Nom : Visions
Père : Yann Gozlan
Date de naissance : 2023
Majorité : 06 septembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Thriller
Livret de Famille : Diane Kruger, Mathieu Kassovitz, Marta Nieto…
Signes particuliers : Un thriller psychologique raté.
Synopsis : Pilote de ligne confirmée, Estelle mène une vie parfaite avec son mari. Un jour, elle recroise la route d’Ana, avec qui elle a eu une aventure passionnée vingt ans plus tôt. Des retrouvailles qui vont l’entraîner dans une spirale cauchemardesque…
TU M’VOIS / TU M’VOIS PLUS
NOTRE AVIS SUR VISIONS
Oh non de Dieu… Pourquoi, comment, où et à quelle heure ? Tant de questions, zéro réponse. Parce qu’il sort d’un film couronné de succès (
Boîte Noire – 1 million d’entrées / 5 nominations aux César), Yann Gozlan avait manifestement carte blanche pour son prochain film. Il fallait vraiment qu’un cinéaste n’ait aucun vent contraire pour pouvoir accoucher d’un pareil naufrage. Se prenant pour le nouveau Brian De Palma (ou un Hitchcock des temps modernes) mais avec une « vision » maniérée et nanarde en plus, le réalisateur signe une belle blague cinématographique errant entre la nullité comique et la gêne confondante. Embarrassant.
Une pilote de ligne à la vie rêvée se met à voir des choses après avoir retrouvée une vieille amie de jeunesse. Des hallucinations qui vont l’entraîner dans une spirale cauchemardesque à moins que la vérité ne soit ailleurs… Visions appartient au registre de ce que l’on appelle les films-puzzle, ces thrillers à la narration éclatée dont les morceaux s’assemblent au fur et à mesure que le spectateur -et le protagoniste- essaie de percer les contours d’un épais mystère opaque. Ici, l’héroïne n’est finalement pas cette Estelle incarnée par Diane Kruger mais sa mémoire en faillite qui se bat pour essayer de retrouver de la cohérence dans son incompréhensible confusion. Qu’est-ce qui a dérapé ? Où se situe la frontière entre la réalité et son imagination ? Quel est la part de vrai et de faux dans ce qu’elle voit ? Qui la manipule, quelqu’un ou son propre esprit ? Et c’est parti pour deux (très) longues heures de séquences perturbantes qui essaient de jouer avec les nerfs et le cerveau d’un spectateur plongé dans un vertigineux dédale psychologique aux 1001 hypothèses parsemées de twists et autres relances narratives embrouillantes. Embrouillantes dans le meilleur des cas, ou fumeuses pourrait-on dire.
Sauf que Yann Gozlan ne maîtrise absolument pas du tout son jeu pseudo-machiavélique et l’on se refuse très vite à être le joujou de son imagination autosatisfaite tant Visions est d’une consternante artificialité. Artificiel dans son cheminement scénaristique aux allures de bourbier improbable qui navigue à vue. Artificiel dans sa mise en scène d’une lourdeur tétanisante avec ses incessantes transitions métaphoriques visuellement plus risibles que convaincantes (genre deux corps enlacés devenant le fuselage d’un avion etc). Artificiel aussi dans son côté « érotico-sulfureux » de bas étage. Et même artificiel dans les prestations forcées de comédiens trop conscients des rôles qu’ils jouent. Au final, Visions nous balade en ne racontant rien, tourne en rond en se répétant sans arrêt et sombre en ne vendant que du vent. Et son envie d’être immersif et hyper-sensoriel avec son jeu de couleurs, sons et visuels, exaspère plus qu’il n’envoûte. Un thriller ludique complètement raté.
Oui, cela manque clairement de maîtrise narrative. La transition que tu cites, qui ne serait pas inintéressante en soi, des courbes de l’avion à celles de deux corps enlacés, n’a pas de sens et des images comme celles-ci, il y en plusieurs. Je ne serais malgré tout pas aussi radical. Les acteurs sont chouettes, certaines références sont mieux servies que d’autres et le moment passé n’est pas non plus exécrable.