Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Il a déjà tes yeux
Père : Lucien Jean-Baptiste
Date de naissance : 2016
Majorité : 18 janvier 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Aïssa Maïga, Lucien Jean-Baptiste, Zabou Breitman, Vincent Elbaz…
Signes particuliers : Une bonne et belle comédie française. Comme quoi, c’est possible.
HUMOUR COMMUNAUTAIRE BIENVEILLANT
LA CRITIQUE DE IL A DÉJÀ TES YEUX
Résumé : Paul est marié à Sali. Tout irait pour le mieux s’ils arrivaient à avoir un enfant. Jusqu’au jour où Sali reçoit l’appel qu’ils attendent depuis si longtemps : leur dossier d’adoption est approuvé. Il est adorable, il a 6 mois, il s’appelle Benjamin. Il est blond aux yeux bleus et il est blanc. Eux… sont noirs ! Le début d’année 2017 nous donne l’occasion de retrouver Lucien Jean-Baptiste, et au passage de confirmer que cet homme a du talent ! Avec Il a déjà tes yeux, le réalisateur qui nous avait déjà gratifié du très touchant et très drôle La Première étoile en 2009, persiste et signe. Il nous prouve que oui, on peut être drôle en faisant de l’humour communautaire, et oui, on peut faire rire avec un couple de noirs qui adopte un bébé blanc sans tomber dans la lourdeur. L’histoire est peu habituelle, et en lisant le synopsis, on se dit que, forcément, on va avoir droit à une série interminable de clichés égrenés un à un. Seulement voilà, la finesse de l’écriture et la bienveillance qui se dégage de l’univers du réalisateur nous enchante de bout en bout. En plus d’un sujet de fond pertinent et d’un point de vu original sur l’adoption et sur l’acceptation de l’autre par les familles possédant une culture différente (car oui, la problématique de ce film aurait pu fonctionner également avec une famille juive, chinoise ou Ch’tis), on découvre une galerie de personnages hauts en couleurs, drôles et touchants. La magnifique Aïssa Maïga (l’épouse de Lucien Jean-Baptiste dans le film) crève l’écran avec son sourire ultra-bright, Vincent Elbaz fait mourir de rire en meilleur pote fainéant complètement à la masse et affublé d’un accent improbable, et la mère africaine de service qui aurait pu vite tourner au cliché, nous charme par son talent et son sens comique inné. Enfin, dans cette comédie humaniste joyeusement dépeinte par le cinéaste, c’est la très bonne Zabou Breitman qui incarne « la méchante » de l’affaire. En administratrice bornée qui veut à tout prix faire capoter l’adoption de ce couple sous couvert d’un racisme ordinaire à peine masqué, elle personnifie la peur du changement, la peur de l’autre. Si Il a Déjà tes yeux aurait vite pu se transformer en ersatz de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, le naturel des personnages, du style et de l’écriture, nous séduisent et vous fera passer un beau moment entre rire et larmes… d’émotion.
BANDE-ANNONCE :
Par Raphaela Louy