Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Moo-deom-kka-ji Gan-da
Pères : Kim Seong-hun
Date de naissance : 2014
Majorité : 07 janvier 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : Corée du Sud
Taille : 1h46 / Poids : NC
Genre : Thriller
Livret de famille : Lee Seon-gyoon (Go Gun-su), Jo Jin-woong (Chang-min), Shin Jung-Keun (le chef), Jeong Man-Sik (Choi), Dong Mi Shin (la soeur de Go Gun-su), Kim Dong-hyun (Détective Do), Joo Seok-tae (Nam)…
Signes particuliers : Et le cinéma coréen continue de nous abreuver en bons films…
UNE PUT*** DE JOURNÉE DE MERDE
LA CRITIQUE
Résumé : En route pour assister aux funérailles de sa mère, et tandis qu’il est visé par une enquête pour corruption, le commissaire KO Gun-su renverse accidentellement un homme. Pour se couvrir, il décide de cacher le corps dans le cercueil de sa mère. Lorsque l’affaire est découverte, on nomme son partenaire pour mener l’enquête. Et quand l’unique témoin de l’accident l’appelle pour le faire chanter, Gun-su comprend qu’il n’est pas au bout de ses peines… L’INTRO :
Depuis des années 2000 qui l’auront vu prendre un tournant dans son aura internationale, le cinéma coréen (comprenez Corée du Sud bien entendu) n’a de cesse d’attirer l’attention sur sa cinématographie prolifique grâce à une succession de pépites furieuses qui ont traversé les frontières. Pourtant, malgré sa vitalité, sa diversité et sa qualité, le cinéma coréen reste encore cantonné à une certaine confidentialité en raison du paradoxe de sa distribution délicate. En marge des films d’auteurs visant essentiellement les cercles très cinéphiles, le pays du matin calme produit quantité de longs-métrages de divertissement, le polar restant le registre le plus connu (car le plus distribué) mondialement. Et c’est tout ce pan là, toute cette production d’entertainement qui souffre le plus d’un problème complexe. Difficile de leur accorder l’exposition d’un blockbuster hollywoodien car, qu’on le veuille ou non, le cinéma asiatique ne jouit pas de l’attrait de l’ogre qu’est le cinéma américain. Mais difficile aussi de compter sur les réseaux portés sur le cinéma dit « d’auteur », pas forcément des plus envieux d’un cinéma concurrençant la production yankee. Le cinéma de divertissement coréen ne peut donc compter que sur la curiosité des amateurs de bon cinoche, capables de s’ouvrir à d’autres types de cinématographies que la seule production ricaine. Un constat triste mais vrai. Hard Day appartient, comme une ribambelle d’autres films avant lui, à ce créneau en délicatesse. On ne pourra donc que saluer le courage du distributeur (Bodega Films) qui se charge de sa exploitation hexagonale.L’AVIS :
Réalisé par Kim Seong-hun, auteur de son second long-métrage après la comédie noire How the Lack of Love Affects Two Men en 2006, Hard Day est le fruit d’un travail de longue haleine durant six ans, qui aura abouti à une présentation au dernier Festival de Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs. Hard Day est un thriller « qui dépote », l’histoire d’un flic qui va passer ce que l’on peut qualifier de « putain de journée de merde ». Et dans les grandes largeurs car quand le sort s’acharne, il y va rarement de main morte ! Le jour des funérailles de sa défunte mère, Go Gun-su apprend que la police des polices vient de débarquer dans son service pas des plus propres sur lui question corruption. Pris en étau entre ce qui se trame à son bureau et les préparatifs de la cérémonie, jonglant tel un équilibriste entre ses deux terrains de bataille, Go Gun-su est déjà embarqué dans une belle galère quand sur la route, il renverse un homme. Et c’est là que tout dérape. Le début d’un cauchemar qui va aller de mal en pis, poussant le malheureux aux pires acrobaties pour se sentir de la mouise dans laquelle il se voit s’enfoncer d’heure en heure.
Hard Day n’est pas un joyau de cinéma coréen qui vous mettra à l’envers en vous assénant deux baffes aller-retour. Mais c’est en tout cas une virée infernale efficace où le spectateur est invité à compatir avec le calvaire d’un pauvre gars qui voit son destin s’assombrir de minute en minute au rythme des couches de poisse qui se superposent. Pas de temps mort, un rythme trépidant et ultra-dynamique, Hard Day s’appuie sur un récit effréné au timing parfaitement maîtrisé, sur une mise en scène carrée et propre, sur un sens du suspens géré de main de maître, et sur un interprétation pleine de conviction d’un très bon Lee Sun-kyun. Si le film ne brille pas par une folle originalité ou ses fulgurances visuelles, s’il n’a guère l’occasion de se transcender par son histoire somme toute assez simple et linéaire (mais à défaut rondement menée), Hard Day n’en est pas moins pour autant un ersatz de série B bien troussé et excellemment distrayant. Un petit plaisir humble et bienvenu égrenant tous les codes du thriller/polar classique à la sauce coréenne, cellule familiale compliquée, corruption des institutions, la police en premier lieu, noirceur des trajectoires des personnages, ton à la fois sombre et relevé à l’humour noir, l’une des forces du film pour accentuer l’impact du surréalisme de la folle spirale d’emmerdes dans laquelle est empêtré le héros. Kim Seong-hun manie à merveille son mélange des genres et nous pond une distraction pleine de vigueur affirmant bien un fait que l’on savait déjà bien établi : que ce soit avec des petits ou des grands films, le cinoche coréen est quand même sacrément sympa !
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux