Mondociné

FULL RIVER RED de Zhang Yimou : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs

Nom : Man jiang hong
Père : Zhang Yimou
Date de naissance : 21 août 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : Chine
Taille : 2h39 / Poids : NC
Genre : Thriller policier, Historique

Livret de Famille : Teng ShenJackson YeeZhang Yi

Signes particuliers : Très beau… mais aussi très looong. 

Synopsis : Chine, XIIe siècle. Dans quelques heures va se tenir une rencontre diplomatique de la plus haute importance entre Qin Hui, Chancelier de la dynastie Song, et une délégation Jin de haut niveau. Or voilà que le diplomate Jin dépêché sur place est assassiné et la lettre destinée à l’Empereur dérobée. Le Chancelier demande alors au caporal Zhang Da, escorté par le commandant en second Sun Jun, de ramener la précieuse missive avant le lever du soleil. Au fil de leurs recherches, des alliances vont se former et des secrets seront révélés…

HALETANT, VOUS AVEZ DIT HALETANT ? 

NOTRE AVIS SUR FULL RIVER RED

Moins visible à l’international depuis quelques années (notamment depuis le bide de La Grande Muraille avec Matt Damon), le légendaire Zhang Yimou (Epouses et Concubines, Hero) continue sa carrière dans sa Chine natale entre hauts qui méritent le détour et bas plus dispensables. Après un film d’espionnage dans la Chine d’avant Seconde Guerre Mondiale (Cliff Walkers) puis une comédie dramatique durant la Révolution Culturelle (One Second), le cinéaste revient au thriller historico-médiéval avec Full River Red, cinq ans après son somptueux Shadows. Et à plus de 70 ans, il n’a pas perdu la main pour composer des images majestueuses.
Avec Full River Red, Yimou retrouve les honneurs de la salle de cinéma dans l’Hexagone. Œuvre fleuve de 2h40, Full River Red nous embarque dans les coulisses d’un palais où un meurtre d’un dignitaire étranger a été commis. Enquête, complots de couloirs, conséquences et rebondissements sont au programme de ce long dédale qui se joue le temps d’une nuit. Entre la tragédie shakespearienne à la MacBeth et le policier à base de whodunit façon Agatha Christie, Full River Red est un fascinant mélange convoquant aussi des éléments de comédie, du Wu Xia Pian (film de sabre) et même du rap chinois ! En guise de BO pour un film d’époque, le pari artistique est aussi inattendu qu’audacieux et… réussi !

De manière générale, c’est d’ailleurs là le point fort du film de Zhang Yimou, il est beau. Très beau. Comme l’était Shadows il y a cinq ans, avec des plans qui ressemblent à des tableaux subtilement pensés et exécutés. Cadrages millimétrés, esthétique monochrome avec une lumière bleutée hypnotique, musique très tranchante, montage dynamique, précision permanente dans la composition des plans, costumes superbes et décors fascinants et très intelligemment utilisés et filmés… Full River Red est magistral, virtuose. Le problème, c’est que Zhang Yimou maîtrise mieux son esthétique que son sens de la narration et de l’efficacité. On se perd parfois (souvent ?) dans une intrigue péniblement orchestrée et racontée. Si l’on accepte de ne pas tout comprendre ou de se satisfaire que des grandes lignes, Full River Red sera une expérience assez dingue. Mais on regrette quand même d’être largué dans un film simple dans son arc mais très ardu dans son déroulé, de surcroît lesté d’éléments de comédie maladroits. A l’arrivée, c’est aussi attirant qu’indigeste.

 

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux