Carte d’identité :
Nom : F9, The Fast Saga
Père : Justin Lin
Date de naissance : 2020
Majorité : 17 novembre 2021
Type : sortie Blu-ary/DVD
Nationalité : USA
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Action
Livret de Famille : Vin Diesel, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Ludacris, Tyrese Gibson, Nathalie Emmanuel, John Cena, Charlize Theron, Sung Kang, Helen Mirren, Kurt Russell…
Signes particuliers : Toujours plus loin, plus fort, plus vite… jusqu’au bout de l’extrême limite…
VIN DIESEL N’EST TOUJOURS PAS À COURT D’ESSENCE
NOTRE AVIS SUR FAST & FURIOUS 9
Synopsis : Si Dom Toretto mène une vie tranquille, loin du bitume, auprès de Letty et de leur fils, le petit Brian, ils savent bien tous les deux que derrière les horizons les plus radieux se cachent toujours les dangers les plus sournois. Cette fois, pour sauver ceux à qui il tient le plus, Dom va devoir affronter les démons de son passé. Son équipe se rassemble pour démanteler un complot à échelle mondiale mené par le tueur le plus implacable qu’ils aient jamais affronté, aussi redoutable avec une arme que derrière un volant : Un homme qui n’est autre que le frère désavoué de Dom, Jakob.
Allez, on ressort les gros bras, on chauffe les moteurs et c’est reparti pour un nouveau tour de piste en mode très Fast et très Furious. La franchise d’action à rallonge n’a toujours pas dit son dernier mot. On en est même loin puisque le dernier volet sera en deux parties, ce qui nous amènera jusqu’à Fast & Furious 11. En attendant ce final espéré éclatant, il fallait déjà concentrer les efforts sur ce neuvième volet et trouver de quoi l’alimenter. Car inutile de le rappeler mais le concept même de la saga est que chaque volet doit être plus spectaculaire, plus fou et plus impressionnant que son prédécesseur. Sauf que ça commence à devenir compliqué après tant d’opus. Surtout que les chapitres 5, 6, 7 et 8 ont quand même propulsé très haut l’idéologie du démentiel tonitruant. Du parachutage de bagnoles par avion, des cascades sur des gratte-ciels à Abu-Dhabi, une attaque de sous-marin sur la glace… On pensait avoir tout vu. Mais ça c’était avant. Avant que la franchise ne parle d’aller dans… l’espace !
Après deux volets réalisés par James Wan et F. Gary Gray, l’expérimenté Justin Lin est de retour aux manettes. A l’origine de l’envol sur orbite de la saga avec les opus 4, 5 et 6 (plus la parenthèse Tokyo Drift), le cinéaste américano-taiwanais retrouve son fauteuil d’orchestre pour piloter ce 9ème chapitre marqué par quelques remaniements. Dwayne Johnson et Jason Statham sont partis faire joujou de leur côté avec le spin-off Hobbs & Shaw, des anciens comme le décédé Han sont de retour (nul spoiler, il est sur l’affiche), Paul Walker n’est plus là mais son ombre plane toujours car mine de rien son personnage est encore effectif dans l’univers et il faut bien justifier son « absence » (préparez-vous à du gros nawak débilo-comique d’ailleurs)…
Une chose est sûre, c’est le bordel le plus complet dans l’univers Fast & Furious et on sent que les idées commencent à manquer. Et pas que les idées d’ailleurs. Ce nouvel opus est une étrangeté qui laisse « furioussement » perplexe. D’un côté, on aurait envie d’y avoir un nouveau délire au ridicule ultra-régressif qui s’éclate encore à jouer la carte du « on est capable de tout ». Et c’est le cas, F&F 9 envoie encore son lot de séquences what the fuck avec une décontraction à l’imbécillité amusante. Plus c’est con, plus c’est bon ? Manifestement, tout le monde y croit encore et on serait presque tenté de le penser aussi car force est d’avouer que l’amusement régressif n’a pas dit son dernier mot. Mais de l’autre, difficile de ne pas y percevoir une quintessence extrême de la connerie la plus absolue, comme un concentré de bêtise façon smoothie ultra-vitaminé. Un vrai shaker de débilité. Ça court dans tous les sens avec une hystérie aussi neuneu qu’un poulet sans tête, le n’importe quoi est devenu un crédo retentissant mais plus on avance et plus ça transpire le lâchage en roue libre. Bilan, on a un peu le séant entre deux chaises alors que l’on contemple les prouesses cascado-pyrotechniques de cette nouvelle aventure endiablée. Trop débile pour être fun ? Ou justement tellement débile qu’elle en reste fun ? C’est l’énigmatique question qui a accompagné les volets successifs depuis que la franchise a embrassé sa néo-idéologie de blockbuster hypertrophié post-épisode 5 et qui se pose plus que jamais avec ce 9ème acte à la fois extrêmement ridicule et ridiculement fendard. Fast & Furious 9 est un mélange qui tangue en permanence. Certains se laisseront aspirer par l’expérience frappadingue qui assume sa crétinerie over the top, d’autres, trop dépités pour suivre, lâcheront le cordage et basculeront pardessus bord afin de ne pas sombrer dans la consternation.
De l’action, toujours plus d’action. Si l’on résume Fast & Furious 9, difficile d’en extraire plus de 30 minutes où ça n’envoie pas de la terrine de campagne. Bastons délirantes où des mecs fracassent des murs à mains nues, courses-poursuites de bolides en ville détruisant plus de choses qu’un éléphant sous coke lâché dans un Ikea, fusillades façon counter strike, les séquences de pure action sont nombreuses et surtout très denses et très longues, avec ce risque de mettre en péril l’équilibre rythmique et de coller une migraine appelant le Codoliprane comme anesthésiant salvateur. Mais dans ce joyeux foutoir, on s’amuse, on rigole. D’autant que Justin Lin a bien compris que le ridicule ne tue pas alors autant en jouer. Ainsi et plus que jamais, Fast & Furious 9 ne manque pas de s’amuser avec son ridicule assumé et de s’auto-foutre de sa propre gueule en mettant en exergue son improbabilité constante. « Quinze mecs me tirent dessus et j’ai pas une égratignure ?!! Et si j’étais invincible ? » De quoi amener un double effet Kiss Cool, désamorcer la bêtise ambiante et créer de l’humour pendant que certains, les plus sérieux ou les hermétiques aux pitreries rapides et furieuses, y verront au contraire un moyen fallacieux de justifier la moindre inepties via du bon gros rire coup de coude.
Ce qui est sûr, c’est que cela permet de rattraper le plus gros problème de cette nouvelle sortie : l’absence de The Rock et Statham. Car si l’on repense aux dernières cavalcades de la bande, ce sont eux qui amenaient le plus gros impact humoristique. Sans eux, la franchise perd un peu de sa saveur, le duo Ludacris-Tyrese Gibson devenant quasiment les seuls garants d’un second degré maintenu à coups de défibrillateur afin d’éviter que le monolithe neuneu Vin Diesel ne rende tout trop terre à terre avec son usant premier degré à toute épreuve (le mec semble être le seul à prendre tout ça hyper au sérieux et à voir de la tragédie shakesperienne dans l’hallucinante crétinerie du scénario).
Bref, et donc ? Si l’on devait résumer Fast & Furious 9, les inconditionnels devraient avoir largement de quoi s’éclater. Épique, le film est encore plus cabotin que jamais, plus dingue et surréaliste (et il ne se prive pas de le souligner à l’écran via des punchlines du genre « Tiens, ça c’est nouveau« ). Amateurs de cérébral, passez votre chemin comme d’habitude, d’autant que les tentatives de densifier la trajectoire des personnages en explorant le passé donne une histoire encore plus stupide que d’ordinaire car cette même stupidité ressort d’autant plus façon exhausteur de goût. Clairement, la profondeur, c’est pas fait pour Fast & Furious. Car au fond, ce 9eme opus n’est pas le plus savoureux de tous, clairement. Il lui manque trop de choses et sa bêtise lui grignote parfois le cerveau à l’excès. Mais l’adrénaline jubilatoire et cacophonique est assurée. C’est explosif, généreux, grandiloquent, efficace, et même si l’on a parfois (voire souvent) l’envie de se taper la tête contre les murs tellement c’est arriéré du bulbe, ça reste assez cool pour distraire.
LE BLU-RAY DE FAST & FURIOUS 9
D’un point de vue technique, il est généralement difficile de trouver à redire sur les éditions Blu-ray modernes de blockbusters qui globalement maîtrisent leur sujet. Allez savoir ce qu’il s’est passé sur celle de Fast & Furious 9 mais Universal a un peu foiré son coup. L’image est loin d’être au top de la netteté et de la précision et l’on ne peut qu’être étonné de la faible définition de cette édition (du moins au regard des standards Blu-ray actuels). Il faudra se tourner vers l’édition 4k pour avoir une image à peu près satisfaisante (et encore), celle du simple Blu-ray manquant cruellement de tout, profondeur, luminosité, finesse… Côté son, le brouhaha général est à peu près bien rendu en 7.1 même si la spatialisation est parfois discutable lorsque toutes les pistes s’activent et que le home cinéma doit gérer dialogues, musiques et sons divers et variés. ce sont les effets sonores qui finissent par sombrer derrière leurs voisins.
Côté suppléments, cette édition décevante ne se rattrape guère. Passé un bêtisier expéditif (3minutes) moyennement drôle, on entre dans un festival de featurettes factuelles à mort à l’image du gros making of de 45 minutes qui les domine. Tous les sujets classiques y passent, le casting, les défis, les cascades, les personnages (notamment les revenants), le metteur en scène, le manitou Vin Diesel, l’arrivée de John Cena… Des bonus conventionnels et pas spécialement passionnants. Ah, et sinon, le film est disponible en version « longue ». Déjà que la version cinéma nous avait paru bien loooongue… Bref, il s’agit seulement de 6 petites minutes de plus disséminées ça et là (un peu plus de Cardi B, un peu de Jordana Brewster, un peu plus de flashback avec notamment une scène à la sortie de prison de Dom).
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux