Nom : Expendables 4 Père : Scott Waugh Date de naissance : 11 octobre 2023 Type : sortie en salles Nationalité : USA Taille : 1h43 / Poids : 100 M$ Genre : Action
Synopsis :Une nouvelle génération d’acteurs s’associe aux plus grandes stars de l’action pour Expendables 4. Jason Statham, Dolph Lundgren, Randy Couture et Sylvester Stallone sont rejoints par Curtis « 50 Cent » Jackson, Megan Fox, Tony Jaa, Iko Iwais, Jacob Scipio, Levy Tran et Andy Garcia. Nouveaux membres, nouveaux styles, nouvelles tactiques pour ce nouvel opus explosif !
L’EHPAD AUX GROS BRAS
NOTRE AVIS SUR EXPENDABLES 4
Trop c’est trop. Et clairement, Expandables 4 est le film de trop. Un problème quand on sait que le 3 l’était déjà lui-aussi, et que le 2 était lui-même bien mauvais. En fait, la saga Expandables est l’histoire d’une foirade massive, d’une promesse inachevée. Passé un premier film dont la connerie n’avait d’égale que sa proposition de fun bâtie sur un énorme délire vintage, la saga aux gros bras additionnés n’a jamais pu convertir sa proposition car il y avait toujours quelque-chose pour tout gâcher. Réunir des gloires du cinéma d’action des années 80, 90 et 2000 dans un seul et même actioner fendard et spectaculaire, en voilà une idée qui avait de quoi filer une demi-molle à bon nombre de cinéphiles biberonnés aux séries B d’antan. L’ennui, c’est que le premier proposait l’idée avec sympathie mais on sentait qu’on pouvait voir encore plus grand avec encore plus de stars. Le second en ajoutait pas mal et développait le combo baston-humour mais foirait complètement son idée de l’action-spectacle à travers l’épouvantable et brouillonne mise en scène du cancre Simon West. Le 3eme en ajoutait encore plus mais vrillait au scénario et à la réalisation signée du super-cancre Patrick Hughes. Et le 4 ? Bah les papis bandent mou.
Le semi-échec du 3eme volet (qui, pas de bol, avait fuité sur le net très vite) a laissé des traces. Ce quatrième acte transpire la poursuite de la franchise au rabais. Rabais côté star, rabais côté ambitions, rabais côté budget, rabais côté spectacle. A côté de la purge qu’est ce nouvel opus (qui Dieu merci devrait être le dernier), les trois précédents passeraient presque pour une enfilade de Citizen Kane oscarisables. Il y avait tellement de noms que l’on aurait aimé voir dans un nouvel Expendables. Curieusement, Jacob Scipio ou Levy Tran n’en faisaient pas spécialement parti. Bizarre hein. 50 Cent, on s’est bat les miches et la plastiquée Megan Fox encore plus. Au sommet de la pile, la caution « bon acteur » qu’est Andy Garcia n’a jamais été un « héros » du cinéma d’action vintage. En gros, rien ne va donc dans cette nouvelle distribution, d’autant que la grande majorité des tronches présentes ne sont que des faire-valoirs histoire de remplir la section « casting » sur IMDb puisque l’essentiel du long-métrage se concentre sur le duo Stallone-Statham. Surtout Statham. Avec un peu de Megan Fox quand même, mais ça c’est surtout histoire de se faire passer pour un peu féministe….. Bon ok, c’est surtout histoire de filmer un corps sexy plus tuné qu’une Subaru Impreza en body, en culotte, en t-shirt mouillé… Et dire que les gugusses avaient Tony Jaa et Iko Uwais à disposition et qu’ils n’en font pour ainsi dire, pas grand-chose.
Mais la médiocrité du film ne tient pas qu’à son casting foiré. Le mal est plus profond. Derrière, rien ne va. Mais rien de chez rien. Le film repose sur un script torché sur un transat au bord d’une piscine par Kurt Wimmer et ses copains, lesquels devaient être bourrés au dixième degré pour pondre un truc aussi débile que nul à fuir. En même temps, Kurt Wimmer les amis… Réalisateur d’Equilibrium (l’une des rares bonnes lignes de son CV), le mec est coupable de la suite/reboot de Total Recall, du remake de Point Break, du Braquage en Or de Renny Harlin et quantité d’autres nazeries. Des morceaux d’idées mises bout à bout pour faire un long-métrage racontant vaguement une histoire moulée dans les poncifs narratifs, voilà à quoi resemble grosso merdo Expendables 4. Tout y est basique et plus prévisible que le prochain dérapage d’Eric Zemmour, et la mise en scène de l’employé-tâcheron du mois qu’est Scott Waugh (le nanar Need for Speed) ne vient clairement pas aider la débandade. D’un bout à l’autre, on a l’impression de voir des blocs de film collés les uns aux autres sans aucun liant entre eux, comme un gros résumé compilant les passages utiles à la compréhension de l’histoire. On a rarement vu un machin aussi mal écrit (à part les romans de Marc Lévy)… et aussi mal réalisé. Car pour illustrer le torchon pondu par Wimmer et ses accolytes (parce que la meilleure blague dans l’affaire, c’était qu’ils étaient trois pour pondre un truc pareil), Scott Waugh signe une mise en scène à vomir entre un degré d’imagination proche du zéro et des fonds verts plus visibles qu’un iceberg en Antarctique. Et au milieu, des gros bras qui en font des caisses autour d’une Megan Fox qui en profite pour démontrer la non-étendue de son talent. Le tout agrementé lourdement de punchlines humoristiques balourdes et tellement forcées qu’elles se désamorcent d’elles-mêmes.
100 millions. C’est ce qu’a coûté cette bouse ahurissante de nullité. Autant dire que l’on ne manque pas d’idées pour savoir comment cette somme aurait pu être mieux dépensée. Expendables 4 est une vertigineuse expérience de je-m’en-foutisme tant la non-implication de tout le monde crève l’écran à chaque seconde. Et de se demander si quelqu’un en avait sérieusement quelque chose à foutre de ce qui se faisait dans le studio ? Peut-être les régisseurs qui devaient ranger après ou les gens du ménage soucieux que le plateau n’ait pas été trop sali. Manifestement non, personne n’en avait quelque-chose à foutre en tout cas tant le résultat a plus des airs de colonies de vacances où des gueules viennent prendre leur chèque que des allures de vrai film crédible, construit et cohérent. Expendables 4 est probablement le truc le plus cynique que l’on ait vu depuis des lustres et même côté spectacle, il patît violemment de la fatiguée saga voisine des Fast & Furious. Quelle pauvreté ridicule.