Carte d’identité :
Nom : Tout nous sourit
Mère : Melissa Drigeard
Date de naissance : 2019
Majorité : 20 octobre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de Famille : Elsa Zylberstein, Stéphane De Groodt, Anne Benoit, Karidja Touré, Guy Marchand, Emilie Caen…
Signes particuliers : Rien de nouveau mais très charmant.
PRIMÉ AU FESTIVAL DE L’ALPE D’HUEZ
NOTRE AVIS SUR TOUT NOUS SOURIT
Synopsis : Tout sourit à Audrey et Jérôme. Ils ont trois merveilleux enfants et leurs métiers les passionnent. Le temps d’un week-end, ils partent chacun de leur côté… Avec leurs amants respectifs. Sauf qu’ils ont la même idée : aller dans leur maison de campagne. Quand ils se retrouvent nez à nez, c’est l’explosion. Arrivent alors les parents d’Audrey, puis leurs enfants et enfin sa sœur. Le quatuor n’a pas d’autre choix que jouer la comédie pour sauver les apparences. Mais très vite le vernis et les nerfs craquent…
Depuis quelques années, le festival de l’Alpe d’Huez s’est imposé comme une référence à peu près entendable pour les comédies françaises. Les films qui en sortent primés sont généralement plutôt décents, voire parfois de chouettes surprises à ranger dans le bon panier du genre, au-dessus de la mêlée des tristes comédies ronronnantes et poussiéreuses comme on en produit trop dans l’hexagone. Deuxième long-métrage de la réalisatrice Mélissa Drigeard après Jamais le premier soir (avec Alexandra Lamy), Tout nous sourit est reparti de la 23ème édition de « l’Alpe » avec pas moins de trois prix, les deux d’interprétation et celui du jury. De bonne augure pour cette comédie dramatique portée par Elsa Zylberstein et Stéphane De Groodt, où une famille explose soudainement à la suite d’une situation rocambolesque. Alors que leur couple s’est embourgeoisé et décline doucement, Audrey et Jérôme s’échappent le temps d’un weekend… chacun avec leur amant respectif. Pas de bol, ils n’ont pas été très imaginatifs question destination et tout ce beau monde se retrouve nez à nez dans leur maison de campagne !
Le récit fait des acrobaties parfois un peu abracadabrantesques pour tenir debout mais globalement, Tout nous sourit est un film bien fagoté pour séduire, arrachant autant de rires qu’il ne soutire quelques larmichettes, certes un peu forcées par moments alors qu’il flirte avec le chantage émotionnel, mais on lui pardonne car finalement, elles viennent sans trop de peine. Le côté vaudevillesque du principe de départ se mêle bien à l’émotion du drame tapi en toile de fond… à moins que ce ne soit l’inverse et que l’on se retrouve à rire d’une situation finalement tragique (et banale) sur un couple qui se délite sous le poids des années. Parfois amer voire cruel, Tout nous sourit aurait pu être d’une noirceur insondable si Melissa Drigeard avait choisi la voie du drame. Mais son film s’en s’échappe pour prendre le chemin de la comédie voilée, évoquant tout de même en creux, pas mal de choses lourdes comme l’embourgeoisement du couple, la séparation, la douleur ou la peur de voir nos ancêtres disparaître. Drigeard gère bien son équilibre entre légèreté, truculence et gravité et aux côtés de ces thématiques, Tout nous sourit parle aussi d’amour, des liens familiaux, de la poursuite du bonheur, des réussites et des échecs. Des thèmes archi-labourés par le cinéma mais qui fonctionnent encore quand ils sont bien reboutiqués dans des histoires racontées avec efficacité, comme c’est le cas sous l’œil de la caméra de la cinéaste. Porté par des comédiens qui soufflent le chaud et le froid (quelques scènes ratées pour autant magnifiquement incarnées), Tout nous sourit est semblable à ces sucreries acidulées, pas forcément hyper savoureuses en soi, mais qui pétillent en bouche et font vivre des émotions vibrantes car racontant des choses finalement très universelles. De quoi en oublier son côté « bonne morale » et cinéma de papa.
BANDE-ANNONCE :
Par Wilfried Rennahan