A l’occasion de la sortie en e-cinema le 13 novembre prochain, du film Code Momentum, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer l’actrice Olga Kurylenko pour évoquer avec elle, ce premier rôle d’héroïne d’un film d’action. Outre Olga Kurymenko, Code Momentum de Stephen Campanelli, réunit James Purefoy et Morgan Freeman.
L’histoire : Alex Farraday, l’une des meilleures braqueuses du monde, sort de sa retraite pour effectuer un dernier casse et s’emparer de précieux diamants. Lorsque son visage est accidentellement révélé pendant l’opération, elle est contrainte de fuir la ville. Elle devient la cible de la CIA et d’une organisation criminelle internationale, prête à tout pour la faire disparaître. Il ne s’agit pas que de diamants, mais Alex l’ignore encore. Alors qu’ils doivent la neutraliser par tous les moyens, les adversaires d’Alex réalisent rapidement qu’elle est la proie la plus dangereuse qu’ils n’aient jamais traquée…
Nous nous étions rencontrés l’an passé pour parler de The November Man, cette fois-ci pour un autre film d’action avec Code Momentum. Vous prenez plaisir à devenir une sorte d’action girl ?
Olga Kurylenko : Oui ! J’ai toujours pris plaisir à faire des films d’action, c’est super fun. Avec les comédies, ça doit être pareil. Mais dans November Man, je n’avais pas autant d’action. Avec ce film là, je suis l’héroïne et je suis plus impliquée dans l’action. Je n’avais jamais été l’héroïne dans un film d’action. Là, je fais tout, plein de cascades etc…
Qu’est-ce que ça fait justement de porter pour une fois un film sur ses épaules ?
Olga Kurylenko : Ça change beaucoup de choses, on a une responsabilité plus importante. Je me rendais compte que je portais le film sur le tournage. Mais ça reste excitant et un vrai plaisir. En tout cas, c’était un challenge. C’était une des raisons qui m’a poussé à faire ce film. J’étais l’héroïne pour une fois, et pas un personnage secondaire. C’était intéressant, d’autant que ce sont des rôles souvent destinés aux hommes. Il n’y a pas beaucoup d’héroïnes féminines dans le cinéma d’action. C’est tellement rare.
Vous avez ressenti un peu plus de pression ?
Olga Kurylenko : Oui, bien sûr. On a envie de bien faire. Surtout que d’habitude, ce sont des personnages joués par des hommes et du coup, on a envie d’être à la hauteur de ce qu’aurait fait un homme. Pour une femme, c’est moins évident d’être aussi physique qu’un homme et ce n’est pas courant dans la vie, de voir une femme battre un homme comme ça, avec autant de facilité. Mais bon, j’ai eu de bons exemples dans ma carrière, en travaillant avec Daniel Craig, Tom Cruise ou Pierce Brosnan. Je les ai tellement observés, j’ai bien baigné dans ce jus de l’action et je comprends mieux comment ça marche et comment il faut travailler. Surtout qu’à l’écran, ça se sent si on n’est pas bon, si on n’est pas précis ou assez rapide. Ça ne marche pas. Ça m’a aidé de traîner avec ces acteurs là. J’essaie de faire un peu comme eux, maintenant.
Vous faites pas mal de films d’action au final, ce sont des choix ou des opportunités ?
Olga Kurylenko : Ce sont des opportunités, mais j’aime le faire. Au départ, mon premier film, c’était L’Annulaire (un drame de Diane Bertrand – 2005 – ndlr). Je voyais ma carrière plus avec des films comme ça. Après, il y a eu Hitman qui s’est fait par hasard. J’avais vu l’opportunité de faire un film en anglais et j’y suis allée. Derrière, j’ai eu plein de propositions de films d’action et à partir de James Bond, encore plus. Ce sont des rôles qu’on me propose mais je ne suis pas contre car c’est génial à faire, les équipes sont souvent sympas, on passe du temps avec les cascadeurs, on vous apprend des choses… Et après, c’est à vous de les refaire. Le corps est une machine intéressante. On peut n’arriver à rien et après entraînement, se voir accomplir des choses super-compliquées. C’est génial de savoir qu’on en est capable avec de l’entraînement, c’est gratifiant.
