JACK MIMOUN ET LES SECRETS DE VAL VERDE de Malik Bentalha & Ludovic Colbeau-Justin : la critique du film

Malik Benthala devant la caméra, Malik Benthala derrière la caméra, Malik Benthala au scénario, à la réalisation… Très franchement, Jack Mimoun se vendait bien mal. D’autant que cette comédie d’aventure assume volontiers sa filiation avec des classiques intouchables. En coulisses, ça cite Indiana Jones, A la poursuite du diamant vert, L’homme de Rio, Benjamin Gates, ça parle de Commando, de Tonnerre sous les tropiques, de Clark Gable… Ambitieux le Benthala. On va se détendre un peu. D’autant plus qu’à l’image de certains des titres évoqués, son Jack Mimoun a des rêves de franchise. Le Secret de Val Verde serait le premier film d’une saga d’aventure en mode « To be continued » avec une équipe de pseudos aventureux composée de Benthala évidemment, de la délicieuse Joséphine Japy et des inénarrables François Damiens et Jérôme Commandeur. Chapitre 1 : la formation du groupe. Une vedette médiatique, son agent, la fille d’un ancien aventurier disparu et un mercenaire fêlé du casque, se retrouvent embarqués dans une aventure trépidante à la recherche d’un trésor sur une île réputée très hostile.

Sur le papier, Jack Mimoun avait tout du super navet atomique à vous en consterner les mirettes. Le genre de nazerie à la fois pas drôle et insupportable en même temps, emballée dans un écrin foireux entre le poussif et la lourdeur. Dans les faits, le film de Malik Benthala (coréalisé avec Ludovic Colbeau-Justin) et nettement moins pire qu’il n’en a l’air et limite la casse. Parce qu’il ne cherche pas vraiment à copier les oeuvres qu’il cite. Jack Mimoun fait son truc dans son coin sans trop regarder au fond du précipice, pour éviter d’avoir le vertige de ses intentions. Et ça marcherait presque. Honnête et plutôt détendu du slip, il parvient à vaguement amuser et divertir au point que l’on se surprend à ne pas vraiment s’ennuyer durant l’expédition, même si tout est très prévisible et fortement boîteux. Jack Minoun manque clairement d’originalité, d’une personnalité, de folie aussi. Très mécanique et un peu « cheapouille » dans l’écriture comme dans la direction artistique, il doit son salut aux quelques rires qu’il parvient à produire. Et pour cela, on dit merci Jérôme Commandeur et François Damiens qui font 95% de l’humour du film à eux seuls. Jospéhine Japy assure le charme et Benthala s’arrogerait presque une certaine sympathie avec son côté aventurier looser en carton pâte.