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BLACK PHONE 2 de Scott Derrickson : la critique du film

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Nom : The Black Phone 2
Père : Scott Derrickson
Date de naissance : 2024
Majorité : 15 octobre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Horreur, Epouvante

Livret de Famille : Mason ThamesMadeleine McGrawEthan Hawke

Signes particuliers : Moins bon que le premier (qui déjà n’était pas fameux). 

Synopsis : Depuis son enlèvement, Finney, aujourd’hui âgé de 17 ans, éprouve beaucoup de mal à reprendre le cours d’une vie normale, alors que rien ni personne ne saurait arrêter Gwen, sa sœur de 15 ans. Mais le sinistre téléphone se met à sonner dans les rêves de l’adolescente, où elle voit sans cesse trois garçons se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake. Déterminée à mettre fin à ces cauchemars et à en percer le mystère, Gwenn persuade son frère de se rendre sur place, malgré le blizzard qui frappe la station. C’est là qu’elle découvre l’horrible vérité derrière le lien entre l’Attrapeur et sa propre famille. Les deux adolescents vont alors devoir affronter un tueur que la mort a rendu presque invincible et à qui leurs destins sont beaucoup plus liés qu’ils n’auraient pu l’imaginer.

 

« IL » EST REVENU

NOTRE AVIS SUR BLACK PHONE 2

Il y a trois ans, l’équipe de Sinister se reformait pour Black Phone, un nouveau film d’épouvante à consonance angoisso-poisseuse à base de sous-sol, de téléphone maudit et de tueur masqué . Le succès a été au rendez-vous (161 millions de recettes pour 16 millions de budget) et il n’en fallait pas plus pour que Blumhouse et le réalisateur Scott Derrickson poursuivent leur idylle et embrayent avec un projet de suite. Black Phone 2 reprend donc les personnages du premier et prolonge le cauchemar du jeune Finney, de nouveau confronté à L’Attrapeur (toujours incarné par Ethan Hawke sous le masque). Plus précisément, c’est sa petite sœur Gwen cette fois qui va être la plus visée dans ce second volet. Dotée de pouvoirs médiumniques, Gwen va entendre résonner la sinistre sonnerie du téléphone du boogeyman dans des rêves invoquant un Camp d’hiver où trois enfants seraient traqués par le monstre. En compagnie de son frangin et d’un camarade de classe, ils vont se rendre sur place… où l’effroyable tueur va resurgir. Décidé à se venger de Finney qui a causé sa perte trois ans plus tôt, L’Attrapeur va se révéler plus puissant dans la mort…

Scream 2 dissertait longuement sur la chose, rares sont les suites meilleures que l’original. Et même si une petite poignée d’exemples bien connus contredisent l’adage, elles sont encore plus rares dans le registre de l’épouvante. Le premier Black Phone était déjà assez moyen en soi, au mieux regardable, au pire anecdotique. Son principal problème ? Se contenter de reprendre un langage horrifique trop vu ces temps-ci, surtout dans les films de la maison Blumhouse, et de le plaquer sur un scénario assez indigent incapable de développer adroitement sa bonne idée de départ. Partant de là, qu’attendre d’une suite d’un film lui-même déjà dispensable ? Pas grand-chose et c’est bien ce qu’il se passe avec Black Phone 2. Avec « l’originalité » de son postulat en moins, Black Phone 2 tente de donner plus d’épaisseur à sa mythologie et de l’aligner de manière cohérente avec le retour justifié de son horrible tueur. Malheureusement, pas grand-chose ne fonctionne dans une suite qui s’abîme dans l’ennui, d’abord plombée par sa longueur (près de deux heures), puis par un énorme retard à l’allumage, ensuite par son incapacité à proposer quelque chose d’un tant soit peu nouveau, et enfin par un scénario profondément nébuleux écrit avec des moufles aux mains.

Si l’on en retiendra éventuellement l’intermittente esthétique granuleuse des rêves de l’héroïne qui donne parfois quelques images bien graphiques avec l’ambiance enneigée, Black Phone 2 prend vite des allures de tunnel interminable. Les soucis commencent avec une première partie très longuement explicative qui tente de rappeler fort maladroitement la mythologie avant de s’y empêtrer en cherchant à donner du sens à un bordel qui n’en a en réalité aucun, faute d’un propos soutenant. On se perd assez vite dans ce foutoir mal raconté et à coup sûr incompréhensible pour ceux qui n’auraient pas le premier bien en tête. Puis vient la seconde où se mélangent tentative de résoudre le mystère de la disparition de gamins, affrontement entre le Scooby Gang et le Boogeyman, et nouvelles explications sur l’évolution de ce dernier. Et là, l’heure est au trépas. Si quelques rares séquences d’affrontements dans les rêves de l’héroïne tentent de se montrer efficaces, rien n’est de nature à surprendre. Esthétiquement, Black Phone 2 recycle les codes d’une ambiance poisseuse et anxiogène que l’on avait déjà vu dans Sinister et consorts, et pour le reste, cette suite tape ouvertement à la porte de Freddy en implorant son aide pour filer des idées. A se demander si la franchise Black Phone ne serait pas en train de devenir un prequel a un projet de reboot de Freddy 2.0. Sauf que contrairement à l’illustre boogeyman de Wes Craven, L’Attrapeur n’incarne rien, ne représente rien, et on s’en fout. Long, ennuyeux, répétitif et dénué de sens quand il essaie d’expliquer ce qu’il montre à l’écran, Black Phone 2 succombe à sa fadeur et ironiquement, à son côté très… téléphoné.

 

Par Nicolas Rieux

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