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HIVER A SOKCHO de Koya Kamura : la critique du film

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Nom : Hiver à Sokcho
Père : Koya Kamura
Date de naissance : 08 janvier 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France, Corée du Sud
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Roschdy Zem, Bella Kim, Park Mi-hyeon

Signes particuliers : Un drame délicat et sensible.

Synopsis : A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile.

 

ABANDONS ET SOLITUDES

NOTRE AVIS SUR HIVER A SOKCHO

Premier long-métrage du réalisateur Koya Kamura, Hiver à Sokcho est l’adaptation d’un roman éponyme de l’auteure Elisa Shua Dusapin. L’histoire de Soo-ha, une jeune femme qui travaille dans une maison d’hôtes à Sokcho, modeste ville du nord-est de la Corée du Sud. Un jour d’hiver, alors que les touristes sont plus rares en cette saison, l’arrivée d’un dessinateur français en quête d’inspiration va la renvoyer à son propre passé, elle dont le père qu’elle n’a jamais connu était français.

Hiver à Sokcho est une belle rencontre artistique entre la France et la Corée du Sud. Drame lancinant qui épouse la mélancolie de l’hiver dans une ville profondément inintéressante, le film de Koya Kamura brille par la sensibilité avec laquelle il scrute la rencontre de deux êtres cabossés sans jamais céder aux codes et aux clichés habituels du genre. Hiver à Sokcho ne raconte pas la sempiternelle histoire de deux âmes qui vont s’aider à surmonter leurs traumas respectifs en trouvant l’un chez l’autre, un écho à leur mal-être. Ici, tout est plus subtil, plus délicat, plus mystérieux aussi. On devine à demi-mots que lui (Roschdy Zem) porte un lourd bagage l’ayant rendu renfermé, indélicat et détaché des autres. Elle (formidable Bella Kim), souffre d’un sentiment d’abandon et d’incomplétude. Si sa mère est très présente, le mystère de ce père français inconnu lui pèse inconsciemment. Et l’arrivée de ce français émotionnellement opaque la pousse à vouloir se connecter à cette moitié endormie d’elle-même. Les attentes des personnages comme celles des spectateurs ne sont pas forcément satisfaites. C’est tout l’intérêt d’Hiver à Sokcho, drame étouffé qui évoque des douleurs de la vie sans avoir besoin de les placarder lourdement sur le tableau de ses intentions. Tout en sensibilité et en belles idées diffuses, le film de Koya Kamura est un drame touchant qui esquisse plus qu’il ne dit. Comme son héros qui dessine à l’encre ce que la vie lui inspire.

 

Par Nicolas Rieux

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