Mais rassurez-nous, vous avez eu des doublures quand même ? Parce que votre personnage en prend plein la figure pendant le film !
Olga Kurylenko : Il y a toujours des doublures pour les scènes dangereuses non permises par les assurances. Mais le but, c’est d’en faire le plus possible. Tout le fun est là. Si vous arrivez sur un film d’action et que quelqu’un d’autre fait tout à votre place, ça ne sert à rien. J’avais envie d’en faire un maximum. Dans Code Momentum, j’ai presque tout fait à part les scènes en moto à 200 à l’heure. Je sais en faire un peu, mais doucement. Les combats et tout, c’était moi. J’adore ça en plus ! Et conduire des voitures, aussi. Il y avait une scène où ce n’était pas moi car c’était compliqué à faire. La caméra était installée devant le volant donc je ne pouvais rien voir. Mais j’adore vraiment toutes les cascades de conduite.
Comment êtes-vous arrivée sur le projet ?
Olga Kurylenko : Ça m’a été offert, je connaissais Stephen Campanelli, le réalisateur. J’avais tourné Sept Psychopathes et il était chef op dessus. On s’était rencontrés là. Et un jour par mail, il m’a dit qu’il réalisait son premier film et qu’il aimerait m’offrir le premier rôle. Ça m’a fait plaisir, d’autant que c’est une responsabilité pour lui, c’est son premier film quand même. Le fait qu’il me demande m’a touché. C’est quelqu’un de génial, il est très drôle, on s’est bien marrés sur ce tournage. C’est peut-être le film où j’ai le plus rigolé dans le sens des complicités avec le réalisateur. On était comme des potes et James (Purefoy) apportait une bonne touche d’humour britannique. On était une bonne bande.
Est-ce que la richesse de votre personnage dans Code Momentum a joué pour vous attirer vers le projet ? Parce que votre personnage a un côté badass, un côté drôle, un côté sexy, un côté élégant…
Olga Kurylenko : Ça m’a plu, oui. C’est super d’être une héroïne d’action et de faire des cascades mais c’est toujours bien quand il y a un truc émotionnel en plus, auquel je peux m’accrocher. Et je l’ai vu dès le scénario. J’espère que les gens le verront aussi. C’est une femme qui traîne une culpabilité, on comprend qu’elle a commis des erreurs, qu’elle est responsable de la perte de vies humaines. Ce n’est pas un personnage qui réussit tout mais en même temps, elle est forte. Et elle commence dès le départ par un acte criminel. Elle se lance dans un truc louche et elle est pleine de conflits. Ce n’est pas une good girl, elle est un peu badass. Mais elle a envie de changer. Et puis le cambriolage au début dérape, il y a un mort et finalement, elle est obligée d’arrêter un peu les conneries !
Qu’est-ce que votre rôle de James Bond Girl dans Quantum of Solace vous a appris rétrospectivement ?
Olga Kurylenko : Plein de choses. Déjà, c’est là où j’ai eu le plus gros entraînement de ma vie pour des scènes d’action. Ça m’a donné le goût à ça. J’ai compris que j’aimais ça. Ça m’a apporté aussi de la notoriété car les gens savaient qui j’étais désormais. Avec la promo mondiale, j’étais un peu partout, c’était dur de ne pas me voir. On m’offrait plus de rôles d’action, aussi. C’est typique, quand on vous voit dans un genre, on a tendance à vous offrir plein de rôles identiques. Mais c’est bien car j’ai pu jongler avec d’autres choses. J’avais peur d’être enfermée là-dedans et après James Bond, on me proposait que ça. Et juste parce que je voulais alterner, j’ai refusé quelques films. Je ne voulais pas en faire trop. Aujourd’hui, j’ai changé mon regard là-dessus. A l’époque, c’était le départ de ma carrière et c’est important un départ. Maintenant que j’ai fait un peu de tout, c’est pas grave si j’enchaîne quelques films d’action. On peut me dire que j’en fais beaucoup, mais on ne peut pas me dire que je ne fais que ça. J’ai fait La Promesse d’une Vie, A la Merveille… J’ai plus besoin d’être aussi vigilante.
