HYPNOTIC de Robert Rodriguez : la critique du film

Ça faisait un petit moment qu’on n’avait plus trop de nouvelles de Robert Rodriguez. Bon si, ceux qui suivent ont pu noter son bidule de super-héros sur Netflix (We Can Be Heroes) ou son film d’horreur Red 11 mais en dehors de ces deux productions que les annales ont déjà oublié, le cow-boy texan n’a plus rien fait de vraiment significatif pour le cinéma depuis le bide d’Alita : Battle Angel. Bonne nouvelle pour les fans du paternel d’Une Nuit en Enfer et Sin City, le voilà de retour aux affaires avec un thriller hyper-ambitieux, du genre qui annonce la couleur en gros et en gras sur son affiche : « ce thriller fascinant va vous retourner le cerveau ». Ok, cool, on ne demandait qu’à voir ça car on aime bien être retourné nous (heu calmos Manolos, on cause au sens figuré hein). Hypnotic, c’est l’histoire d’un flic qui traque un criminel capable d’hypnotiser les gens pour qu’ils accomplissent ses volontés. Dans sa quête, il va découvrir un mystérieux programme gouvernemental visant à exploiter cette capacité prometteuse. A partir de là, Rourke va devoir se méfier de tout le monde, d’autant que tout ce bordel le mène… sur la piste de sa fille enlevée dans un parc il y a quelques années ! What the fuck, on dirait que plusieurs histoires se rencontrent, comme si on avait mélangé deux scripts différents par erreur…

Cela dit malgré son script aux rebvondissements un peu « rocambolesques », sur le papier Hypnotic avait l’air plutôt alléchant avec ses airs de mélange d’Inception et de Scanners (auxquels on ajouterait bien volontiers l’épisode Autosuggestion de la série X-Files et le Insaisissables de Louis Leterrier). Mais surtout Inception en réalité, dont il ressemble même à une vieille redite discount sous ses airs de film voulant saisir et surprendre le spectateur dans une intrigue « à la Nolan ». Le thriller d’anticipation de Robert Rodriguez coécrit avec Max Borenstein (le showrunner de la future série Minority Report) démarre bien, intrigue, happe, avant que l’on ne cerne et comprenne le fonctionnement de la blague. Son principal problème devient alors que le spectateur a trop souvent deux ou trois coups d’avance sur le script. Sa volonté de ménager ses effets scénaristiques fait l’effet d’un coup d’épée dans l’eau tant il s’ingénie à théâtraliser des révélations que l’on avait vu venir à des kilomètres depuis un bon moment. Construit et orchestré comme un divertissement efficace, Hypnotic se regarde comme tel mais ne peut toujours contenir la légère sensation d’ennui qui se dégage d’une série B certes dynamique et menée sans temps mort, mais qui se croit plus géniale et maligne qu’elle n’est vraiment. En plus d’être incarnée par un Ben Affleck qui dégage autant de passion qu’une assiette de flageolets froids.