Nom : Un Silence
Père : Joachim Lafosse
Date de naissance : 10 janvier 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h39 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Daniel Auteuil, Emmanuelle Devos, Jeanne Cherhal…
Signes particuliers : Intéressant mais Joachim Lafosse semble ne pas aller au bout de ses idées.
Synopsis : Silencieuse depuis 25 ans, Astrid la femme d’un célèbre avocat voit son équilibre familial s’effondrer lorsque ses enfants se mettent en quête de justice.
LE POIDS DES SECRETS
NOTRE AVIS SUR UN SILENCE
Pendant une bonne moitié de film, Joachim Lafosse nous tient par son écriture mystérieuse murée dans le poids du silence. Fort d’une mise en scène au cordeau qui se débarrasse de tout artifice pour saisir à l’os ce drame familial intimiste, Un Silence avance masqué, caché derrière une tension dramatique opaque et croissante qui évolue vers une explosion que l’on devine certaine sans pour autant en connaître précisément les enjeux. Pourquoi ? Quand ? Comment ? Tant de questions qui jalonnent un film à l’angoisse étouffante. Que se passe t-il avec ce grand avocat défenseur de victimes de crimes pédophiles ? Qu’est-ce qui cloche autour de ce couple ? Quelle tragédie est en train de se dessiner sachant que le film opérant en flash-back ? On sait dès le début qu’il y a quelque chose, sans savoir précisement quoi. Ce quelque chose, c’est 30 ans de silence, 30 ans de secrets, 30 ans de non-dits. Une éternité, voilà ce qui a miné les fondations qui se dérobent soudainement aujourd’hui, sous les pieds de personnages balayés par une vérité qui éclate. Et Joachim Lafosse d’interroger le sentiment de honte qui tiraille toute personne silencieuse pour les raisons qui lui appartiennent.
qSi le film -inspiré d’un fait divers parrallèle à l’affaire Marc Dutroux- est d’une qualité indiscutable, on regrettera seulement que Lafosse ne prenne pas le temps de mieux huiler la montée en puissance de son film, notamment dans une dernière partie qui va un peu trop vite, franchissant à grandes enjambées des moments que l’on aurait aimé voir pour mieux comprendre le glissement de terrain qui emporte tout sur son passage, à commencer par cette épouse/mère/sœur qui incarne à elle-seule, le silence destructeur. Ça et un gamin au jeu discutable, tels sont les défauts d’un drame qui aurait pu être bien plus fort s’il ne donnait pas l’impression de manquer d’une bonne demi-heure pour mieux s’infiltrer dans des détails et ainsi densifier l’analyse de ce microcosme qui s’effondre.
Par Nicolas Rieux