Nom : Sarah Bernhardt, la divine
Père : Guillaume Nicloux
Date de naissance : 18 décembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Biopic
Livret de Famille : Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Etienne, Laurent Stocker…
Signes particuliers : Formidable Sandrine Kiberlain.
Synopsis : 1915, Sarah Bernhardt est la première star mondiale. Libre. Moderne. Divine. Excentrique. Visionnaire … Entre légende et fantasme, Sarah Bernhardt nous confie l’histoire d’amour qui a marqué sa vie.
LA PLUS GRANDE DES STARS
NOTRE AVIS SUR SARAH BERNHARDT, LA DIVINE
On a coutume de dire que c’était la plus grande, la divine, l’impératrice du théâtre… Il est difficile de concevoir pour nous depuis notre XXIème siècle actuel, l’ampleur de la célébrité de Sarah Bernhardt à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Elle n’était pas qu’une star des planches, elle était LA star. Une icône, un mythe, un trésor national, presque une divinité. C’est pour elle qu’aurait été imaginée (par Proust) l’expression usitée « monstre sacré ». Ça veut tout dire. Les plus jeunes d’aujourd’hui n’auront peut-être jamais entendu parler d’elle, et pourtant. À sa mort, 600.000 personnes ont défilé derrière son cortège funéraire. Sarah Bernhardt, c’était -et ça reste- la plus grande comédienne que les planches françaises aient connu. Et pas qu’elles puisque le monde entier la connaissait. Cent ans après sa mort (101 précisément quand le film sortira), la légende de Sarah Bernhardt revit au cinéma sous l’œil de la caméra de Guillaume Nicloux (Le Poulpe, La Tour). Et la star de ressusciter sous les traits de Sandrine Kiberlain.
Comment inventer dans le registre du biopic ? Comment être encore original ou créatif ? La question reste en suspens car peu y parviennent (Danny Boyle avec son Steve Jobs ou plus récemment Ali Abassi avec The Apprentice). Pour le reste, le genre est tellement codifié qu’il est difficile d’être follement imaginatif. Dérouler linéairement n’étant plus à la mode, maintenant on morcelle ou on fait des allers-retours dans le temps. Mais cette méthodologie est devenue une nouvelle norme toute aussi usée. C’est elle en tout cas que Guillaume Nicloux emploie pour son Sarah Bernhardt. Sur son lit d’hôpital alors qu’elle doit être amputée d’une jambe, Sarah Bernhardt se confie à son neveu Sacha Guitry sur son passé amoureux avec son père, le comédien Lucien Guitry. L’occasion pour elle de revoir sa vie à travers le prisme d’un amour houleux qui a traversé les années.
Sarah Bernhardt est semblable à mille et un biopics de son genre. On pourrait presque recycler inlassablement la même chronique. Le film est proprement exécuté, il est intéressant pour qui est intéressé par le sujet, il ne passe pas à côté de ce qu’il y avait à dire ou traiter (son féminisme, son sens unique de la répartie, le monde de l’art de l’époque qui gravitait autour d’elle, son défi des conventions, son amour de la scène) et Sandrine Kiberlain est exceptionnelle dans le rôle de la plus libre des femmes de son temps. Et ? Et puis c’est tout. C’est un peu le problème. Sarah Bernhardt, la divine n’est pas mémorable, il se contente de « bien faire » sans chercher plus, il est assez artificiel en soi et l’on se demande sincèrement s’il va trouver un public avec comme seul argument résonnant, le féminisme d’une star d’une époque lointaine, qui a su s’imposer comme une icone tout en s’étant défilée loin des carcans de son temps.
Par Nicolas Rieux