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AMBULANCE de Michael Bay : la critique du film

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Nom : Ambulance
Père : Michael Bay
Date de naissance : 2022
Majorité : 23 mars 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h16 / Poids : NC
Genre : Action, Thriller

Livret de Famille : Jake Gyllenhaal , Yahya Abdul-Mateen , Eiza Gonzalez

Signes particuliers : La plus longue (et sans doute la plus coûteuse) course-poursuite en bagnole de l’histoire du cinéma. 

Synopsis : Will Sharp, un vétéran décoré fait appel à la seule personne indigne de confiance, son frère adoptif Danny pour trouver l’argent afin de couvrir les frais médicaux de sa femme. Ce dernier, un charismatique criminel au long cours, au lieu de lui donner de l’argent, lui propose un coup : le plus grand braquage de banque de l’histoire de Los Angeles : 32 millions de dollars. Will, prêt à tout pour sauver sa femme, accepte. Mais quand leur affaire prend un tour spectaculairement désastreux, les deux frères n’ont pas d’autre choix que de détourner une ambulance avec à son bord un vieux flic mortellement blessé et l’ambulancière Cam Thompson. Pendant la course poursuite infernale qui s’ensuit, Will et Danny vont devoir échapper aux forces de l’ordre surmotivées postées aux 4 coins de la ville, tenter de garder leurs otages en vie et éviter de s’entre tuer tout en exécutant l’évasion la plus spectaculaire que la ville de Los Angeles n’ait jamais vue.

 

MICHAEL BAY APPUIE SUR LE CHAMPIGNON

NOTRE AVIS SUR AMBULANCE

Attention, l’empereur des bourrins ressort sa couronne de bourrin et s’assoit sur son trône de bourrin pour une nouvelle bourrinade qui entend écraser les autres bourrineries. Si vous vous demandez comment Michael Bay s’est occupé durant la pandémie (une question comme une autre après tout), la réponse arrive sur les écrans et elle s’appelle : Ambulance. Remake d’un thriller danois sorti en 2005 (Ambulancen de Laurits Munch-Petersen), Ambulance repose sur un pitch simple et efficace (en même temps, c’est Michael Bay) dans lequel deux frangins qui viennent de réaliser un casse dans une banque s’échappent en prenant en otage une ambulance avec à son bord, un flic blessé et une ambulancière-secouriste.
L’intention avouée de Michael Bay était de réaliser la plus longue course-poursuite en bagnole de l’histoire du cinéma après un énorme braquage explosif lorgnant (ou plutôt essayant de lorgner) vers le Heat de Michael Mann. Mission accomplie, dans tous les sens du terme. 2h20. La vache, c’est long. Très long même. D’un côté, on saluerait presque l’incroyable générosité du texan taré qui propose un spectacle dantesque et sans limites. 140 minutes d’action frénétique et de tension avec des carambolages, des explosions, des gunfights, des hélicoptères, des coups de poing dans la gueule, toute la police de Los Angeles, le FBI, le SWAT et tout le tremblement. De l’autre, on est à deux doigts de signer son testament avant la séance au cas où l’on ne ressortirait pas vivant de ce délire bodybuildé archi-neuneu. Car oui, Ambulance n’est clairement pas le couteau le plus aiguisé du tiroir mais bon, si l’on met de côté sa bêtise congénitale, ce nouveau Michael Bay est rigolo, presque fun. Et comme pour son précédent, le DTN (direct to Netflix) 6 Underground, tout le problème est dans le « presque ». Incohérences XXL, faux raccords, ficelles de scénario plus épaisses qu’un tronc de platane, surenchère excessive (et parfois contre-productive), clichés à gogo, redondances, Ambulance est l’exemple parfait du film devant lequel on s’amuse tout en ayant conscience que c’est pas très bon.
Et puis il y a le débat de la mise en scène… Le petit Michael a découvert un nouveau joujou : le drone. Et il avait très très très envie de jouer avec son jouet le petit Michael. Alors il joue. Il le fait voler de haut en bas, de gauche à droite, puis de haut en bas encore, parfois de bas en haut pour changer un peu. Il lui fait frôler le bitume, il lui fait descendre les buildings en rasant les murs puis tourbillonner pour mieux repartir en arpentant les routes et en zigzagant entre les voitures. On se croirait devant un Spider-Man sous LSD. Deux jours après la séance, on hésite encore entre parler de dynamisme voltigeur offrant des cadrages dont lui seul a le secret, ou de nausée semblable aux effets d’un Grand 8 surexcité.

D’Ambulance, on retiendra surtout sa volonté de spectacle total déchargé en fioritures inutiles. Comme le slogan de l’Olympique de Marseille, Michael Bay va droit au but. Forcément, ça ne se fait pas sans dégâts, notamment du côté d’un script pété de la rotule et rendu boiteux par sa faiblesse, ses approximations et son extrême prévisibilité. Pour le reste, on est bien chez Bay. Ses couleurs typiques, ses motifs et images habituelles, son style surdécoupé à déconseiller aux épileptiques, son côté bas du front, son patriotisme planqué dans les angles et son amour des enjeux « nuancés » (comme dans Rock, le héros se lance dans de mauvaises actions pour une bonne cause). Et puisqu’on parle de Rock, Michael Bay a atteint cet amusant « point Michael Bay » où il se voit tellement culte qu’il se permet de s’autociter (ou de s’autosucer) en citant explicitement dans le texte, ses propres films (une phrase de Sean Connery dans Rock, une blague sur Bad Boys).

Par Nicolas Rieux

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