Nom : Toutes pour une
Mère : Houda Benyamina
Date de naissance : 22 janvier 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h36 / Poids : NC
Genre : Comédie, historique, aventure
Livret de famille : Oulaya Amamra, Sabrina Ouazani, Déborah Lukumuena, Daphné Patakia…
Signes particuliers : Un accident industriel et artistique.
Synopsis : Quand Sara, jeune fille en fuite, découvre que les Trois Mousquetaires qui protègent la Reine de France sont en réalité des femmes, elle décide de partir avec elles et de suivre leur exemple : se transformer pour être libre, se transformer pour être soi…
LES TROIS BOUSEQUETAIRES
NOTRE AVIS SUR TOUTES POUR UNE
Dans une vie de cinéphile, des catastrophes on a le temps d’en voir un sacré paquet. Mais des accidents industriels et artistiques de la dimension de Toutes pour Une, ce n’est pas tous les quatre matins. Et heureusement aurait-on envie de dire, car on manque peut-être de recul pour connaître scientifiquement les effets d’un truc pareil sur le système oculaire et cérébral.
Second long-métrage de fiction de la réalisatrice Houda Benyamina (Divines – primé à Cannes en 2016), Toutes pour une revisite l’histoire des célèbres mousquetaires d’Alexandre Dumas dans une version… conjuguée au féminin. Exit barbichettes, torses bombés et paires de couil***, et bienvenue à Sabrina Ouazani, Daphné Patakia, Georgina Amoros et Oulaya Amamra qui interprètent d’autres Athos, Porthos, Aramis et D’Artagnan que ceux de la bande à François Civil. Et le scénario de justifier narrativement sa bascule des sexes plutôt que de s’empêtrer foireusement dans une démarche feministo-wokiste. Ici, il ne s’agit pas des vrais mousquetaires que l’on connaît tous mais de femmes qui, pour échapper à des divers destins funestes, ont usurpé leur identité après les avoir zigouillés. Ok, partant de là, on pouvait se laisser aller à imaginer une revisite déjantée conjuguant féminisme dans l’air du temps, humour grinçant sur l’égalité des sexes et spectacle aventureux dans un film à la fois léger dans l’allure et porteur d’un réel propos dans le fond. Autant dire que l’on ne va pas rêver bien longtemps. Toutes pour une n’aura besoin que de quelques minutes pour dessiner un désastre d’ampleur inégalé.
On ne comprend pas du tout ce que vous voulait faire Houda Benyamina, ou au contraire on le comprend que trop bien et on constate, halluciné, la débâcle. Dans tous les cas, on se demande si la cinéaste elle-même savait où elle allait. Toutes pour une est un projet qui déraille dès le départ, qui n’a de cesse de faire des tonneaux fracassants ensuite, avant de finir détruit au fin fond du ravin à navets. C’est bien simple, Houda Benyamina rate tout ce qu’elle entreprend, livrant au final un ofni cinématographique dont on se demande, ébahi, comment il a pu être conçu et financé tant rien de rien ne fonctionne.
Le propos est asséné avec une lourdeur qui ferait passer un crochet du gauche de Mohammed Ali pour une caresse de bisounours. L’humour passe complètement à côté. L’anachronisme artistique mêlant film de cape et d’épée, pastiche du western, aventure à la Thelma et Louise et gros R’n’B qui tache, est tellement raté que Toutes pour une sombre dans une terrible gêne embarrassante pour tous ceux qui sont impliqués dans ce projet désespérément en roue libre. Toutes pour une multiplie les fous-rires ; problème, ils sont involontaires et bien souvent à ses dépends.
Boule de ridicule qui se charge continuellement en grotesque, le film de Houda Benyamina aurait pu être un pari. Il n’est rien. On en viendrait presque à se dire que l’on aurait préféré une grosse comédie populaire débile plutôt qu’un navet pareil qui exaspère par sa prétention. Parce qu’en plus de mal faire, Benyamina signe un film qui se croit intelligent du haut de sa patte d’auteur assez visible. Sauf qu’il est impossible d’être crédible quand le parodique affiché se retourne contre soi, quand les coutures éclatent laissant à voir un champ dévasté où gisent de faux raccords en pagaille, une photo catastrophique, des images filmées avec des moon boots aux mains et des lunettes en ciment sur les yeux. Visuellement hideux, fondamentalement foireux de long en large et en travers, Toutes pour une intègre ce cercle fermé des gigantesques catastrophes comme Green Lantern, Cineman ou Dragonball Evolution.