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TRON : ARÈS de Joachim Rønning : la critique du film

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Nom : Tron Ares
Père : Joachim Rønning
Date de naissance : 08 octobre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h59 / Poids : 150 M$
Genre : SF, Action

Livret de Famille : Jared LetoGreta LeeEvan Peters, Jeff Bridges…

Signes particuliers : Très beau. Très creux aussi.

Synopsis : L’étonnante aventure d’un Programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse qui marquera la première rencontre de l’humanité avec des êtres dotés d’une intelligence artificielle…

ARÈS MOI SI TU PEUX

NOTRE AVIS SUR TRON : ARÈS

C’est assez marrant Tron, à chaque fois que l’on pense la saga enterrée elle retente une percée comme si elle était auto-convaincue de pouvoir un jour réussir à s’imposer. Le film originel de 1982 avait été un semi-échec à sa sortie avant de devenir un film culte de la culture pop au fil des années. Il aura fallu pas loin de 30 ans pour qu’une suite voit le jour. Les technologies numériques aidant à mieux matérialiser l’univers informatico-futuriste, Tron Legacy s’est élancé fièrement en 2010 pensant que cette fois, ce serait la bonne. Mais comme son prédécesseur, il n’y a pas eu d’envol. Le succès n’a pas été franchement considérable avec seulement 400 M$ de recettes mondiales pour un budget pharaonique de 180 M$. La nouvelle suite initialement prévue dans la foulée attendra…15 ans ! Et rebelotte, c’est au tour de Tron : Arès de tenter sa chance. Réalisé par Joachim Rønning (Kon-Tiki, Pirates des Caraïbes 5, Maléfique 2), ce troisième volet de la franchise fait un nouveau bond dans le temps et nous plonge dans un univers futuriste où l’IA a atteint un point de développement très avancé, pouvant radicalement modifier le visage de l’humanité. Deux super sociétés se disputent les avancées. L’une imagine le bien que pourrait apporter l’intelligence artificielle, l’autre pense à son exploitation à des fins militaire. Quand la première est sur le point de toucher au but, la seconde entreprend des actions illégales pour s’imposer. En envoyant un programme informatique sophistiqué dans notre monde réel pour mettre la main sur un précieux bout de code, elle va provoquer la première rencontre entre humains et entités dotées de l’intelligence artificielle…

Le développement de l’IA et les avancées faites ces dernières années ont sûrement boosté les raisons de produire ce nouveau Tron. Le fossé futuriste se réduisant, Disney s’est peut-être dit que le public se sentirait plus en prise avec l’univers du film, jusqu’alors davantage réservé à un public plutôt techno-geek. Avec Tron : Arès, c’est un gros actioner SF que nous balance la boîte à Mickey, histoire de maximiser les chances de succès.

Arès reprend les fondamentaux de la saga, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur, c’est cette essence de toujours, de très belles images futuristes qui claquent, soutenues par une puissante musique électro qui envoûte. Le pire, et ça a toujours été le cas depuis le début, c’est qu’en dehors de son formalisme high-tech et de sa partition musicale ultra-moderne, le scénario est aussi étroit qu’un jean slim passé à la machine. Comme ses prédécesseurs, Arès est une belle coquille vide. Très belle, très vide.

Car au fond, derrière son écrin au formalisme esthétique et froid, Arès manque de chair et d’originalité. Ce qu’il a à nous raconter n’est franchement pas très passionnant, la manière dont il le raconte sombre vite dans le blockbuster d’action répétitif. Ça traque, ça s’échappe, ça re-traque, ça se re-échappe, et ainsi de suite sur deux heures bourrines assez longuettes et redondantes. Et comme on a vite fait le tour de l’univers visuel et ses images sophistiquées, il ne reste plus que l’histoire et ses thématiques auxquelles se raccrocher. Sauf que l’histoire tourne donc en rond et recycle des poncifs ancestraux (le programme qui veut s’émanciper de sa condition pour découvrir le monde, comme l’ange des Ailes du Désir de Wim Wenders il y a quasi 40 ans) tandis que les thématiques recyclent des questionnements presque déjà dépassés (que faire des progrès de l’IA, servir le bien de l’humanité ou le mal obscur ?).

Alors oui, la réalisation du talentueux Joachim Ronning est parfois d’une classe folle. Oui, la BO de Nine Inch Nails défonce et tente d’hypnotiser (à noter que ses membres Trent Raznor et Atticus Ross font un caméo en pilotes de chasse). Et oui, l’univers technologico-futuriste est soigné dans sa direction artistique jouant les contrastes noir-rouge-blanc (façon Star Wars au siècle dernier diront certains). Mais globalement, Tron : Arès est assez désincarné, dénué d’émotions, et peu imaginatif. Plutôt plaisant au départ avec sa 3D de qualité, le film perd assez vite en intérêt faute d’avoir un récit à la hauteur de ses ambitions formelles. Ca reste regardable mais dans l’absolu, on s’en fout un peu.

 

Par Nicolas Rieux

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