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THE CHRONOLOGY OF WATER de Kristen Stewart : la critique du film

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Nom : The Chronology of Water
Mère : Kristen Stewart
Date de naissance : 15 octobre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h08 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Imogen PootsThora BirchJames Belushi

Signes particuliers : Viscéral, radical, sensoriel, épuisant.

Synopsis : Ayant grandi dans un environnement ravagé par la violence et l’alcool, la jeune Lidia peine à trouver sa voie. Elle parvient à fuir sa famille et entre à l’université, où elle trouve refuge dans la littérature. Peu à peu, les mots lui offrent une liberté inattendue…

 

KRISTEN STEWART, CINÉASTE DIFFÉRENTE

NOTRE AVIS SUR THE CHRONOLOGY OF WATER

Mondialement connu pour sa riche carrière d’actrice, Kristen Stewart troque aujourd’hui sa casquette de comédienne pour celle de réalisatrice. Celle qui s’est fait la main sur quelques clips et courts-métrages passe à la vitesse au-dessus en signant son premier long métrage. Adapté des mémoires de l’auteure américaine Lidia Yuknavitch, The Chronology of Water vient d’être célébré au festival de Deauville après avoir été présenté au festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. On en attendait pas moins d’une Kristen Stewart qui a toujours refusé le conformisme. Comme elle, son film n’est pas traditionnel et linéaire. The Chronology of Water raconte l’histoire d’une personnalité détruite par une succession d’abus en tous genres, et en observe les fragments éclatés en morceaux parterre.

Puissant autant qu’il pourra paraître épuisant, The Chronology of Water filme le chaos et la violence d’un parcours déconstruit en tentant d’en restituer le tumulte désordonné de manière sensorielle et absolument viscérale. Pour mettre en images des mots intimes et complexes, le film de Kristen Stewart n’est pas une succession classique de scènes mais une œuvre faite de sons, de sensations, de fragments mémoriels, de couleurs, de ruptures, de superpositions ou de surimpressions, d’images qui se choquent, s’entrechoquent ou s’affrontent, de souvenirs qui remontent… Ça chuchote, ça crie, ça accélère, ça ralentit, ça passe de l’état brut au très stylisé, du radical à l’esthétique, du narratif à l’expérimental… Plus qu’un film narratif justement, la néo-cinéaste propose une expérience psychologique envahissante montrant comment se sont lentement et longuement dessinées toutes les écorchures scarifiant l’âme d’une traumatisée vive. D’abus sexuels en abandon à l’alcool et la drogue, d’humiliations en coups reçus, le cheminement de Lidia (exceptionnelle Imogen Poots) sera douloureux, déchirant, et lardé de coups de lames. Et The Chronology of Water met ceci en images, comme un passage dans une machine à laver remplie de morceaux de verre. Les images sont tranchantes, souvent métaphoriques et la dissection d’une âme très abîmée se fait au prix d’un voyage torturé et tortueux. Trop ?

C’est la limite du travail entrepris par Kristen Stewart. À mouliner toute l’imagerie possible du cinéma indépendant radical dans une proposition voulue harassante pour mieux épouser le ressentie du personnage-sujet, The Chronology of Water finit par lasser sur la durée. En cause, l’impression que Kristen Stewart tourne un peu en rond et que son style épidermique est sa seule idée d’expression pour matérialiser avec rage les ténèbres traversés par une jeune femme perpétuellement en quête de renaissance. Et ce premier long d’être aussi très intéressant que très bancal.

 

Par Nicolas Rieux

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