Carte d’identité :
Nom : Army of the Dead
Père : Zack Snyder
Date de naissance : 2020
Majorité : 21 mai 2021
Type : sortie sur Netflix
Nationalité : USA
Taille : 2h28 / Poids : Budget 90 M$
Genre : Horreur, Action
Livret de Famille : Dave Bautista, Ella Purnell, Omari Hardwick, Ana de la Reguerra, Theo Rossi, Nora Arnezeder, Hiroyuki Sanada, Matthias Schweighöfer…
Signes particuliers : Zack Snyder foire ses retrouvailles avec les zombies.
UN FILM PLUS MORT QUE VIVANT
NOTRE AVIS SUR ARMY OF THE DEAD
Synopsis : Profitant d’une attaque de zombies à Las Vegas, un groupe de mercenaires fait le pari fou de s’aventurer dans la zone de quarantaine pour tenter le braquage le plus spectaculaire de tous les temps.
Zack Snyder qui revient au bon gros film de zombies, voilà qui était excitant ! Passée sa grosse période DC Universe, le cinéaste revient à ses premiers amours, le genre et les morts-vivants frappés du syndrôme fast & furious. En 2004 (17 ans déjà !) Snyder s’était révélé avec son excellent L’Armée des Morts, film culte des années 2000 qui avait régalé par son explosivité, son côté régressif et sa débauche de fun. Avec Army of the Dead, c’est comme si Snyder renouait avec une ex et l’on espérait que les retrouvailles soient pantagruéliques. Les premières images ont vite mis l’eau à la bouche. Une équipée badass, Dave Bautista en monolithe dézingueur de morts-vivants, un Las Vegas post-apocalyptique comme théâtre de carnage, une armée de zomblards à ratatiner et même un tigre zombie ! Oh bordel que ça sentait bon ! Malheureusement, si au début le kiki était tout dur comme dirait Zézette dans le Père Noël, il va vite ramollir comme une courgette passée de date. Parce que franchement, Zack Snyder rate complètement son retour aux sources.
Avec son histoire de montagne de fric à aller chercher dans un Las Vegas condamné et désormais peuplé de zombies, Army of the Dead partageait de gros marqueurs narratifs avec le récent Train to Busan 2 alias Peninsula. Sauf qu’il ne partage pas avec lui qu’une histoire vaguement similaire, il partage aussi le côté « bon gros foirage » qui fait du pédalo dans un océan de polenta trop cuite. Pourtant, on sent bien que Snyder voudrait rendre son long bousin (quasi 2h30 le machin quand même) aussi fun que possible. Mais là où le cinéaste se troue royalement, c’est dans son incapacité à positionner son engin. Première énorme erreur, quand l’hélico tangue entre des vents contraires, il ne peut pas se poser sans dégâts. Comment définir Army of the Dead, comme un gros délire fendard et second degré ? Ou comme un vrai film de zombies sérieux, premier degré et respectueux du genre ? Tout le problème est que l’on ne sait pas. Et que l’on se demande constamment si Snyder le sait lui-même. Army of the Dead est une curiosité qui navigue à vue entre les deux courants, jamais vraiment sérieux et premier degré, jamais vraiment fun et second degré. Les deux tendances s’entrechoquent et n’aboutissent à rien si ce n’est à un sabrage des deux intentions qui s’auto-annihilent en permanence. Le fun est très intermittent et quand il tente une poussée, il est renvoyé dans les cordes par le ridicule qu’il provoque du fait qu’autour de lui, tout semble se prendre hyper au sérieux en permanence plutôt que d’assumer un quelconque vent de folie parodico-taré. Résultat, on passe son temps à pleurer la connerie de la chose plutôt que d’en savourer la fraîcheur (au demeurant inexistante puisque le film ne propose jamais rien de neuf). Et en parlant de connerie, bonjour le gratiné qui surplombe la bêtise ambiante de l’affaire. D’un bout à l’autre, Snyder injecte des idées tellement incohérentes (oui, il peut y avoir une cohérence dans une logique de monde zombie) qu’elles flinguent tout ce qui est tenté. Rien que le principe de zombies doués d’intelligence, de mémoire et d’émotions est un concept à hurler tant il détruit toute la mythologie et sa logique, et avec elles la crédibilité du scénario ici proposé. Mais en même temps, on n’est plus vraiment à une ânerie près puisque les personnages eux-mêmes se partagent un neurone pour dix (c’est maigre).
« Oui, oh ça va, on s’en fout » diront certains. Allez soit, on s’en fout (sauf que non en vrai, mais bon). Prenons l’offrande pour ce qu’elle est. Très bien, mais comme on l’évoquait plus haut, qu’est-ce qu’elle est au juste ? Éventuellement un gros film d’action qui dépote. Et encore sur ce point, on n’est pas toujours dans le vrai. Car Army of the Dead ne tient pas du tout ses 2h30 et ploie le genou sous certaines longueurs bouche-trous rendant par moments le film d’un ennui pesant. Quand elle accélère, la machine de Zack Snyder est capable d’envoyer le bois et de la générosité dans un mode « actionner qui fait tout péter ». Mais c’est insuffisamment travaillé, tout comme le scénario, tout comme le ton, tout comme le production design. Quelle déception. Bon allez, on retourne voir L’armée des morts ou Zombieland tiens…
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux