Carte d’identité :
Nom : Baby Driver
Père : Edgar Wright
Date de naissance : 2017
Majorité : 19 juillet 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Action, Policier
Livret de famille : Ansel Elgort, Kevin Spacey, Lily James, Jon Bernthal, Eiza Gonzalez, Jon Hamm, Jamie Foxx…
Signes particuliers : Edgar Wright au top de sa forme !
UNE COMÉDIE MUSICALE D’ACTION PAR EDGAR WRIGHT !
LA CRITIQUE DE BABY DRIVER
Résumé : Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby ne compte que sur lui-même pour être le meilleur dans sa partie. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, il cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu…
Comment ne pas aimer Edgar Wright ? Comment ne pas aimer cet anglais un brin frappadingue, dont le cinéma détonnant pourrait être une définition du mot « fun » à lui-seul. Du drôlissime Shaun of the Dead qui l’a fait connaître au bien taré Le Dernier Pub avant la Fin du Monde en passant par Scott Pilgrim ou Hot Fuzz, Edgar Wright s’est construit une carrière qui l’a propulsé au rang de réalisateur culte, admiré par une solide fanbase capable de voir en lui, un cinéaste toujours surprenant et généreux. Avec Baby Driver, Wright est de retour avec l’un des films les plus attendus de l’été. Un film d’action lancé à toute berzingue sur le bitume de la cool-attitude cinématographique, suivant les aventures de Baby (Ansel Elgort), un chauffeur de braqueurs de mode aussi taciturne que Ryan Gosling dans Drive, mais nettement moins mélancolico-introspectif. Son truc à lui, c’est la musique, toujours et en toutes circonstances. Lorsqu’il rencontre la femme de sa vie, la jolie Debora serveur dans un dinner, Baby veut plaquer l’univers du crime. Mais on ne plaque aussi facilement Doc (Kevin Spacey) et ses dernières embardées criminelles pourraient bien compromettre ses plans. Et l’air de rien, Edgard Wright de signer ce qui pourrait s’apparenter à une « comédie musicale d’action », comme si La La Land rencontrait Drive, Reservoir Dogs et Fast & Furious.
On sentait venir de très loin, un monument de folie complètement dément, prêt à zapper toutes les vitesses pour enclencher directement la cinquième, et foncer tout droit dans le délire jouissif rythmé par une bande originale aux allures de juke box déroulant une playlist over-the-top. Bonne nouvelle, l’impression se confirme, et Edgar Wright de signer probablement l’un de ses films les plus aboutis à ce jour. Avec Baby Driver, c’est comme dans le cochon, tout est bon. Peu importe l’angle sous lequel on tente d’observer la dernière folie tarée du cinéaste, on est séduit. Séduit par des personnages tous remarquablement écrits et personnifiés, séduit par l’amoncellement surréaliste d’idées de mise en scène qui affolent les chronos à chaque minute, séduit par l’intelligence de l’utilisation de la musique totalement partie prenante de l’intrigue, séduit par la qualité des morceaux employés, séduit par l’incroyable gestion du rythme au frénétisme trépidant, séduit par l’émotion, la drôlerie et l’action qui abreuvent cette joyeuse fantaisie haute en couleur. Sous toutes ses coutures, Baby Driver claque, et imprime une rétine quasi en fusion devant un tel spectacle pop corn excitant et ultra-maîtrisé.
Bien entendu, il sera primordial de totalement pénétrer dans l’univers déployé par Edgar Wright pour en savourer l’extrême dinguerie. Et autant prévenir, tout le monde n’y parviendra pas. Certains resteront sur le carreau devant un film qui ne s’impose aucune limite, prenant ainsi le risque de flirter avec le trop-plein. Trop plein de musiques qui s’enchaînent non-stop, trop-plein de second degré pas loin de caricaturer le genre qu’il embrasse avec passion, trop-plein de générosité dans son postulat, trop-plein d’hystérie… Et trop-plein de cool-attitude justement, la marque de fabrique du film, et peut-être sa limite aux yeux des récalcitrants, qui pourront trouver parfois épuisante, cette virée sur-frénétique qui force son délire. Mais c’est ça qui est beau dans le geste d’Edgar Wright, son Baby Driver semble frôler sans cesse l’overdose, mais il ne s’y abîme jamais vraiment, au contraire, il semble maîtriser chacun de ses dérapages avec adresse et virtuosité.
Et le public prend son pied. Il prend son pied devant cet espèce de True Romance des années 2010, lorgnant autant du côté de Tarantino que de Shane Black, tout en gardant une identité viscéralement estampillée « Edgar Wright ». Très audacieux sur la forme, un peu moins sur le fond qui s’appuie globalement sur un scénario au canevas assez conventionnel, Baby Driver se fait un point d’honneur à faire dans « l’éclate totale » et il y parvient. Pas toujours en touchant du doigt la perfection, Wright s’égarant par moments dans l’énergie de son cocktail survitaminé ou agaçant par cette façon d’imposer le cool pré-fabriqué comme une finalité en soi, mais il réussit à nous propulser dans un gigantesque bizarrerie extravagante où se croisent, un roi du volant silencieux dont l’Ipod est un prolongement naturel de ses oreilles, un big boss aussi truand qu’attachant (fabuleux Kevin Spacey), un taré de la gâchette antipathique (Jamie Foxx), un couple de braqueurs aussi sexy qu’une version moderne de Bonnie & Clyde (énorme Jon Hamm et bandante Eiza Gonzalez), une jolie serveuse naïve, un vieux malentendant et on en passe. Tout ce beau monde va animer un film de gangsters aux allures de fête explosive pour geek désireux de voir autre chose que des blockbusters sans âme. Baby Driver a une âme, celle de son auteur, et c’est justement cette différence qui en fait un film frais, drôle, spectaculaire, sexy et romantique, truffé de scènes épiques voire carrément cultes.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
2007
en 2007
2007