Nom : Zootopia
Père : Byron Howard, Rich Moore
Date de naissance : 2015
Majorité : 17 février 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h48 / Poids : 32 M$
Genre : Animation, Comédie
Livret de famille : Avec les voix en VF de Lubna Gourion, Pascal Elbé, Thomas Ngijol, Fred Testot, Claire Keim…
Signes particuliers : Un nouveau Disney décevant.
ZOOTOPIE : INSURRECTION
LA CRITIQUE
Résumé : Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d’autres moins hospitaliers comme le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu’on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde a sa place à Zootopia !Lorsque Judy Hopps fait son entrée dans la police, elle découvre qu’il est bien difficile de s’imposer chez les gros durs en uniforme, surtout quand on est une adorable lapine. Bien décidée à faire ses preuves, Judy s’attaque à une épineuse affaire, même si cela l’oblige à faire équipe avec Nick Wilde, un renard à la langue bien pendue et véritable virtuose de l’arnaque …L’INTRO :
Il n’y a pas qu’à la Société Générale que l’on « Conjugue nos talents« , il y a chez Disney aussi. Quand le réalisateur de Raiponce s’associe à celui des Mondes de Ralph, ça donne Zootopie, 135eme long-métrage d’animation du studio de Mickey. Zootopie, c’est la proposition d’une chouette balade dans une ville utopique où tous les animaux vivent ensemble, les prédateurs avec les proies, tous en harmonie dans la joie et la bonne humeur… à moins que quelque chose ne vienne troubler cet équilibre non-naturel mais rendu possible dans ce monde de bonheur où les lapins peuvent être amis avec les renards, où les gazelles n’ont rien à craindre des lions, ou Eric Zemmour pourrait partager une collocation avec Jamel Debbouze… Comme c’est beau le fabuleux monde enchanté de Disney !L’AVIS :
Une fois n’est pas coutume, Disney applique à sa nouvelle sortie phare, une recette qui a fait ses preuves sur la plupart des derniers exercices du studio (et avant cela dit, mais avec autrement plus de talent). On s’adresse aux petits mais on glisse quelques clins d’œil à l’attention des plus grands pour pas trop qu’ils s’ennuient en accompagnant leur progéniture, on fait rire mais sans oublier d’émouvoir, on fait tout pour que la famille toute entière passe un bon moment au rythme d’une histoire trépidante, et puis surtout, on glisse un joli message à la fois simple et ludique, histoire d’expliquer la vie à tous. Histoire d’éduquer les bambins aussi. Dans le cas de Zootopie, l’idée est simple les enfants… Il faut croire fort en ses rêves et se donner les moyens de les réaliser car au diable les préjugés, avec un peu de bonne volonté, tout le monde peut réussir à devenir ce qu’il veut dans ce monde. Et puis même que tout le monde peut cohabiter ensemble, encore avec un peu de bonne volonté. Comme c’est mignon. Comme c’est naïf aussi. On veut bien ne pas être trop cynique sur les bords et accepter la gentille ingénuité du Disney-world mais il y a des limites quand même…Pourtant, sur le fond, Disney a bien raison de déverser sa vision ultra romantico-positive du monde. Après tout, on ne va pas expliquer à nos chérubins dès leur plus jeune âge, que la vie c’est pas ça, que c’est un parcours du combattant perpétuel dans un monde bien tout pourri, et que rien n’est aussi féérique que dans la réalité disneyienne enjolivée. Non, le souci, ce n’est pas tant le message mais plutôt la manière de le ficeler. Et si un Vice Versa (ou un Là-Haut par exemple) parvenait à glisser leurs beaux messages avec pas mal d’intelligence et de subtilité accessible, autant dire que Zootopie n’y va pas avec le dos de la cuillère et prend non pas des gants, mais des moufles. C’est avec une lourdeur aussi gracieuse qu’un éléphant, que le tandem Byron Howard & Rich Moore étale son discours plein de franche innocence tout en niaiserie et en candeur patentée. Plus moralisateur que jamais, Disney assomme le public de sa dernière féérie-topie avec une nigauderie à la limite du digeste.
On aurait aimé voir au moins la chose se fondre dans un animé amusant, ludique et divertissant. Sauf que malheureusement, Zootopie n’est pas vraiment tout ça. A la limite, on lui concèdera une certaine efficacité pour conduire rondement son récit, malgré quelques longueurs un brin (voire même pas mal) ennuyeuses. Mais le constat le plus gênant, sera surtout à aller chercher du côté d’un humour en berne. En dehors de quelques scènes tirant des sourires paisibles, voire une séquence vraiment tordante (cherchez pas, c’est celle dévoilée dans le teaser avec le paresseux), Zootopie se révèle vite assez confondant de fainéantise et profondément formaté pour les tout-petits (contrairement aux Nouveaux Héros, globalement plaisant à tous les âges), s’imposant au final comme un animé ludique mais en demi-teinte, ni foncièrement déplaisant, ni vraiment grisant. Un animé qui affiche trop de carences de rythme, de rire, de génie ou de capital sympathie. Décevant mais une chose est quasi-sûre, les enfants devraient aimer. Les plus grands, ça dépendra ça…
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux