A l’occasion de la sortie du film Bohemian Rhapsody, le biopic sur Freddie Mercury et l’épopée musicale de Queen, nous avons pu rencontrer l’acteur Rami Malek pour le compte de l’émission Ciné Sorties sur France 2.
Synopsis : Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.
LE 31 OCTOBRE AU CINÉMA
Que représentait Freddie Mercury pour vous, avant et après le tournage de Bohemian Rhapsody ?
J’étais probablement dans le même état d’esprit que tout le monde. Je le voyais comme quelqu’un de passionné, d’audacieux, et comme l’un des plus incroyables artistes de scène qui ai jamais existé. Il dégageait un tel pouvoir, une telle conviction. Je pense que l’on n’ a plus jamais vu ça. Après, je ne connaissais pas vraiment sa vie intime et je suis heureux de pouvoir partager cela justement avec tout le monde aujourd’hui.
Incarner Freddie Mercury à l’écran, ce n’est pas rien. C’était un peu effrayant avant d’attaquer cette aventure ?
Bien sûr ! Mais la chose qui me rendait le plus nerveux avant le début du tournage, c’étaient les performances en live sur scène. Mais une fois que le tournage a commencé, bizarrement j’étais très impatient de les faire. Mais c’est sûr que c’était ce qu’il y avait plus dur, au-delà des scènes émotionnellement fortes avec le reste du groupe. Ce qui a aidé, c’est que l’on a développé un grand esprit de camaraderie avec tous les autres comédiens qui jouent les membres du groupe. Du coup, on a attendu tous ensemble ces scènes et cette cohésion de groupe a aidé à les tourner. On savait tous le poids de ce que l’on avait à faire et de ce que l’on devait rendre à l’écran. Mais à devoir jouer un « groupe », on est devenu un « groupe ». C’est un sentiment qui nous a élevé tous en même temps, et on sent dans le film, ce sens de la camaraderie entre nous tous.
Oui, on sent vraiment cet esprit de « bande », il transpire à l’écran et il est émouvant d’ailleurs. Question incontournable maintenant, pouvez-vous nous parler de votre préparation pour le rôle ? Comment avez-vous travaillé le langage corporel, les chansons, les danses…
Quand j’ai découvert que j’allais jouer Freddie Mercury, j’ai été abasourdi, halluciné, euphorique, et un peu terrifié aussi. Mais je me suis vite dit… Faut s’y mettre tout de suite, l’horloge tourne. J’ai enchaîné les cours de chant, de diction, de mouvements, tous les jours dans un studio de danse. C’était comme à l’armée, debout de bonne heure, cours de diction, puis direction le piano, puis cours de chant. Tous les jours dans un studio de danse à Londres. Et c’était avant même que le film soit complètement financé ! Je me suis dit que la seule solution pour me sentir à l’aise dans ce rôle, c’était de bien tout maîtriser.
Combien de temps cette préparation a duré ?
J’ai commencé presque un an et demi avant le tournage. Mais je travaillais en même temps, donc je travaillais la journée et ensuite le soir, je me mettais « sur Freddy ». Au même moment, je tournais Mr Robot. Mais dès que j’avais des pauses ou des semaines de libre en fonction du tournage, je prenais directement un avion pour Londres pour aller bosser Freddie Mercury. Je ne me m’accordais aucune pause. Ce fut difficile, d’autant que quand le tournage de Mr Robot s’est achevé, je n’avais devant moi que trois semaines avant d’être sur scène pour tourner la première séquence de Bohemian Rhapsody, qui en plus était celle du concert Live Aid !
Énorme préparation mais pour quelle performance ! On parle déjà de vous pour les prochaines Oscars !
Oh, je n’y pense pas. Je pense que mon destin était de jouer cet homme. Quand tu y réfléchis, combien d’acteurs réussissent à réellement vivre de leur métier ? Il y a tellement d’acteurs qui n’ont pas ce genre d’opportunités. On est quoi, 2 ou 3% à réussir à bien vivre de notre passion. Et parmi les acteurs qui ont réussi, combien auront un jour la chance de Freddie Mercury à l’écran ? Je crois que c’est le plus bel accomplissement dont je pouvais rêver dans ma carrière.
La vie de Freddie Mercury est incroyablement cinématographique. Il y a tout, de l’humour, de la tragédie, du succès, des échecs, de l’émotion…
Oui, quelqu’un devrait en faire un film un jour, non ?! (rires). Je suis d’accord, et c’est pour cette raison qu’il faut aller avoir ce film au cinéma. Pas seulement pour voir la vie d’un être humain exceptionnel. La vision que j’avais du film quand je parlais avec le scénariste, le réalisateur ou le producteur, c’était que nous devions livrer l’histoire la plus exceptionnelle possible sur la vie de Freddie, l’histoire la plus intéressante, complexe, émouvante qui soit. Et là, il ne restait plus qu’à balancer la musique et hop, on décolle vers le septième ciel ! Je pense, enfin j’espère, que c’est ce que nous avons accompli.
Propos recueillis et traduits par Nicolas Rieux pour Ciné Sorties.