Nom : L’astronaute Père : Nicolas Giraud Date de naissance : 2022 Majorité : 15 février 2023 Type : sortie en salles Nationalité : France Taille : 1h50 / Poids : NC Genre : Chronique
Synopsis : Ingénieur en aéronautique chez ArianeGroup, Jim se consacre depuis des années à un projet secret : construire sa propre fusée et accomplir le premier vol spatial habité en amateur. Mais pour réaliser son rêve, il doit apprendre à le partager…
UN PEU PLUS PRES DES ETOILES
NOTRE AVIS SUR L’ASTRONAUTE
D’un film à l’autre, Nicolas Giraud change radicalement d’univers. Il y a cinq ans, celui qui était avant tout connu comme comédien signait Du Soleil dans mes yeux, un drame intimiste et solaire sur une femme qui essaie de reprendre le fil de sa vie. Aujourd’hui, il revient avec L’astronaute, un film « qui va dans l’espace » comme son auteur aime à le qualifier. Le pari était courageux tant le film spatial n’est pas forcément un terrain de jeu privilégié pour le cinéma français (même si l’on a encore en tête le magnifique Proximad’Alice Winocour avec Eva Green). Nicolas Giraud aura beaucoup bataillé pour mener à bien son projet, à l’image du personnage de son film dont il filme au plus près la quête d’un rêve. Jim est ingénieur en aéronautique. Secrètement dans son coin, il travaille sur un projet personnel, construire sa propre fusée pour réaliser le premier vol spatial amateur de l’histoire.
L’astronaute est un drôle de film, de ces long-métrage que l’on qualifiera d’inclassables tant il est difficile -voire impossible- de lui coller l’étiquette d’un genre précis. Le second effort de Nicolas Giraud est autant un film spatial qu’une chronique réaliste, un conte émouvant ou un feel good movie teinté d’une ambiance à suspens mais sans que l’on y trouve traces des entournures d’un drame ou d’un thriller. Le cinéaste, également acteur principal, y dessine une épopée personnelle, celle d’un rêveur qui rêvait grand et qui s’est battu contre tous les obstacles pour concrétiser sa rêverie. Ou quand l’incroyable devient croyable, tel est le credo d’un film qui nous pousse à voir grand. On est suspendu à une aventure extraordinairement banale. Banale car fond, il n’est que question d’un homme à la poursuite de son rêve. Extraordinaire, car ce rêve l’est follement, magistralement, dépassant le tangible terre à terre pour aller émerveiller sur le terrain d’un jeu d’enfant devenant réalité dans un monde d’adultes.
Au-delà de sa belle histoire contée avec subtilité et sensibilité, ce qui impressionne le plus est la maîtrise cinématographique affichée par Nicolas Giraud. Une maîtrise dont on sent clairement qu’elle est le fruit d’une quête de perfection obsessionnelle. Maîtrise dans la mise en scène à la fois épurée et capable de beaux élans de poésie. Maîtrise dans le choix des cadrages resserrés sur son personnage, maîtrise dans la photo d’une beauté sidérante, maîtrise dans la partition musicale qui accompagne l’aventure humaine (une B.O planante signée Superpoze).
Film iconoclaste donc, L’astronaute est une réussite totale. Autant film d’auteur qu’odyssée passionnante, ce second long-métrage de Nicolas Giraud est la preuve que le cinéma français en a encore dans la besace.