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ALL WE IMAGINE AS LIGHT de Payal Kapadia : la critique du film

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Nom : All we imagine as light
Père : Payal Kapadia
Date de naissance : 02 octobre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : Europe, Inde
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Kani Kusruti, Divya Prabha, Chhaya Kadam

Signes particuliers : Le premier film indien en compétition officielle à Cannes de puis 30 ans.

Synopsis : Sans nouvelles de son mari depuis des années, Prabha, infirmière à Mumbai, s’interdit toute vie sentimentale. De son côté, Anu, sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer. Lors d’un séjour dans un village côtier, ces deux femmes empêchées dans leurs désirs entrevoient enfin la promesse d’une liberté nouvelle.

 

GRAND PRIX DU JURY A CANNES

NOTRE AVIS SUR ALL WE IMAGINE AS LIGHT

S’il y a bien un film que l’on n’a vraiment pas vu arriver au palmarès du dernier festival de Cannes, c’est à n’en pas douter All We imagine As Light de Payal Kapadia. Le premier film indien à concourir pour la Palme d’Or depuis plus de 30 ans. Il ne l’a pas décrochée mais s’est tout de même vu décerner le prestigieux Grand Prix du Jury. Pas mal pour une cinéaste qui signait là son premier film de fiction (après le documentaire Toute une nuit sans savoir). All We imagine As Light est un double portrait de femmes. D’un côté, Pabhra, une infirmière de Mumbai qui se jette à corps perdu dans le travail pour oublier un mari disparu. À ses côtés, Anu, sa jeune colocataire, cherche un endroit où elle et son amoureux musulman pourraient enfin faire l’amour.

All We imagine As Light a généré un étonnant emballement médiatique en toute fin de festival, séduisant les festivaliers par sa poésie délicate et l’extrême finesse avec laquelle il caresse son propos. Payal Kapadia parle des femmes de son pays, de leurs désirs et de leurs amours contrariés. Indéniablement, la cinéaste le fait avec une grande douceur, étalant sa sensibilité sur un lit de beauté contemplative. Œuvre à la beauté diffuse, All We imagine As Light est construit en deux temps, une première partie arpentant les rues chargées de Mumbai, une seconde au bord de la mer qui marque l’acte de naissance d’un amour et en parallèle la mort d’un autre.

C’est beau, c’est subtil, c’est profond… mais bon sang que c’est barbant ! All We Imagine As Light est la quintessence du pur film de festival qui disserte avec lourdeur, lenteur et langueur sur la condition des femmes dans une Inde d’aujourd’hui, qui n’a finalement pas vraiment évolué depuis des décennies. Le film de Payal Kapadia ne transpire l’urgence d’un acte de cinéma puissant ni la volonté bouillonnante de prendre une caméra pour exprimer un cri du coeur et de l’âme. All We Imagine As Light lambine dans les méandres de son sujet et s’y perd autant qu’elle nous perd dans une cathédrale d’ennui. N’aurait-on pas vu le même film que le jury ? Certains vont parler d’une allégorie poétique tandis que d’autres y verront une interminable déambulation intello. Certains y verront une atmosphère obsédante, d’autres un puissant somnifère. Certains s’abandonneront corps et âme dans ce voyage intimiste, d’autres ne pourront que regretter une émotion aux abonnés absentes. Clivant, All We Imagine As Light est un train. À bord, vous ressentirez probablement les sensations du voyage et les remous d’un propos. Resté à quai, vous serez condamnés à regarder passer des images vides, comme un lapin plaqué contre une vitre.

 

 

Par Nicolas Rieux

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