Nom : Straight Outta Compton
Père : F. Gary Gray
Date de naissance : 2015
Majorité : 16 septembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h27 / Poids : 28 M$
Genre : Biopic, Drame
Livret de famille : O’Shea Jackson Jr. (Ice Cube), Corey Hawkins (Dr Dre), Jason Mitchell (Eazy-E), Paul Giamatti (Jerry Heller), Neil Brown Jr. (DJ Yella), Aldis Hodge (MC Ren), Marlon Yates Jr. (D.O.C.), R. Marcus Taylor (Sugar Knight), Carra Patterson (Tomica)…
Signes particuliers : La grosse surprise totalement inattendue de la rentrée !
L’HISTOIRE DES PRINCES DU GANGSTA RAP
LA CRITIQUE
Résumé : En 1987, cinq jeunes hommes exprimaient leur frustration et leur colère pour dénoncer les conditions de vie de l’endroit le plus dangereux de l’Amérique avec l’arme la plus puissante qu’ils possédaient : leur musique. Voici la véritable histoire de ces rebelles, armés uniquement de leur parole, de leur démarche assurée et de leur talent brut, qui ont résisté aux autorités qui les opprimaient. Ils ont ainsi formé le groupe de rappeur des N.W.A. en dénonçant la réalité de leur quartier. Leur voix a alors déclenché une révolution sociale qui résonne encore aujourd’hui.L’INTRO :
Universal se lancerait-il dans le créneau du biopic musical annuel ? Après Le grisant Get on Up l’an passé sur la vie de James Brown, voici débouler Straight Outta Compton, chronique des années fastes de N.W.A, groupe de rap fondé dans la deuxième moitié des années 80 et emmené par le rappeurs Easy-E, Dr Dre ou Ice Cube. Un film que l’on craignait destiné à une niche, mais qui s’impose d’emblée comme l’une des plus inattendues réussite de la rentrée. Précédé d’une réputation très flatteuse venue des Etats-Unis, Straight Outta Compton aura été, au passage, l’un des gros succès du box office américain cet été, rapportant plus de 116 M$ pour un budget « dérisoire » de 28 millions. La curiosité piquée au vif, on était impatient de voir le « phénomène » coproduit par les membres du groupe culte, Ice Cube, Dr Dre et Tomica Woods-Wright (veuve de Eric Eazy-E Wright).L’AVIS :
Le rap comme sujet… Voilà qui pourra en rebuter plus d’un sur le papier. A tort, autant le dire d’emblée. Comme il n’était pas nécessaire d’aimer la country pour savourer le superbe Crazy Heart avec Jeff Bridges, comme il n’était impératif de vouer un culte à Amy Winehouse pour s’immerger totalement dans le récent documentaire Amy d’Asif Kapadia et les exemples similaires pourraient être légion, il n’est d’aucune importance d’apprécier fondamentalement ce courant musical spécifique pour se prendre en pleine figure Straight Outta Compton, sans aucun doute l’un des biopic les plus forts de l’année. Exactement comme ce fut le cas il y a 13 ans, avec le très bon 8 Mile de Curtis Hanson, emmené par Eminem.À travers une fresque à sa manière épique, à la fois dure, violente, poignante, et à l’impact fort et résonnant, le cinéaste F. Gary Gray (Le Négociateur, Be Cool, Braquage à l’italienne) livre un grand film, une claque inattendue animée par une densité extrême. À la fois cri du cœur porteur d’espoir pour la jeunesse défavorisée, biopic aussi passionnant qu’intelligent, blockbuster social, pamphlet sur l’amitié ou la volonté ferme de s’en sortir, critique du show business, spectacle musical ludique et entraînant (qu’on aime ou pas le rap – et pour preuve, nous, nous détestions ça à la base), mais aussi thriller rugueux sur les ghettos et ses guerres de gangs et drame au regard sans concessions ni complaisance sur le monde du rap et ses luttes intestines, Straight Outta Compton est un portrait rageur suivant une ascension douloureuse, bordée de drames et de souffrances, qui happe le spectateur par le col avec fermeté pour l’entraîner au sein d’un récit spectaculaire, furieux, exaltant, dévastateur, iconique.Straight Outta Compton est une réussite totale, soutenue par l’énergie et l’hyper-efficacité du cinéaste F. Gary Gray, qui signe à n’ne pas douter sa meilleure œuvre à ce jour. Un film fascinant, totalement immersif, nous balançant sans ménagement dans les glorieuses années de la naissance du gangsta rap, courant musical né dans les ghettos et nourri par un besoin exutoire de déverser la rage qui bouillonnait à l’intérieur d’une jeunesse sans espoir, victime incessante des préjugés, de la violence, des agressions, d’un milieu social pourri jusqu’à la moelle, victimes des bavures policières, victime du regard, de la haine et de la fracture sociale. Radiographie témoignant d’un vrai regard sur l’Amérique de l’époque, menée tambour à l’aide d’une mise en scène et d’un montage ciselé, où l’on ne sent pas une seule seconde les 2h30 de durée, Straight Outta Compton est un vrai régal, au passage porté par d’excellents comédiens (dont O’Shea Jackson, fils de Ice Cube, dont la ressemblance d’avec son père est frappante). Une distribution de nouveaux venus qui participe fortement de l’attachement inconditionnel que l’on éprouve tout au long de l’histoire, pour les Ice Cube, les Dr Dre, les Eric Eazy-E Wright et autres DJ Yella ou MC Ren.Straight Outta Compton est clairement l’une des grosses surprises de la rentrée. Les passionnés de rap y trouveront leur compte avec un portrait très exhaustif du parcours ascensionnel riche en émotions et en évènements, de l’un des groupes les plus mythiques des ghettos de la banlieue sud de Los Angeles. Les autres, se retrouveront tout simplement face à un très bon film, qui passionne sur un sujet pourtant replié sur lui-même. Et après tout, fédérer à ce point amateurs et réfractaires de quelque-chose et intéresser tout le monde à un même sujet, ça ne serait pas ça un biopic réussi ?
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux