Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Bird People
Père : Pascale Ferran
Date de naissance : 2014
Majorité : 22 octobre 2014
Type : Sortie DVD/Blu-ray
Nationalité : France
Taille : 2h07 / Poids : 6,9 M€
Genre : Drame
Livret de famille : Josh Charles (Gary), Anaïs Demoustier (Audrey), Roschdy Zem (Simon), Camélia Jordana (Leïla), Hippolyte Girardot (Vengers), Mathieu Amalric (le narrateur), Radha Mitchell (Elizabeth Newman), Akéla Sari (Mme Baccar), Anne Azoulay (Lhomond), Taklyt Vongdara (Akira), Clark Johnson (McCullan)…
Signes particuliers : Fable doucement fantaisiste et drame lucide au réalisme universel sur la vie, le désir de liberté et la fuite en avant, Bird People est de ces pépites aussi légères et douces qu’une brise printanière, à la fois réflexion intelligente, poème couché sur pellicule et conte social audacieux. Tout ça sans aucune prétention. Lumineux.
BIRD PEOPLE OU LA QUINTESSENCE D’UN CINÉMA LIBRE
LA CRITIQUE
Résumé : En transit dans un hôtel international près de Roissy, un ingénieur en informatique américain, soumis à de très lourdes pressions professionnelles et affectives, décide de changer radicalement le cours de sa vie. Quelques heures plus tard, une jeune femme de chambre de l’hôtel, qui vit dans un entre-deux provisoire, voit son existence basculer à la suite d’un événement surnaturel. L’INTRO :
En tant que réalisatrice, Pascale Ferran n’est pas très prolifique. Une sorte de Terrence Malik à la française doublée d’une exception culturelle, elle, l’artiste aux multiples visages et talents. On l’avait découvert avec le magnifique Petits Arrangements avec les Morts. C’était en 1994. Depuis ? L’Âge des Possibles en 1996 et Lady Chatterley en 2006. Au final, Bird People n’est que son quatrième long-métrage de fiction en vingt ans. Mais les cadeaux de cette cinéaste singulière méritent à chaque fois l’attente. Présenté dans la catégorie Un certain Regard au dernier Festival de Cannes, Bird People est la nouvelle ritournelle cinématographique de cette belle artiste. Un film inclassable, hors du temps et du cinéma, porté par la belle et talentueuse Anaïs Demoustier et l’américain Josh Charles. Roschdy Zem, Camélia Jordana, Clark Johnson, Hippolyte Girardot ou encore Radha Mitchell complètent une distribution éclatante alors que la voix caverneuse de Mathieu Amalric narre cette étrangeté fantaisiste.L’AVIS :
Etrangeté fantaisiste… Voilà qui résume bien ce Bird People, sorte de conte mystérieux quelque part entre la fable et le doux poème ubuesque, entre le réalisme et la folie délicate. Le film ne délivre aucune vérité, n’impose aucun discours, pas plus qu’il ne cherche à « diriger » le spectateur vers un épais brouillard cachant un message pompeux, à l’instar de bien d’autres œuvres auteuristes et prétentieuses. Pascal Ferran préfère la grâce, la délicatesse, le survol harmonieux. Et c’est avec une folle légèreté semblable aux battements des ailes d’un oiseau, qu’elle nous délivre son élégant et insaisissable petit moment de cinéma aussi admirable qu’il est audacieux. Drame, comédie, conte surnaturel, tour à tour grave et souriant, Bird People est une éloge à la fuite en avant, à la liberté, au lâcher prise, à l’envol vers l’abandon. Œuvre magistralement rêveuse et dans le même temps puissamment enracinée dans la justesse d’une forme de drame social plein de lucidité, sa force tient dans cette récurrence du cinéma de la réalisatrice, de savoir brosser le portrait de personnages authentiques, à travers des situations authentiques, même si elles sont dépeintes par le prisme déformé d’une subtile poésie de l’ailleurs.Bird People appartient à cette rare forme d’art où l’intelligence et la marginalité s’entremêlent sans jamais provoquer d’étincelles autres que celles de la beauté et de la finesse. Brillant et pétri dans une universalité qui fait fusionner le film et son public dans un écho résonnant, Bird People est la preuve que l’on peut parler de la vie et de la condition humaine moderne sans pour autant s’enfermer dans les clichés d’un cinéma à la noirceur déprimante. Lumineux de part en part, un film d’une richesse métaphorique inouïe et surtout libre. Libre d’aller de la chronique grave à l’enchantement fantastique spirituel et merveilleux. Bravo Pascale Ferran pour ce petit bijou aussi puissant qu’il est humble et discret. Bird People est comme une délicieuse chantilly réussie : maîtrisé, dense, voluptueux et léger comme un nuage. Mieux qu’un tour de force, un « tour de grâce ».
BANDE-ANNONCE :