Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Gold
Père : Stephen Gaghan
Date de naissance : 2016
Majorité : 19 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h01 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller
Livret de famille : Matthew McConaughey, Édgar Ramírez, Bryce Dallas Howard, Toby Kebbell, Macon Blair, Frank Wood, Stacy Keach…
Signes particuliers : Matthew McConaughey cherche de l’or en Indonésie, il pourrait en trouver aux Oscars…
MATTHEW MCCONAUGHEY CHERCHE DE L’OR
LA CRITIQUE DE GOLD
Résumé : Kenny Wells est un explorateur des temps modernes, magouilleur et rêveur, attendant désespérément que la roue tourne. Dos au mur, Wells fait équipe avec un géologue tout aussi malchanceux pour tenter un dernier coup de poker : trouver de l’or au fin fond de la forêt vierge indonésienne.
Initialement, il devait y avoir Paul Haggis, Michael Mann ou encore Christian Bale, et l’on avait même parlé d’un thriller dans la veine du Trésor de la Sierra Madre. Mais Hollywood est ainsi fait, les projets se font aussi vite qu’ils se défont. Finalement, après huit ans de développement, Gold se matérialise enfin à l’écran, avec Stephen Gaghan (Syriana) à la réalisation et Matthew McConaughey en tête d’affiche. Ouf de soulagement, le pire a été évité puisque Spike Lee a longtemps été rattaché au projet. Lointainement inspiré d’une histoire vraie survenue au Canada dans les années 90 (le scandale autour de la société minière Bre-X Minerals), Gold relate le parcours d’un chef d’entreprise d’une compagnie minière, qui s’associe à un géologue afin de trouver de l’or dans le jungle indonésienne.
Élaboré sur l’éternel arc narratif de l’ascension et la chute d’un homme, Gold est un thriller efficace à l’intrigue suffisamment bien rodée pour prendre le spectateur au jeu de cette quête obstinée, dont le cheminement oscillera entre gloire et déchéance. Porté par un Matthew McConaughey une nouvelle fois habité par son personnage, et une nouvelle fois physiquement transformé (il faudrait d’ailleurs qu’il songe à cesser d’abuser de ce type d’artifices pour briller à l’écran), Gold traverse les genres, drame, aventure ou thriller, et n’a de cesse de capitaliser à la fois sur son histoire passionnante et sur son acteur de génie capable de transformer en or, ce qui n’aurait pu être que du métal. Malheureusement, si tous les feux étaient au vert, Gold aura su faire ronfler son moteur, tirer le meilleur de la première mais sans réussir à passer la seconde, ne prenant ainsi pas un élan suffisant pour éviter de finir sa course dans le champ de l’anecdotique. Et s’il n’est clairement pas le film de l’année malgré son scénario proprement manufacturé, il le doit essentiellement à son auteur. Le véritable regret est de ne pas voir un grand cinéaste aux commandes de ce thriller dramatique d’aventure cherchant à faire battre son cœur au rythme de l’épopée sans vraiment s’en donner les moyens. Car avec Stephen Gaghan aux manettes, Gold se contente de stagner au rayon de l’exercice très scolaire sans jamais s’élever plus haut pour convaincre pleinement.
Manque de tension, manque d’émotions, manque d’une patte autant que d’originalité, Gold marche un peu sur les traces du American Hustle de David O’Russell, cherchant constamment à s’imposer comme une fresque à l’ampleur incroyable, sans jamais parvenir à dépasser le stade du fonctionnel mineur. Les maladresses de rythme ou la redondance narrative alors que le script se répète souvent, n’aident pas. En revanche, on ne manquera pas de saluer la formidable performance d’Edgard Ramirez, mais dont la prestation 4 étoiles est malheureusement étouffée par un Matthew McConaughey en pleine démonstration. Dans Gold, Kenny Wells cherche passionnément de l’or au fond de la jungle indonésienne. Dans la vie, Matthew McConaughey semble chercher passionnément de l’or… du genre sur une statuette dorée que délivre l’Académie des Oscars.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux