

Père : Jay Roach
Date de naissance : 27 août 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique
Livret de Famille : Olivia Colman, Benedict Cumberbatch, Andy Samberg, Kate McKinnon…
Signes particuliers : Drôle et intelligent.
Synopsis : Ivy et Theo forment un couple parfait à qui tout réussit : des carrières couronnées de succès, un mariage épanoui, des enfants formidables… Mais sous les apparences de cette vie idéale, une tempête se prépare… Alors que la carrière de Theo s’écroule et que celle d’Ivy décolle, leurs ressentiments et leur rivalité jusque-là étouffés vont bientôt exploser.

AUTOPSIE D’UN COUPLE QUI DÉVISSE
NOTRE AVIS SUR LA GUERRE DES ROSE
1989, Danny DeVito adapte La Guerre des Rose, le roman de William Adler paru huit ans plus tôt avec Kathleen Turner et Michael Douglas dans les rôles-titres. Pour au final, une comédie noire culte sur un couple dont le divorce les conduit aux pires bassesses. 37 ans plus tard, Jay Roach (Austin Powers, Mon beau-père mes parents et moi) se replonge dans le même roman pour en tirer une nouvelle version modernisée. Était-ce bien utile a t-on pensé de prime abord ? Avec cette fois Olivia Colman et Benedict Cumberbatch dans les rôles des Rose, le cinéaste signe une très bonne surprise.

L’intelligence de Jay Roach est sans nul doute de ne pas avoir cherché à bêtement remaker le film de Danny DeVito. Cette nouvelle Guerre des Rose est différente, plus moderne certes, mais surtout bien plus profonde. Roach ne se limite pas au seul registre de la comédie, il explore avec une réelle sagacité, le portrait d’un couple qui se délite avec le poids des années, des trajectoires de chacun et surtout des désirs qui se confrontent. Au final, Danny DeVito s’esclaffait surtout de la guerre domestique qu’allait se livrer ce duo qui, après avoir vogué sur les flots du bonheur, se livrait une soudaine guerre impitoyable. Chez Roach, la fameuse guerre sera un épilogue. Avant, pendant les trois-quarts du film, le réalisateur décrypte avec minutie comment ce couple va vriller, comment il va se désagréger. La routine, les enfants, le manque de dialogue, les aspirations de l’un et l’autre, les divergences de points de vue, les frustrations, les sacrifices et les non-dits, c’est tout un ensemble de petites choses additionnées qui vont progressivement grignoter leur bonheur presque trop parfait. Jusqu’à un possible point de non-retour.

Étonnement, cette Guerre des Rose 2025 pourrait presque se lire en partie comme un drame conjugal, une contre comédie romantique sur la fin d’une belle histoire abîmée par des paramètres tristement banals. Sauf qu’on nous le vend comme une comédie… Et c’est là où Jay Roach fait fort. Si sa Guerre des Rose comporte bien une part de mélancolie amère, le cinéaste n’en oublie pas de faire rire aux éclats. Intelligemment, son film n’est pas une simple comédie dramatique comme on aime catégoriser ces mélanges de tons. Drame et comédie, les deux facettes coexistent distinctement et avec un parfait équilibre dans un long métrage maîtrisant très bien le rire comme le dramatique. Souvent hilarant (avec comme points d’orgue, une scène d’intro chez un psy et un dîner entre amis mémorable), La Guerre des Rose réussit à s’imposer comme une comédie tape-cuisse mais avec du fond, en l’occurrence un regard pertinent sur les difficultés à tenir un couple sur la durée entre concessions et compréhension. Doublé gagnant.
Par Nicolas Rieux