 2018
Majorité : 08 février 2019
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Comédie policière
Livret de Famille : Anna Kendrick, Blake Lively, Henry Golding…
Signes particuliers : Un film policier teinté de comédie. Surprenant et amusant.
ANNA KENDRICK MÈNE L’ENQUÊTE
LA CRITIQUE DE L’OMBRE D’EMILY
Résumé : Stephanie cherche à découvrir la vérité sur la soudaine disparition de sa meilleure amie Emily. Venant d’un Paul Feig que l’on connaît surtout pour ses comédies potaches à l’humour grassouillet (Les Flingueuses, Psy, le remake de SOS Fantômes), on n’attendait pas grand-chose de L’Ombre d’Emily, long-métrage un peu trouble limite indéfinissable, qui oscille entre la comédie policière et le thriller à rebondissements. La surprise n’en est que meilleure car sans être le film de l’année, L’Ombre d’Emily surprend à tous les sens du terme.
Naviguant entre la comédie grinçante, le film policier et le polar noir, comme si le Peter Berg de Petits Meurtres entre Amis rencontrait le Stanley Donen de Charade le tout avec un soupçon d’Hitchcock voire des frères Coen, L’Ombre d’Emily est un petit jeu de pistes qui réussit plutôt bien son coup, alors qu’il tente le pari d’un mariage hybride entre un humour délicieusement décalé, un esprit rétro-vintage et une enquête haletante sur fond de secrets exhumés. Et Paul Feig de s’amuser comme un fou à pousser le curseur à fond dans un sens comme dans l’autre, créant des séquences drôlissimes entre scènes cocasses, gags ou dialogues impertinents, tout en déployant un suspens assez prenant, basé sur une démultiplication de fausses pistes et autres torsions de l’histoire. Et au centre de cette joyeuserie un brin tordue et qui ne se prend jamais trop au sérieux, deux comédiennes qui régalent. D’un côté, Anna Kendrick joue les archétypes d’elle-même (la jeune mère de famille dynamique, prude et coincée) tandis que Blake Lively, plus envoûtante que jamais, endosse le costume de l’élégante femme fatale mystérieuse et vampirisante. Fort d’une modestie qui sied bien à son ton teinté de second degré, L’Ombre d’Emily est assez rafraîchissant, seulement handicapé par quelques longueurs, notamment une dizaine de minutes en trop dans son dernier tiers qui surdose son empilement de twits semi-attendus. Néanmoins, l’ensemble demeure fort sympathique et très amusant.
LE TEST BLU-RAY DE L’OMBRE D’EMILY
En temps normal, L’Ombre d’Emily aurait typiquement été le genre de « petite » série B dont la sortie vidéo aurait été expédiée en deux-trois coups de cuillère à pot à travers une édition Blu-ray et DVD purement technique et factuelle. Allez savoir donc pourquoi sur ce film en particulier, Metropolitan a décidé de mettre les petits plats dans les grands avec une édition Blu-ray incroyablement riche et élégante. L’explication est assez simple en réalité, le film a bénéficié d’une belle édition en VO et l’éditeur a pu récupérer le précieux matériel pour soigner son Blu-ray français. Résultat, outre une image propre (quoiqu’un peu lisse et manquant de piqué et de profondeur) et des pistes sons très agréables (du 5.1 en français, du 7.1 en anglais), c’est le menu des suppléments qui surprend quand on y clique. En effet, s’affiche un déroulé long comme le bras proposant pas mal de joyeuseries assez savoureuses. Des bonus introduits par un Paul Feig que l’on sent amusant, joueur, et que l’on va vite retrouver.
Au menu, tout d’abord une longue liste de petits modules allant de 4 à 20 minutes, c’est selon. Sont abordés pas mal de sujets à commencer par le film lui-même, l’histoire, les personnages et le duo de comédiennes qui les incarnent dans un premier module d’une vingtaine de minutes largement agrémenté d’entretiens avec l’équipe de production mais aussi le cast. On note tout de suite une volonté de styliser un peu ces sujets à travers quelques idées de mise en scène et des touches de graphisme. Confirmation dans la foulée avec un second module sur l’esthétique du film, présenté façon liste de vlogs qui s’enchaînent. Suivront des sujets sur le style raffiné de Paul Feig (lequel amuse à chaque intervention), sur le triangle amoureux du film, les enfants, les costumes ou encore sur la fausse marque de mode inventée pour le film. Tout n’est pas passionnant, un esprit aseptisé règne, et certains modules relèvent du pur remplissage, mais on ne voit pas le temps passer. La suite apportera un peu de légèreté. D’abord avec une grosse scène de flash mob qui devait conclure le film avant d’être coupée au montage. On la retrouve en intégralité dans ces bonus, et même accompagnée de son making of ! Suivent d’ailleurs toutes les autres scènes coupées (16 minutes), pour la plupart assez dispensables, force est de reconnaître, et enfin un petit « bêtisier » assez sympathique, compilant quelques prises ratées. Enfin, pour les amateurs de visionnages commentés, le Blu-ray propose de (re)voir le film selon deux options : soit avec les commentaires du réalisateur Paul Feig entouré de ses comédiens (dont Blake Lively et Anna Kendrick), soit avec ceux du même Paul Feig mais cette fois-ci accompagné de la scénariste, de la productrice, du directeur photo et de la costumière. Honnêtement, on aurait peut-être pu regrouper tout ce beau monde ensemble plutôt que de faire deux versions que probablement personne ne regardera en intégralité.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux