MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL de Sylvain Chomet : la critique du film

Nom : Marcel et Monsieur Pagnol
Père : Sylvain Chomet
Date de naissance : 15 octobre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Biopic, Animation

Livret de Famille : Avec les voix de Laurent Lafitte, Géraldine Pailhas, Thierry Garcia…

Signes particuliers : Joli mais un peu fade.

Synopsis : A l’apogée de sa gloire, Marcel Pagnol reçoit la commande d’une rédactrice en chef d’un grand magazine féminin pour l’écriture d’un feuilleton littéraire, dans lequel il pourra raconter son enfance, sa Provence, ses premières amours… En rédigeant les premiers feuillets, l’enfant qu’il a été autrefois, le petit Marcel, lui apparaît soudain. Ainsi, ses souvenirs ressurgissent au fil des mots : l’arrivée du cinéma parlant, le premier grand studio de cinéma, son attachement aux acteurs, l’expérience de l’écriture. Le plus grand conteur de tous les temps devient alors le héros de sa propre histoire.

UNE VIE ANIMÉE

NOTRE AVIS SUR MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL

Passée son expérience hollywoodienne -il a réalisé l’intro animée du Joker : folie à deux de Todd Philipps- Sylvain Chomet revient à ses propres moutons et plus précisément à son Pagnol. Depuis trois ans, le père des Triplettes de Belleville planche sur un biopic en animation consacré à la vie du légendaire auteur marseillais. De son enfance au crépuscule de sa vie, de ses poèmes des débuts au triomphe de Marius au théâtre en passant par ses nombreux succès au cinéma, sa quête du mouvement perpétuel ou ses collines provençales, Marcel et Monsieur Pagnol retrace le beau destin d’une grande figure du XXème siècle.

C’est avec son sens de la poésie et son style d’une animation joliment vintage et chatoyante que Sylvain Chomet relate l’histoire de Marcel Pagnol jalonnée de réussites éclatantes et de drames douloureux. Le cinéaste passe assez vite sur son enfance, une bonne chose quand on admet qu’elle est connue de tous grâce aux deux classiques patrimoniaux de Claude Berri (La Gloire de Mon Père & Le Château de ma Mère). Ce qui va vraiment intéresser le cinéaste, c’est comment le petit gamin de Marseille va devenir l’un des plus grands auteurs de son temps, poussé par son talent, sa conviction et un soupçon de chance.

Souvent poétique, parfois drôlement truculent quand les inimitables Raimu et Fernandel se mêlent à l’histoire, ou dramatique et émouvant quand les tragédies accablent le pauvre Pagnol, Marcel et Monsieur Pagnol revisite une vie et à travers elle, une histoire française. Sylvain Chomet tourne cela comme un conte où il est question de persévérance, de foi en soi, d’amitié, d’amour, de résilience, de résignation face à la vieillesse… C’est joli tout plein, pas vraiment à hauteur d’enfant par contre (si certains se posent la question), mais le souci est davantage la narration de Sylvain Chomet. Plutôt que de se focaliser sur des étapes clés de la vie de Pagnol pour en faire ressortir un angle, le cinéaste a voulu tout raconter de A à Z. Et son Marcel et Monsieur Pagnol finit par ressembler à un résumé express de sa biographie Wikipédia dont on aurait aligné les paragraphes de manière didactique sans qu’une vision n’en ressorte. Résultat, on n’apprend pas grand chose sur la figure Pagnol mais le voyage a le charme de ses oeuvres.