
Nom : Fuori
Père : Mario Martone
Date de naissance : 03 décembre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Italie
Taille : 1h57 / Poids : NC
Genre : Biopic, Drame
Livret de Famille : Valeria Golino, Matilda De Angelis, Elodie…
Signes particuliers : Ennuyeux.
Synopsis : Rome. Années 80. Goliarda Sapienza travaille depuis 10 ans sur ce qui sera son chef-d’œuvre « L’Art de la joie ». Mais son manuscrit est rejeté par toutes les maisons d’édition. Désespérée, Sapienza commet un vol qui lui coûte sa réputation et sa position sociale. Incarcérée dans la plus grande prison pour femmes d’Italie, elle va y rencontrer voleuses, junkies, prostituées mais aussi des politiques. Après sa libération, elle continue à rencontrer ces femmes et développe avec l’une d’entre elle une relation qui lui redonnera le désir de vivre et d’écrire.

L’HISTOIRE DE GOLIARDA SAPIENZA
NOTRE AVIS SUR FUORI
Pour beaucoup, le nom de Goliarda Sapienza ne dira pas grand-chose. Mais pour les amateurs de littérature, le nom de l’italienne restera à jamais associé à son chef-d’œuvre : L’art de la joie. Un roman puissant mais difficile à lire, écrit entre 1967 et 1976 et qui ne sera publié qu’après sa mort, en 1998. Sapienza y racontait l’histoire de Modesta, une jeune femme animée par une volonté de transgresser toutes les règles afin de goûter au véritable plaisir spirituel et charnel. L’écho de la femme qu’elle était elle-même. Mais au-delà de son livre, l’histoire de Goliarda Sapienza est passionnante et c’est elle que porte à l’écran le réalisateur transalpin Mario Martone ( l’excellent Nostalgia) avec Valeria Golino dans le rôle de l’autrice.

Aujourd’hui, le nom de Goliarda Sapienza résonne comme un emblème de la femme libre et indomptable. Un culte tardif lui est vouée et beaucoup d’artistes appellent sa mémoire pour défendre la cause féminine qui entend se libérer de ses chaînes. Le film de Mario Martone choisit une période charnière, à la fin des années 70 / début des années 80, quand Goliarda Sapienza vit seule à Rome, démunie et en quête de travail après un passage par la case prison pour vol de bijoux. Une expérience qu’elle décrira avec force dans ses livres, notamment L’Université de Rebibbia (1983). Ce qu’entend capter le cinéaste avec ce biopic, c’est l’âme libertaire, partisane et anarchiste de Sapienza, entre flâneries, refus de la soumission et amours lesbiens. Mais Fuori ne la cherche pas dans le fracas d’une vie difficile, il emprunte un chemin baignant dans une étrange douceur mélancolique à l’amertume diffuse. Malheureusement, le résultat est un constat d’échec. Par sa démarche filmant une sorte de fuite, Martone ne capte jamais l’essence de Goliarda Sapienza, il tourne autour de sa figure avec superficialité. Il y avait tant à dire sur elle, sur sa pensée, sur son héritage. Et si quelques images d’archives de la télé italienne viennent un peu éclairer les deux longues heures que l’on vient de suivre péniblement, elles sont le point d’orgue d’une frustration. Ce qu’expriment ces quelques images auraient dû être le cœur du film et ce n’est pas le cas. Pendant deux heures, Fuori erre autour de son personnage sans jamais réussir à en extraire ce qu’elle incarne aujourd’hui. Martone passe autant à côté de sa représentation que de son propos, propos que les néophytes ne saisiront même pas tant ils seront spectateurs d’un film dont ils ne percevront ni le sens, ni l’intérêt. Et c’est bien dommage car la matière était là, et que Valeria Golino livre une interprétation phénoménale.
Par Nicolas Rieux