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MIRAÏ, MA PETITE SOEUR de Mamoru Hosoda : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Mirai
Père : Mamoru Hosoda
Date de naissance : 2018
Majorité : 19 décembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Japon
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Animation

Livret de famille : Moka Kamishiraishi, Haru Kuroki, Gen Hoshino (voix)…

Signes particuliers : Une fable familiale qui plaira autant aux plus jeunes qu’aux plus grands.

UNE AFFAIRE DE FAMILLE

LA CRITIQUE DE MIRAI MA PETITE SOEUR

Synopsis : Kun est un petit garçon à l’enfance heureuse jusqu’à l’arrivée de Miraï, sa petite sœur. Jaloux de ce bébé qui monopolise l’attention de ses parents, il se replie peu à peu sur lui-même. Au fond de son jardin, où il se réfugie souvent, se trouve un arbre généalo-ma-gique. Soudain, Kun est propulsé dans un monde fantastique où vont se mêler passé et futur. Il rencontrera tour à tour ses proches à divers âges de leur vie : sa mère petite fille, son arrière grand-père dans sa trépidante jeunesse et sa petite sœur adolescente ! A travers ces aventures, Kun va découvrir sa propre histoire.

Le cinéma a toujours aimé s’amuser de la néo-parentalité, du joyeux cauchemar que peut-être l’arrivée d’un bébé dans la vie de parents pas forcément préparés au tsunami qui s’abat sur eux. Avec l’animé japonais Miraï, Ma Petite Sœur, c’est un autre angle de regard qui est proposé, ou voir l’arrivée d’un petit bout de chou du point de vue d’un grand-frère qui va désormais devoir partagé l’attention qu’il avait pour lui seul auparavant. Réalisé par Mamoru Hosoda (Le Garçon et la Bête), Miraï observe la joie, la fascination, l’incompréhension ou la jalousie d’un petit garçon face à cet important changement dans sa vie, sur le ton du conte à accents métaphysiques.

Si le grand public européen connaît surtout Hayao Miyazaki, le nom de Mamoru Hosoda n’est pas étranger aux plus passionnés d’animation nippone. Depuis une dizaine d’années, le cinéaste s’est affirmé comme l’un des plus talentueux artistes de l’animation contemporaine japonaise. Dévoilé à la dernière Quinzaine des Réalisateurs cannoise, le nouvel effort du metteur en scène est fidèle à son travail de toujours, que ce soit au niveau des thématiques avec la famille au centre de toutes les attentions, comme au niveau artistique avec toujours ce même mélange de réalisme des sujets et de poésie fantasmagorique du regard. Miraï observe le parcours initiatique de Kun, d’abord chérubin heureux d’avoir une petite sœur, puis garnement jaloux de sa nouvelle situation et de l’attention qui est portée à cet être intrusif, et enfin enfant devant assumer sa position de grand frère protecteur. Et pour suivre ce chemin personnel, Hosoda va évoluer sur deux niveaux. D’abord, il y aura le regard juste et authentique décryptant les ressentis que l’on peut avoir à cet âge où il est difficile de comprendre ce qui nous dépasse. Parallèlement, il y aura ces échappées temporelles qui vont ponctuer le film. Le petit Kun est régulièrement entraîné dans des voyages dans le temps accompagnant ses aventures quotidiennes. Il va y croiser sa petite sœur plus grande, sa mère enfant, son défunt grand-père dans la force de l’âge, son chien va devenir un jeune homme. En se réfugiant dans cet espace imaginaire qui fonctionne comme autant de métaphores sur la vie destinées à le faire évoluer, Kun va faire un sacré chemin intérieur et Miraï va nous entraîner dans une chronique poétique qui va mêler pédagogie et rêverie sublimée, le tout en mariant ludique, parabole et intérêt pour des thématiques complexes. Reste que le résultat apparaît comme plus mineur que ne le voudraient ses intentions. Miraï souffre d’une écriture qui aurait gagné à être plus mature, la justesse du regard ne parvient pas à vraiment à faire naître l’émotion qui aurait dû l’accompagner, la mise en scène manque de cinégénie, et le procédé narratif se révèle un peu répétitif sur la longueur. Surtout, Mirai semble un peu le cul entre deux chaises, mélangeant un traitement enfantin et des thématiques plus adultes.

BANDE-ANNONCE :

Par Wilfried Rennahan

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