JUNIORS de Hugo P. Thomas : la critique du film

Juniors avec un « s ». Ne pas confondre avec la comédie old school associant le colosse Schwarzy et le micro Danny de Vito. Juniors « avec un s » donc est le second long-métrage de Hugo P. Thomas, coréalisateur de Willy 1er en 2016. Le cinéaste signe cette fois un teen movie campagnard sur deux jeunes adolescents geeks qui rêveraient d’être intégrés par leurs camarades mais qui sont considérés comme des loosers inexistants. Dans leur coin, ils jouent à leurs jeux vidéos et filent le parfait amour avec leur chérie mécanique : mademoiselle PS4. Jusqu’au jour où un petit mensonge au départ par omission se répand et se transforme en grosse supercherie à risque. Parce qu’il a été obligé de se raser la tête pour dissimuler un simple raté merdique, tout le collège pense que Jordan est atteint d’un cancer. Soudainement très populaire, il ne va rien dire, comme si personne n’allait voir le pot aux roses. Erreur 404 comme dirait son ordi.

Dès l’entame avec ce portrait d’une jeunesse looseuse qui rêve d’être acceptée par les autres, Juniors surfe sur une partition dont les airs rappelent le fameux Les Beaux Gosses de Riad Sattouf. Hugo P. Thomas va s’en démarquer très légèrement en développant son histoire un brin impertinente, limite malaisante. Et ça fonctionnera plus ou moins. « Plus » car Juniors est gentiment amusant, animé par une certaine sincérité du regard et son message sur la différence, la normalité, l’exclusion et le besoin d’acceptation. « Moins » car malgré les efforts de son auteur et de ses jeunes interprètes, le film peine à se distinguer en marquant quelque chose de fort dans son temps (à l’inverse des Beaux Gosses justement). Juniors est au final une sympathique parenthèse dans l’été, mais qu’on aura déjà oublié à la rentrée, si ce n’est avant.