[Note des spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Welcome to Marwen
Père : Robert Zemeckis
Date de naissance : 2018
Majorité : 15 mai 2019
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Steve Carell, Leslie Mann, Merritt Wever, Eiza Gonzalez, Gwendoline Christie, Janelle Monae, Diane Kruger…
Signes particuliers : Du grand Zemeckis !
L’ART AU SERVICE D’UNE THÉRAPIE
LA CRITIQUE DE BIENVENUE À MARWEN
Synopsis : L’histoire de Mark Hogancamp, victime d’une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé, et qui, en guise de thérapie, se lance dans la construction de la réplique d’un village belge durant la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène les figurines des habitants en les identifiant à ses proches, ses agresseurs ou lui-même.
Après un passage par le film de guerre romanesque avec le médiocre Alliés, Robert Zemeckis s’attaque à un projet qu’il chérissait depuis longtemps et qui mûrissait dans un coin de sa tête. Bienvenue à Marwen relate l’histoire vraie de Mark Hogankamp, un vétéran américain victime d’une violente agression un soir à la sortie d’un bar. Après plusieurs jours de coma, il s’était réveillé frappé d’amnésie et avait dû réapprendre à vivre entre ses séquelles physiques et ses lourds traumas psychologiques. Hogankamp avait finalement trouvé son salut dans un monde imaginaire peuplé de poupées et de G.I. Joe, qu’il photographiait dans des aventures épiques en pleine seconde guerre mondiale, ses personnages étant associés à son entourage, ses agresseurs et lui-même. En somme, une thérapie par l’imaginaire et l’art. Pour Zemeckis, la fascinante histoire de Mark Hogankamp était de moyen de montrer comment l’imagination artistique a pu être un véhicule pour réparer un esprit brisé. Une histoire qui devient ainsi universelle, matérialisée à l’écran par un immense Steve Carell, qui prête ses traits au héros déchiré de Marwen ainsi qu’à sa déclinaison animée en performance capture.
En découvrant le film, un constat s’impose presque immédiatement. Bienvenue à Marwen était un projet taillé pour Zemeckis. Le cinéaste, qui a toujours éclaboussé le cinéma de son délectable imaginaire débordant, trouve ici un sujet à la mesure de son talent et de ses qualités. Mélange de drame psychologique, de comédie « d’animation », de romance et de récit d’espoir, Marwen est une grandiose aventure à taille humaine à travers laquelle Zemeckis expérimente constamment, tant au niveau visuel qu’au niveau narratif. La plus grande force du film est son incroyable capacité à alterner un réel sombre et torturé et des évasions dans ce monde fictif animé par des poupées articulées et leurs péripéties délirantes. Dans l’écriture, Marwen est brillant dans sa manière de jouer avec son histoire d’exorcisation d’un trauma via un incroyable imaginaire qui fonctionne comme une construction mentale pour réparer une vie explosée en morceaux. Zemeckis procède avec une subtilité bouleversante, marie humour et tragédie avec dextérité, et avance avec une formidable cohérence pour faire en sorte que ses deux mondes se répondent avec intelligence au nom d’une destinée narrative supérieure qui se dessine avec grâce.
Visuellement, on sait que Zemeckis a toujours aimé expérimenter des choses nouvelles. Ici, le cinéaste s’en donne à cœur joie en jouant avec les possibilités de la performance capture. Il se dégage un réalisme impressionnant de ces poupées sur lesquelles sont plaqués les visages des comédiens du film. Des poupées qui représentent l’entourage de Mark Hogankamp et qui sont plongées dans ce village belge en pleine seconde Guerre Mondiale où elles vont vivre d’incroyables aventures, en réalité des saynètes servant de thérapie personnelle à un homme qui essaie de reconstruire. Mais le film ne se limite pas à sa prouesse technique. Comme à son habitude, Zemeckis brille par ses talents de conteur hors pair, de rêveur candide et de faiseur d’images de génie. Très original et ne ressemblant à rien de déjà-vu, Bienvenue à Marwen étonne, amuse, émeut, offre matière à penser, et donne des ailes en rendant un vibrant hommage à tous ceux qui ont dû se battre contre la méchanceté humaine, à tous ceux qui ont dû se battre contre eux-mêmes pour aller de l’avant, à tous ceux qui ont su trouver la force de se relever quand ils étaient à terre. L’univers animé de Marwen est aussi drôle, aventureux et trépidant qu’est tragique le monde réel dans lequel il prend racine, et le film d’évoluer avec virtuosité et intelligence dans cet entre-deux en alternant le savoureux et l’amertume, l’épique spectaculaire fantasmagorique et le drame humain douloureusement concret. De tout cela né un superbe feel good movie qui s’extraie de la tragédie pour atteindre une lumière douce et bouleversante.
LE BLU-RAY DE BIENVENUE À MARWEN
Petite originalité (qui arrive de temps en temps), le Blu-ray de Bienvenue à Marwen est une exclusivité Fnac. Traduction, ailleurs vous trouverez le simple DVD et si vous voulez le beau Blu-ray, alors vous n’aurez d’autre choix que de vous tourner vers la célèbre enseigne. On est pas très convaincu par le (pénible) principe mais bon, dieu merci il existe internet pour commander. Techniquement, pas grand-chose à dire sur la galette française si ce n’est qu’elle fait le boulot à défaut de briller de mille feux. On pourra notamment lui reprocher d’être un peu fade visuellement et de manquer de pep’s et de dynamisme dans les couleurs. Mais l’essentiel est là, netteté et précision. Côté audio, rien de transcendant non plus et une certaine fadeur… encore. En effet, que ce soit la calamiteuse piste VF (on ne se remet toujours pas de ce choix de doublage qui font du personnage principal, une sorte de sous Forrest Gump, ce qui n’est pas le cas en VO) ou sa cousine la piste VO, le Dolby Digital 5.1 répond présent mais manque de punch. Universal nous a souvent habitué à du DTS-HD Master Audio 5.1 en VO mais pas cette fois.
Au niveau des suppléments, pas mal de choses et c’était un peu le minimum syndical car autant dire qu’il y avait pas mal de choses à dire autour du film compte tenu de sa particularité artistique. Au menu, Universal propose un lot conséquent de scènes coupées et/ou rallongées (7 au total) et plusieurs modules consacrés aux personnages de Marwen, à l’imaginaire de la ville et sa construction, aux prouesses techniques de Zemeckis et bien entendu, à la technique pour filmer ces « poupées vivantes ». Passionnant même si l’on en aurait bien pris un peu plus (et du plus consistant surtout).
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux