Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Casablancas The Man Who Loved Women
Père : Hubert Woroniecki
Date de naissance : 2015
Majorité : 29 juin 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h29 / Poids : NC
Genre : Documentaire
Livret de famille : John Casablancas, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Naomi Campbell, Eileen Ford, Iman, Stephanie Seymour, Gerald Marie…
Signes particuliers : Un documentaire passionnant sur un homme au destin fascinant.
UN HOMME ET SES FEMMES D’ÉLITE
LA CRITIQUE DE CASABLANCAS, L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES
Résumé : En créant l’agence Elite dans les années 70, John Casablancas invente le concept de « super Top model ». Si des noms comme Naomi, Cindy, Linda, Iman, Gisèle ou Kate font aujourd’hui partie de la culture populaire, c’est en grande partie grâce à lui. Il a vécu la vie dont beaucoup rêvent, entouré de glamour et de beauté. Il raconte ici son histoire.Générique. Sur une musique eighties qui claque, l’image se splite dans tous les sens à l’écran. Oprah Winfrey, Jerry Springer, Letterman, les plus grands présentateurs de show américains annoncent leur invité de marque, prêt à entrer sous les ovations du public. Un invité dont le nom est synonyme d’ascension, de puissance, de jalousie, un nom qui rime avec sulfureux, glamour et sexy… John Casablancas n’était pas qu’un simple businessman qui a réussi, c’était un nabab à l’histoire incroyable, qui aura bâti un empire encore légendaire aujourd’hui, l’homme derrière la fort célèbre Elite Model Management, cette agence de mannequins mondiale qui aura révélé les plus grandes. Karen Mulder, Naomi Campbell, Cindy Crawford, Iman, Linda Evangelista… Toutes ces plantureuses beautés qui ont fait les beaux jours des plus grands magazines et publicités, ont un nom en commun, John Casablancas, révélateur d’une flopée de top models superstars. Fin 2011, soit deux ans avant sa mort, John Casablancas avait invité son vieil ami, le réalisateur Hubert Woroniecki, pour partager avec lui son histoire rocambolesque et sa longue carrière. Cet entretien testamentaire fait aujourd’hui l’objet d’un film passionnant, raconté non pas sur un modèle classique du documentaire traditionnel, mais à la manière d’un véritable biopic de cinéma.Plongée inédite dans l’univers du mannequinat de la grande époque, John Casablancas, l’homme qui aimait les femmes est un voyage fascinant traversant les années 70, 80 et 90, en décortiquant l’histoire d’un milieu comme jamais. Narré par la voix de Casablancas issue de ces précieux enregistrements et illustré d’une pharamineuse quantité d’archives, pour beaucoup inédites et exclusives, le documentaire d’Hubert Woroniecki brosse le portrait d’un homme dont on disait qu’il « avait le meilleur job du monde ». Mais son histoire digne d’un scénario de cinéma, est tout bonnement incroyable. C’est littéralement happé que l’on traverse son enfance passée aux quatre coins du monde, son adolescence remuée par sa découverte des « femmes », son errance existentialiste, sa rencontre avec un hasard qui va dessiner son avenir, ses tentatives ratées, son ascension folle vers la gloire, ses réussites et ses échecs, les trahisons, sa vie amoureuse… John Casablancas, l’homme qui aimait les femmes est le récit d’un destin hors norme, en compagnie d’un homme dont on se prend vite de sympathie, alors qu’il nous raconte un pan de son histoire, et même un pan de l’Histoire de la deuxième moitié du XXème siècle, celle de l’émergence de la beauté comme argument de starification. Que l’on soit familier ou pas avec le sujet, que l’on y soit sensible ou pas, John Casablancas, l’homme qui aimait les femmes vaut le coup d’œil, car il est tellement plus qu’un simple « docu sur les mannequins ». C’est une aventure exaltante, sans cesse balancée entre le fun, les femmes et la cruauté du milieu.On pourra reprocher à John Casablancas, l’homme qui aimait les femmes sa mono-perspective peu critique, à force de s’enfermer dans l’unique point de vue de son narrateur. Oui, le cœur du documentaire se joue à des kilomètres de l’horreur et du cynisme d’un milieu encore récemment dénoncé par un Nicolas Winding Refn avec son The Neon Demon. Mais après tout, Woroniecki s’est défendu d’avoir voulu faire un quelconque travail journalistique. Le cinéaste raconte l’histoire d’un homme, quasiment sur le ton de la fiction, et avec une emphase qui n’est que le reflet du regard de son « personnage » sur sa vie. Un peu comme le Scarface de De Palma et sa baroque grandiloquence. John Casablancas, l’homme qui aimait les femmes n’est pas là pour faire le procès du monde du mannequinat, il existe pour livrer l’histoire pop et étonnante de l’une de ses icônes, entre trajectoire ascendante, vie de fun et de passion, et anecdotes délicieuses… comme le nom de l’agence Elite, ni plus ni moins qu’une illustration phallique (e-lit-e) où les deux « e » représentent des testicules entourant des lettres verticales fièrement dressées en l’air. Comme son « héros » qui brandit ici sa vie avec fierté. Foncez, la balade est aussi surréaliste qu’excitante !
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux