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CONJURING 2 – LE CAS ENFIELD de James Wan : la critique du film

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Conjuring_2_afficheMondo-mètre
note 4 -5
Carte d’identité :
Nom : Conjuring 2 : The Enfield Poltergeist
Père : James Wan
Date de naissance : 2015
Majorité : 29 juin 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h13 / Poids : 40 M$
Genre : Épouvante, Horreur

Livret de famille : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Frances O’Connor, Madison Wolfe, Simon McBurney, Franka Potente, Steve Coulter…

Signes particuliers : Quoiqu’en-deçà de son prédécesseur, un nouveau must signé James Wan, aussi terrifiant qu’efficace.

LONDON CALLING THE WARREN

LA CRITIQUE DE conjuring 2

Résumé : Lorraine et Ed Warren se rendent dans le nord de Londres pour venir en aide à une mère qui élève seule ses quatre enfants dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Il s’agira d’une de leurs enquêtes paranormales les plus terrifiantes…Conjuring_2_1L’INTRO :

Il avait déclaré qu’il ne souhaitait plus réaliser de films d’horreur pendant un temps, qu’il voulait s’essayer à d’autres choses après avoir régalé les amateurs de cinéma de genre pendant une bonne décennie. Et on l’a cru alors qu’il voguait du côté de Fast & Furious 7. Mais fort heureusement pour nous, James Wan est vite revenu à ses premiers amours, déclinant la mise en scène du huitième opus de la saga aux bagnoles rapides, pour préférer assurer la direction de Conjuring 2, la suite de son immense succès d’il y a trois ans. Joie et bonheur ! Pour ce second chapitre des enquêtes paranormales du couple Lorraine et Ed Warren, James Wan s’est attaché au cas Enfield, du nom d’un district du grand Londres, où une famille a vécu un cauchemar surnaturel rappelant furieusement celui d’Amityville et de la famille Lutz. Pouvant compter sur le retour de Vera Farmiga et Patrick Wilson et sur un budget doublé par rapport au précédent (40 M$ au lieu de 20), James Wan allait-il, à nouveau, réaliser le film d’épouvante de l’année ?Conjuring_2_4L’AVIS :

C’est un fait, les suites font toujours peur. Mais c’est un autre fait aussi, qu’avec James Wan aux commandes, l’inquiétude se dissipe rapidement. Bonne nouvelle, Conjuring 2 marche parfaitement sur les traces de son aîné et ne va pas se perdre trop loin de ce qui a pu faire sa qualité. Ainsi, ceux qui auront aimé l’effrayant premier opus ne pourront être déçus de ce retour en grâce, qui s’applique une fois de plus, à œuvrer dans le sillage d’une épouvante à l’ancienne, loin des soupes pour ados sans saveur servies ces derniers temps par les grands studios, et dont la déferlante en salles n’a de cesse de continuellement consterner les mordus de cinéma de genre. Avec James Wan, on a au moins la garantie d’avoir du vrai cinéma d’épouvante, adulte, sérieux, caractérisé, avec du relief et débarrassé de tout cynisme médiocre, respectant avant tout, à la fois le genre et son public. Et rien que pour ça, on ne pourra que remercier le cinéaste américain et sa très opinion de registre. Et si Conjuring 2 se classe un cran en-dessous de son aîné (quoique cette opinion sera discutable et certainement discutée), on reste néanmoins épaté par l’aisance dont fait preuve Wan, pour formuler des musts d’épouvante largement supérieurs à l’immense majorité de la production actuelle. Avec ses douze idées de mise en scène à la minute, Conjuring 2 est une indéniable réussite horrifique et visuelle, toujours assujettie à ce cachet rétro qui fait la force de la saga, en draguant les inconditionnels des L’Exorciste et autres Amityville ou Le Malédiction, mais également pensée avec une modernité du style qui la dirige vers la prouesse formelle foudroyante de virtuosité.Conjuring_2_6Sur la forme, Conjuring 2 souffre d’une construction et d’un rythme en deçà de son modèle. La cause ? Ironiquement, la générosité de James Wan qui se retourne parfois contre lui. A vouloir faire dans le fan-service le plus jouissif avec une surabondance d’effets de terreur qui prennent à la gorge et aux tripes, James Wan prend le risque de traîner avec eux, une pointe de lassitude alors que son récit patine un peu dans sa progression, seulement alimentés par ces fulgurances tétanisantes. Le premier Conjuring brillait par sa construction, déployant une exposition de grande qualité, avant de confronter son couple d’enquêteurs, aux mystères effrayants torturant une pauvre famille exténuée. Le tout, dans une progression horrifique qui grimpait crescendo en intensité. Avec cette suite plus « spectaculaire », James Wan a voulu régaler les amateurs de sursauts et de peur panique. Le cinéaste multiplie alors les séquences d’épouvante, jouant toujours aussi habilement du hors-champs et des jump-scare pour bien nous piéger dans l’effroi. Et ça fonctionne, encore une fois. On ne compte plus les bonds que l’on peut faire sur notre fauteuil, on ne compte plus les passages où l’on est tétanisé d’angoisse sans savoir d’où va venir la surprise surnaturelle. Véritable maître dans l’art de composer un acte horrifique efficace, James Wan prouve qu’il n’a pas son pareil à l’heure actuelle, pour cristalliser la peur à l’écran. Seul regret, l’immense multiplication des séquences d’épouvante assure le spectacle quantitatif, moins le spectacle qualitatif. Conjuring 2 est toujours aussi terrifiant et ultra-efficace, mais on n’y trouvera moins de scènes instantanément cultes. De son aîné, on songe encore au passage avec Annabelle, à la séquence du Hide and Clap avec l’armoire et d’autres… De son côté, Conjuring 2 affiche moins de scènes aussi mémorables mais en revanche, il rassasie à plus soif. En somme, moins de « très très bon » mais plus de « bon » tout court. Chacun se fera son avis en fonction de sa préférence entre les deux directions.MK1_0006.dngAu final, si Conjuring 2 peut souffrir de quelques longueurs au détour de ses imposantes 2h15, si scénario n’est pas forcément aussi bien ramassé que son prédécesseur et si son final déçoit un peu par sa facilité il n’en est pas moins un petit bonheur tant le cinéma de genre est malmené ces dernières années. Cette suite nous ressert fidèlement un plat déjà goûté il y a trois ans, et malgré la redite, la recette fait toujours son petit effet et excite encore les papilles gustatives grâce à sa mécanique parfaitement rôdée. Forçant le spectateur à être en alerte constante car l’enfer est partout et nulle part à la fois, on tient là un divertissement tendu, huilé et éprouvant, qui réussit brillamment à nous amener là où l’on souhaitait aller, c’est à dire du côté de la flippe la plus totale !

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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