Pour revenir justement sur votre entraînement physique sur Code Momentum. A t-il été très intense ?
Olga Kurylenko : C’est difficile de s’y remettre et comme je ne m’entraîne pas dans ma vie normale… Ça fait un choc physique au départ. Quand on fait rien et que d’un coup, on s’entraîne intensivement, le corps subit un choc. Il y a une fatigue énorme qui arrive au début. Les deux premières semaines ont été épuisantes et après, ça allait. J’ai fait de la gym, j’ai bossé avec des cascadeurs, j’ai fait des arts martiaux. Pendant deux semaines, c’était tous les jours. Deux semaines, ce n’est pas très long. Sur James Bond, ça a duré un mois. Là, on n’a pas eu le temps. En fait, j’étais sur un autre film avant, je venais de tourner trois mois en Espagne. Et je n’ai pas eu de break, je suis arrivée directement sur Code Momentum au dernier moment. J’ai dû m’y mettre tout de suite. On a tourné deux mois et dès que j’avais un moment en fin de journée ou quoi, je m’entraînais. C’est un challenge et j’aime faire subir ça à mon corps.
Vous parlez très bien français…
Olga Kurylenko : Je l’ai vachement perdu, il était meilleur avant. Comme je parle anglais, il part un peu mais ça revient vite.
Du coup, pourquoi pas de projets français ?
Olga Kurylenko : En fait, on m’en propose de temps en temps mais c’est rare. C’est parce que les gens ne doivent pas penser à moi en tant que française. Je ne suis pas française à la base, je suis seulement naturalisée française. Je ne sais pas, en fait. Mais quand on me propose des rôles, ce n’est jamais aussi bien que ceux que je peux avoir en anglais. J’aimerai bien revenir en France mais il n’y a pas un projet pour lequel j’abandonnerai tous les autres. Je vois passer des projets intéressants, mais ils ne sont pas pour moi malheureusement. Dès fois, je vois passer des films et je me dis « ah ça, j’aurai pris volontiers« . Mais ce qu’on me propose, je n’aime pas. Si je dois faire un film en France, je veux que ce soit un bon film, ou du moins, un qui m’intéresse. En tout cas, Diane Bertrand, avec qui j’avais fait L’Annulaire, aimerait qu’on retravaille ensemble. Elle est sur un projet mais elle cherche les financements. C’est tellement dur de monter les petits films d’auteur. Il y en a d’autres, j’attends.
Justement, quels sont vos prochains films ? Pensez-vous faire encore de l’action prochainement ?
Olga Kurylenko : Sûrement qu’il y en aura un autre que j’accepterai, c’est possible. Code Momentum finit avec la possibilité d’en faire un autre. Tout dépendra comment il marche, déjà. Sinon, à venir, j’ai un film italien avec Guiseppe Tornatore. C’est un drame en anglais. Mon personnage est une étudiante en astrophysique. C’est avec Jeremy Irons et c’est une histoire d’amour entre cette étudiante et son professeur. Ça s’appelle The Correspondence. Pour la suite, je ne sais pas. J’ai des projets mais c’est toujours une question de savoir si ça va se faire ou pas.
Propos recueillis par Nicolas Rieux pour Mondociné
Merci à Olga Kurylenko, à l’agence Darkstar Presse, à Aude et Nina, et aux deux autres participants à cette table ronde.