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INSAISISSABLES 3 de Ruben Fleischer : la critique du film

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Nom : Now You See Me: Now You Don’t
Père : Ruben Fleischer
Date de naissance : 12 novembre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Aventure, Thriller

Livret de Famille : Jesse EisenbergWoody HarrelsonDave Franco, Isla Fisher, Justice Smith, Dominic Sessa, Ariana Greenblatt, Rosamund Pike, Morgan Freeman…

Signes particuliers : La saga est en mort clinique.

Synopsis : Les Cavaliers sont de retour pour le braquage le plus impressionnant jamais imaginé ! Accompagnés d’un groupe de jeunes magiciens qui espèrent suivre leur trace, ils vont devoir repousser les limites de l’illusion pour orchestrer leur tour le plus spectaculaire : dérober le joyau le plus précieux du monde des mains d’une redoutable organisation criminelle…

On dirait Jamel Debbouze qui va dire « J’aime pas trop beaucoup ça… »

ILS VOUS AVAIENT MANQUÉS ?

NOTRE AVIS SUR INSAISISSABLES 3

Neuf ans après un second volet qui avait déjà perdu l’essentiel du charme et de l’originalité de son aîné, la saga Insaisissables revient de nulle part avec un troisième opus réalisé par le talentueux Ruben Fleischer (Zombieland). Insaisissables 3 nous replonge dans l’univers des illusions et des tours de magie XXL des Cavaliers, lesquels reprennent tous du service pour contrer une organisation criminelle en possession du plus gros diamant du monde. Rien que le pitch puait du bec. Très mauvais présage, le film a été totalement caché à la presse. On comprend assez vite pourquoi. Avec Insaisissables 3, on tient le film le plus inutile de l’année.

Certaines franchises devraient signer un refus de réanimer car à ce niveau là, c’est de l’acharnement thérapeutique. Et malgré les injections d’adrénaline répétées et autres électrochocs digne des toubibs de la série Urgences, Insaisissables 3 reste aussi froid qu’un cadavre de huit jours. Le constat est évident, 1h53 plus tard, il est temps de prononcer le décès.

Après deux films, les tours de passe-passe magiques ne suffisent plus pour impressionner les spectateurs. Alors on va se la jouer grand film d’aventures globe-trotter à la Fast & Furious. Ou plus précisément, Insaisissables 3 se prend pour une sorte d’Indiana Jones du pauvre avec sa cavale aux quatre coins de la planète, son histoire de diamant légendaire et d’ancien nazi, ses pièges et ses méchants façon James Bond. Des États-Unis à la France en passant par la Belgique ou Abu Dhabi, Insaisissables 3 crapahute dans tous les sens comme Tom Cruise dans un Mission : Impossible, en pensant que le dynamisme de l’aventure tonitruante suffira à faire illusion. Sauf que l’on n’est pas dupe. Si les personnages réussissent leurs tours de magie à l’écran, le film beaucoup moins, et l’enfumage est trop évident pour que l’on marche dans l’arnaque. Le fait de rameuter tous les anciens (jusqu’au ridicule) pour faire vivre cet opus tardif nonsensique est clairement le seul argument trouvé par les producteurs nécrophiles pour essayer de faire encore un peu de fric sur le dos de la marque. Bon courage car ça sent l’échec aussi amer qu’un vieux tour de cartes raté par pépé à Noël. Le pire dans tout ça, c’est que l’on ne comprend même pas l’intention finale. Avec son mode « legacy » réunissant anciens et nouveaux personnages, on se demande si la franchise cherche à se relancer… ou à se conclure.

D’une paresse assez effarante dans l’écriture (on n’avait pas un tel je-m’en-foutisme depuis Madame Web), Insaisissables 3 transpire l’artificialité. A chaque minute, on sent que le film a été imaginé à l’envers avec des idées de scènes spectaculaires autour desquelles on a brodé un semblant de scénario, et non l’inverse. « Tiens, on pourrait filmer une course-poursuite avec des Formules 1 ? Ah ouais grave, bonne idée, trouvez un moyen de foutre ça dans l’histoire ». Dans un monde artistiquement normal, c’est l’histoire qui amène des péripéties et non les possibilités de péripéties qui amènent à imaginer une histoire autour d’elles. Insaisissables 3 donne constamment l’impression d’avoir été fagoté selon quelques idées balancées dans une boîte que l’on a secoué très fort en priant pour qu’il en ressorte un film quand on l’ouvrira. On appelle ça un « film de producteur ». Mais malgré quelques bonnes séquences purement visuelles (dont un passage assez cool dans un château français aux pièces bourrées de trouvailles illusionnistes), le bidule de Ruben Fleischer (qui mérite mieux que ça) est tellement redondant qu’il en devient aussi chiant qu’un vieux costume en velours côtelé. Creux et convenu, Insaisissables 3 ne surprend quasiment jamais et déroule son affaire sur un rythme mono-linéaire alors que le mystère de la magie n’a plus aucun charme. Normal, il est devenu une banale question d’effets spéciaux. On aimerait se quitter bons amis en se disant « au revoir et à jamais » mais Hollywood est Hollywood et on sent venir de loin l’envie du tour de prestidigitation ultime, relancer l’univers avec des « héritiers » au cas où les anciens diraient stop.

Par Nicolas Rieux

One thought on “INSAISISSABLES 3 de Ruben Fleischer : la critique du film

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