Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Tomorrow, when the War Began
Parents : Stuart Bettie
Livret de famille : Caitlin Stasey (Ellie), Lincoln Lewis (Kevin), Deniz Adkeniz (Homer), Rachel Hurd-Wood (Corrie), Phoebe Tonkin (Fiona), Ashleigh Cummings (Robyn) Chris Pang (Lee), Andrew Ryan (Chris)…
Date de naissance : 2010
Nationalité : Australie
Taille/Poids : 1h35 – 26 millions $
Signes particuliers (+) : Une surprise sympathique, humble et distrayante. Une version plus teenage mais réussie à son modeste niveau fortement allégé thématiquement.
Signes particuliers (-) : Le manque d’ambition atténue l’impact de l’entreprise. Bien en-dessous de l’original de Milius.
ET SI C’ÉTAIT DEMAIN ?
Résumé : Un groupe d’adolescents part camper pour le weekend près d’un lagon paradisiaque caché en profondeur dans la jungle reculée australienne. Seule ombre au tableau de leur petit périple, l’étrange et mystérieux passage dans le ciel, d’avions de l’armée. A leur retour, ils découvrent que leur pays a été envahi et qu’une troisième guerre mondiale a éclaté…
En l’espace de seulement deux ans, le réputé John Milius aura vu ses deux plus grandes réussites cinématographiques subir la loi des remakes avec trois projets dont deux achevés et que tout oppose. D’un côté, le calamiteux Conan le Barbare du chevronné Marcus Nispel, blockbuster hollywoodien en 3D onéreux et débilitant, gonflé aux hormones numériques et bouse infâme irregardable. De l’autre, le modeste Tomorrow, When The War Began de l’ex-scénariste qui s’essaie à la réal, Stuart Beattie (les scripts de Pirates des Caraïbes, 30 Jours de Nuit et… hum… GI Joe), petite série B sans prétention coproduite entre les States et l’Australie et remake indirect et non officiel du brillant classique L’Aube Rouge, réalisé par Milius en 1984, en plein contexte de Guerre Froide. À ces deux projets passés, notons un troisième à venir, un remake cette fois-ci officiel de L’Aube Rouge, dirigé par Dan Bradley et annoncé pour 2012.
Moins subtil que son prédécesseur dont il ne se réclame pas ouvertement, Tomorrow, When The War Began reprend l’essentiel de l’intrigue du film de Milius (un pays soudainement envahi, une bande de jeunes adolescents ayant échappé par chance à l’invasion et qui se retrouve à combattre en mode guérilla) et se focalise sur une partie du film (sa première moitié) en restant plus évasif et mystérieux sur les tenants et les aboutissants d’un récit riche mais traité avec plus de simplicité et moins de profondeur. On sent le modeste budget empêchant Beattie de se montrer ambitieux et de se lancer dans une fresque épique fournie, à partir de cette idée d’anticipation aux possibilités démentes. Mais Milius avant lui, avait eu le même problème. Red Dawn était aussi excitant qu’intelligent, aussi brillant que passionnant mais il lui manquait au minimum une bonne heure pour explorer toute la richesse de son matériau qui aurait pu aisément faire l’objet au mieux d’une vaste saga chapitrée de plusieurs heures ou au moins, d’un métrage plus conséquent en durée. Qu’importe, son film en l’état était quand même déjà un sacré grand film.
Beattie commet quelques erreurs dans son exercice aux allures proche du DTV de luxe solidement et suffisamment bien emballé pour ne pas paraître comme tel et pour attiser la curiosité. Faute de goût dans les choix musicaux discutables, une introduction hasardeuse posant les fondements de cohésion d’un groupe diversifié sans plausibilité et de façon poussive ou encore un récit qui verse parfois un peu trop dans le film teenage là ou Milius s’appliquait à traiter de la même chose mais avec un sérieux résolument adulte tout en conservant une part de récit initiatique sur la fin de l’adolescence précipitée. Des défauts certes mais qui s’équilibrent avec les qualités dans une balance remise à zéro.
Agréable, mêlant film de guerre spectaculaire et récit initiatique d’un groupe hétéroclite d’adolescents représentatif de toute une jeunesse actuelle avec ses caractérisations un peu clichés (la brune, la blonde, le cool, l’étranger mystérieux, la catho coincée, le lâche…) qui doivent grandir plus vite que prévu et prendre leurs responsabilités devant une situation les poussant à évoluer brutalement, Tomorrow, When The War Began est un divertissement bien fichu, plus léger que son modèle « miliussien » mais qui trouve un ton et un rythme relativement juste lui attirant une forte sympathie. Une entame orientée comédie teenage amusante et souvent drôle puis un drame bouleversant la donne de leurs petites vies d’australiens insouciants. S’entame alors un parcours initiatique fort pour chacun d’entre eux ou les caractères vont devoir se révéler et se libérer devant l’opposition.
Tomorrow, When The War Began est une surprise. On n’attendait pas grand-chose de cette pâle copie informelle alors que le véritable remake était en vue. Stuart Beattie arrive à surprendre avec un film humble, qui a conscience de son statut et qui s’en adapte au mieux, tirant de sa simplicité une petite et touchante fresque guerrière haletante, certes confidentielle, mais qui n’ennuie jamais dans sa courte durée concise lui permettant d’évacuer le gras et l’inutile. Reste juste qu’on aimerait toujours voir ce génial et ambitieux scénario de Troisième Guerre Mondiale faire un jour l’objet d’un traitement plus ample, conjuguant l’intelligence de la version Milius et un budget à la Bay ou à la Emmerich, ce qui permettrait enfin d’étoffer chaque partie de l’histoire pour une œuvre plus complète et définitive. En attendant, espérons qu’un Tomorrow, When The War Began II est à l’étude. Ce ne serait que justice pour cette petite péloche modeste mais réjouissante qui nous laisse un peu en suspens sur sa fin.
Bande-annonce :
J’ai bien aimé ce film, il respecte bien le roman.
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